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Mauritanie : un tribunal décide la suspension des adhésions au RFD en attendant le règlement du différend interne
Sahara Médias -
La chambre civile du tribunal de la wilaya de Nouakchott-Ouest a suspendu lundi le processus d’adhésion organisé par le rassemblement des forces démocratiques (RFD), « jusqu’à ce que la Cour se prononce sur l’origine du différend entre les deux ailes du parti » qui se disputent la direction du parti depuis qu’ai née une crise interne l’année dernière.
Le tribunal a estimé que le fait de procéder à de nouvelles affiliations, de tenir un congrès et d’élire les organes du parti (ce qui a été organisé par l’aile de Limam Ould Ahmedou) à la lumière d’un grave différend sur l’éligibilité des parties qui dirigent la formation politique, représente un risque pour la celle qui ne dirige pas le parti (en l’occurrence, l’aile de Mokhtar Ould Cheikh).
Le tribunal avait rendu une décision préliminaire dans l’affaire consistant à ne pas suspendre toutes les activités du parti, avant que l’aile de l’opposition du bloc dirigée par Mokhtar Ould Cheikh et représentée par Mohamed El Mami Ould Moulaye Ely, ne fasse appel, pour constater que le processus d’affiliation « contredit sa décision antérieure de maintenir la situation en l’état, jusqu’à ce que l’origine du litige soit déterminée ».
L’aile oppositionnelle du bloc a fait part à la Cour de ses craintes de voir l’aile d’Imam Ould Ahmedou lancer un processus d’affiliation « en préparation d’un congrès général qui sèmerait la confusion entre les deux parties, modifierait leurs positions avant que le différend initial ne soit résolu et constituerait une menace sérieuse pour le parti et ses militants », demandant à la Cour « de maintenir le statut des parties tel qu’il était jusqu’à la décision et sans changement de statut ».
Le 5 février, la Chambre civile du tribunal de Nouakchott Ouest a adressé une requête à Ahmed Ould Daddah, le qualifiant de « président d’honneur » de la Coalition des Forces Démocratiques, et lui a donné vingt jours pour répondre, suite à une plainte déposée par Mokhtar Ould Cheikh, que la requête qualifie de « chef du parti ».
Depuis l’année dernière, le parti connaît une crise de plus en plus grave, révélant toutes les semaines de nouveaux développements qui resserrent l’étau autour du parti, le dernier en date étant la fermeture du siège de l’aile d’opposition du parti dirigée par Mokhtar Ould Cheikh par le ministère de l’intérieur, ce que l’aile a considéré dans ses déclarations comme une « ingérence flagrante des autorités dans les affaires internes des partis d’opposition ».