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04-03-2025

21:45

Macky Sall persona non grata au Maroc : une décision pour éviter un « revers inouï » dans les relations maroco-sénégalaises

Points Chauds - Le Royaume du Maroc a informé de manière discrète l’ancien président sénégalais, Macky Sall, qu’il n’était plus le bienvenu sur son territoire et qu’il devait quitter le pays.

Cette décision marque un revirement notable dans les relations maroco-sénégalaises, d’autant plus que Macky Sall était autrefois un fervent défenseur des politiques marocaines au sein de l’Union Africaine.

Il y a moins d’un an, il avait été accueilli avec les honneurs par les autorités marocaines, où il réside depuis qu’il a quitté le pouvoir. Aujourd’hui, il se retrouve persona non grata, une situation qui illustre la complexité des relations diplomatiques et les priorités changeantes des États.

Selon des sources généralement bien informées, les nouvelles autorités sénégalaises auraient transmis, via les canaux diplomatiques, un message clair au Maroc : si Macky Sall venait à être réclamé par la justice sénégalaise, Rabat devrait impérativement collaborer pour son extradition, sous peine de voir les relations entre les deux pays connaître un revers inouï.

Cette demande s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Sénégal pour enquêter sur des affaires de corruption présumées impliquant l’ancien président, qualifiées par certains analystes de scandales majeurs, comparables à ceux ayant conduit à l’incarcération de l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et de plusieurs figures clés de son régime.

Le porte-parole du gouvernement sénégalais, Mahamadou Moustapha Ndiack Sarré, a récemment déclaré que Macky Sall « ne peut échapper à la justice », le décrivant comme « le chef de la bande ». Dans une interview accordée à une radio privée sénégalaise, il a précisé que si les conclusions de la Cour des comptes étaient transmises aux autorités judiciaires, l’ancien président serait tenu de répondre de ses actes devant les tribunaux.

Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement sénégalais a annoncé l’ouverture d’enquêtes judiciaires potentielles contre les responsables présumés de « graves manquements » mis en lumière par la Cour des comptes. Le rapport de cette institution a révélé des irrégularités significatives, contredisant les chiffres officiels publiés sous l’ancien régime, notamment en ce qui concerne la dette publique et le déficit budgétaire. Le ministre sénégalais de la Justice, Ousmane Diagne, a souligné que le rapport mettait en évidence « des violations graves pouvant revêtir un caractère criminel », incluant des accusations de falsification, de détournement de fonds publics, de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite.

Cette situation place Macky Sall dans une position délicate, alors que les autorités sénégalaises semblent déterminées à poursuivre les responsables des malversations présumées, marquant ainsi un tournant dans la lutte contre la corruption au Sénégal.

Parallèlement, le Maroc, soucieux de préserver ses relations avec Dakar, a choisi de prendre ses distances avec l’ancien président, illustrant ainsi la réalité pragmatique des alliances diplomatiques et la volonté de ne pas compromettre les liens bilatéraux.

Cette décision souligne l’importance stratégique des relations maroco-sénégalaises, que Rabat entend préserver malgré les défis politiques et judiciaires actuels.





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