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12-04-2025

05:45

Sénégal: « Je ne pense pas qu’il y ait de présence terroriste » (ministre)

Apanews - Dans un entretien accordé à la chaîne russe Russia Today (RT), le ministre sénégalais de l’Intérieur, Jean Baptiste Tine, a abordé plusieurs enjeux sécuritaires majeurs, dont la menace terroriste, la cybersécurité et le trafic de drogue. Le général a défendu la posture préventive du Sénégal, tout en saluant l’élargissement des partenariats stratégiques, notamment avec la Russie.

Après ses collègues des Affaires étrangères et du Commerce, le ministre sénégalais de l’Intérieur, le général Jean Baptiste Tine, s’est exprimé dans un entretien accordé à la chaîne russe Russia Today (RT). Dans cette interview de près de 30 minutes, le général a abordé plusieurs dossiers sensibles, dont la menace terroriste, la cybersécurité et le trafic de drogue.

Sur la question du terrorisme, le général Tine a reconnu que la menace est globale. « Elle existe partout », a-t-il déclaré, estimant que « personne n’est à l’abri ».

Toutefois, a-t-il nuancé, « la présence terroriste, je ne le pense pas, même s’il n’est pas exclu qu’il y ait des sympathisants de ces groupes qui vivent parmi nous, mais sans commettre aucune action. En tout cas, nous n’avons pas de passé terroriste ici, nous n’avons jamais eu à constater la commission d’actes terroristes sur le territoire du Sénégal ».

Entre 2014 et 2015, plusieurs Sénégalais avaient rejoint des groupes jihadistes comme Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) au Mali, ou encore l’État islamique en Libye et au Nigeria. Certains d’entre eux, revenus au Sénégal, notamment ceux ayant opéré sous Abubakar Shekau au sein de l’État islamique en Afrique de l’Ouest, ont été arrêtés, jugés et condamnés à des peines allant de 5 à 20 ans de réclusion. Quant aux éléments qui s’étaient installés en Libye, plusieurs ont été tués lors de l’opération lancée par la milice de Misrata entre mai et décembre 2016 à Syrte.

Interrogé sur l’orientation diplomatique du gouvernement en matière de sécurité, le général Tine a confirmé une diversification des partenariats. « En règle générale, il s’agit simplement de relations diplomatiques qui privilégient au départ le voisinage immédiat de l’Afrique de l’Ouest, ensuite notre continent, l’Union africaine », a-t-il expliqué.

Il a rappelé l’existence d’accords de sécurité collective au sein de la Cédéao et de l’Union africaine (UA), avant de citer des « partenaires stratégiques traditionnels comme la France, les États-Unis, plus récemment la Chine », tout en saluant l’essor de la coopération avec Moscou : « C’est le cas de la Russie, il faut s’en féliciter. »

La cybersécurité figure aussi parmi les priorités du ministère, selon Jean Baptiste Tine. « La cybersécurité intéresse l’ensemble du gouvernement, l’ensemble des partenaires publics, ne serait-ce que sur le plan de l’intégrité de nos secteurs critiques », a-t-il affirmé, précisant que le Sénégal a été la cible de cyberattaques, « quelques fois ciblées, quelques fois pas tout à fait ciblées », mais que les autorités sont parvenues à en « mitiger les conséquences ».

Enfin, le général Tine a évoqué la montée du trafic de drogue, mettant en garde contre l’arrivée croissante de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud. « La position géographique de Dakar, ça en fait un point stratégique, un carrefour qui fait que nous luttons sans cesse contre ce trafic international », a-t-il déclaré.

Il a toutefois assuré que la consommation de drogue dure reste limitée au Sénégal, principalement à cause de son coût élevé. En revanche, « le chanvre indien […] continue de faire beaucoup de dégâts dans la jeunesse et contre lequel nous luttons par la sensibilisation, la prévention et la répression ».

AC/Sf/APA





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