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14-03-2025

10:33

Expulsions de migrants : L’Association Malienne des Expulsés (AME) dénonce le traitement "ignoble" de la Mauritanie

Mali Actu - L’Association Malienne des Expulsés (AME) a tiré la sonnette d’alarme ce mercredi à Bamako, dénonçant avec virulence les « rafles et refoulements » de ressortissants ouest-africains en Mauritanie. Lors d’une conférence de presse, l’AME a critiqué le traitement « ignoble et inhumain » réservé aux migrants par les autorités mauritaniennes, exprimant son « ras-le-bol » et son « indignation ».

« Cette rencontre avec les journalistes est un cri de cœur », a déclaré d’emblée M. Ousmane Diarra, président de l’AME. L’association « amène les pays étrangers, les organisations internationales et les acteurs de la société civile à s’engager activement et à soutenir des initiatives visant à protéger les droits des migrants », face à ce qu’elle considère comme des violations flagrantes en Mauritanie.

M. Diarra a « fustigé le comportement des autorités mauritaniennes », les accusant de « faire souffrir les migrants tout en bafouant leurs droits », dans un silence assourdissant de la « communauté internationale ».

L’AME « exige aujourd’hui des mécanismes de rapport et d’évaluation réguliers sur les conditions des migrants en Mauritanie », réclamant « une surveillance continue » impliquant « des ONG et des organisations internationales ». L’objectif : « rendre le gouvernement mauritanien responsable de ses engagements en matière de droits humains ».

Lamine Diakité, chargé de projet et de programme à l’AME, a apporté un éclairage sur le contexte migratoire régional, citant les données de l’agence Frontex. « Plus de 40 000 passages irréguliers de frontières ont été constatés sur la route de l’Afrique de l’Ouest vers les îles Canaries », a-t-il rappelé, soulignant que « la région [représente] près de la moitié de toutes les détections de passages irréguliers de frontières ».

M. Diakité a également mis en lumière « le durcissement des conditions d’entrée et de séjour des migrants en Mauritanie », rappelant que le pays « avait déjà travaillé avec Frontex en 2009 » et qu’il applique désormais un « accord de partenariat signé en mars 2024 ».

Ces éléments, selon l’AME, expliquent en partie la « fermeté » des autorités mauritaniennes, mais ne justifient en rien le traitement « inhumain » dénoncé par l’association malienne.

La Rédaction





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