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Biens mal acquis ne profitent jamais/El Wely Sidi Heiba
Weli Cheikhbouya -- “...Faut-il le rappeler aux détourneurs des deniers publics qu'un " bien mal acquis ne profite jamais", une maxime qui résonne avec une force particulière lorsque l'on observe le ballet incessant d’avions en provenance de France, de Turquie, de Tunisie, d’Espagne et d’ailleurs, ramenant dans les soutes à bagages des cercueils contenant les dépouilles de hauts dignitaires, ministres, notables, hommes d’affaires, politiciens partis, pour la plupart, combattre la maladie sur les frais du trésor public”.
En Mauritanie, la corruption est devenue une pratique courante, où des individus, animés par la cupidité, s'approprient des ressources publiques sans aucun état d’âme.
Ce phénomène se traduit par des détournements massifs de fonds, des pots-de-vin et des malversations financières qui fragilisent l'économie et compromettent les efforts de développement. Ceux qui s’y adonnent ne mesurent pas toujours les conséquences désastreuses de leurs actes, ou s’ils en sont conscients, ils les ignorent délibérément pour servir leurs propres intérêts.
Pendant que ces individus s'enrichissent illégalement, la majorité de la population vit dans des conditions précaires. Manque d'accès aux soins de santé, éducation défaillante, infrastructures en ruine, chômage de masse… autant de maux qui résultent de la mauvaise gestion des deniers publics. Ce sont les citoyens les plus vulnérables qui en paient le prix fort, car les fonds qui auraient pu être investis dans des projets sociaux et économiques se retrouvent dans les comptes bancaires de quelques privilégiés.
L’un des signes les plus visibles de cette corruption est l’absence d’infrastructures adéquates. Routes délabrées, hôpitaux sous-équipés, écoles en manque de matériel…
Ces carences freinent le développement et empêchent la croissance économique. Un pays ne peut se moderniser sans infrastructures solides, et lorsque l’argent destiné à ces projets est détourné, le retard de développement s’accroît, laissant le pays dépendant de l’aide extérieure ou de dettes croissantes.
Face à cette réalité, il est crucial de se demander si ces pratiques continueront indéfiniment ou si une prise de conscience collective finira par émerger. La lutte contre la corruption passe par une gouvernance transparente, une justice impartiale et une société civile engagée. Mais surtout, elle nécessite un changement de mentalité, où l’intérêt collectif prendrait enfin le pas sur l’enrichissement personnel illégal.
En définitive, si ces pratiques persistent, le pays continuera à s’enfoncer dans un cercle vicieux de pauvreté et d’inégalités. Il appartient aux dirigeants, mais aussi aux citoyens, de réclamer plus de transparence et d’éthique dans la gestion des ressources publiques afin de bâtir un avenir plus juste et prospère.
Or faut-il le rappeler aux détourneurs des deniers publics qu'un " bien mal acquis ne profite jamais", une maxime qui résonne avec une force particulière lorsque l'on observe le ballet incessant d’avions en provenance de France, de Turquie, de Tunisie, d’Espagne et d’ailleurs, ramenant dans les soutes à bagages des cercueils contenant les dépouilles de hauts dignitaires, ministres, notables, hommes d’affaires, politiciens partis, pour la plupart, combattre la maladie sur les frais du trésor public.
Or, ironie du destin, nombre d’entre eux ont, de leur vivant, amassé des fortunes en puisant sans vergogne dans les deniers publics, s'inscrivant ainsi dans une logique de prédation et de gabegie institutionnalisée. Pourtant, au crépuscule de leur existence, aucun des biens accumulés indûment ne les accompagne. Leur dernier voyage se fait dans la plus grande simplicité, réduisant à néant l'illusion d'une prospérité bâtie sur l’injustice.
Au dernier acte, s'impose avec brutalité que la richesse mal acquise ne confère ni paix, ni honneur éternel, mais finit par peser comme un fardeau qui rappelle à ceux encore en vie que la véritable postérité ne réside ni dans l’opulence ni dans le pouvoir éphémère, mais dans l’intégrité et l’héritage moral.