Cridem

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13-04-2025

09:54

Déclaration de l'honorable Khally Mamadou Diallo

Je tiens à exprimer avec la plus grande fermeté mon soutien indéfectible à l’honorable députée Kadiata Malick Diallo, dont la récente interpellation, introduite le 3 avril 2025 conformément aux dispositions de la Constitution et du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, a été rejetée de manière aussi arbitraire qu’injustifiable.

Je me permets de rappeler que j’ai personnellement assisté à la réunion de la Conférence des présidents tenue le lundi 7 avril 2025 où j’ai défendu avec le Président de notre groupe l'honorable député Balla Touré l'interpellation adressée au ministre de l'intérieur.

Contrairement aux allégations contenues dans un communiqué scandaleux qui se ressemble plus à un tract et publié au nom de l’Assemblée nationale, sans consultation préalable ni fondement réglementaire aucune décision consensuelle ou unanime n’a été prise. C'est le groupe de la majorité qui a pris la décision.

Ce rejet n’a d’ailleurs fait l’objet d’aucune inscription au procès-verbal, comme l’exige pourtant la transparence des délibérations parlementaires.

Le Président de l'Assemblée qui doit se mettre au dessus de la mêlée en ayant le souci de chercher à renforcer les pouvoirs du parlement et permettre aux députés de s'acquitter de leur mission s'est illustré par son opposition à la requête de l’honorable députée Kadiata Malick Diallo.

Cette décision n'est malheureusement pas une première du genre dans le fonctionnement de notre institution. L'Assemblée se retrouve ainsi dépouillée de ses prérogatives.

Cela se vérifie par le rejet de demande de Constitution de commission d’enquête parlementaire sous prétexte d’absence de dotation budgétaire, du blocage volontaire de la programmation des questions orales qui moisissent dans le bureau de L'Assemblée ou encore du verrouillage des amendements sur les projets de loi.

Par la faute de la majorité parlementaire, l’Assemblée nationale n'est plus qu'une chambre d’enregistrement, soumise au pouvoir exécutif.

Cette majorité mécanique, agissant en dehors de tout esprit républicain, foule aux pieds les principes élémentaires du débat démocratique et du pluralisme politique.

L’attitude consistant à publier une réponse officielle au nom de l’Assemblée nationale pour contrer une opinion individuelle, exprimée de manière légitime par une députée dans le strict cadre de son travail, est une atteinte d’une extrême gravité à la liberté d’expression parlementaire. Un tel acte, qui s’apparente à une usurpation de la voix collective de l’institution à des fins partisanes, est non seulement illégitime mais parfaitement illégal au regard du cadre normatif qui régit notre Parlement.

Je dénonce, avec toute la solennité requise, la dérive que connaît aujourd’hui l’Assemblée nationale. Ce glissement dangereux menace les fondements mêmes de notre démocratie parlementaire et expose notre pays à des régressions institutionnelles graves.

Je tiens à prendre à témoin l’opinion publique nationale et internationale en particulier les forces vives du pays, sur les atteintes répétées à la Constitution, au non respect de la séparation des pouvoirs, et à l’indépendance du législatif orchestrées par une majorité dévoyée avec un Président incapable de se placer à équidistance entre les différents groupes.

Je réitère mon soutien total à l’honorable Kadiata Malick Diallo, dont le courage politique, la constance dans la défense des droits humains et la fidélité aux valeurs démocratiques forcent l’admiration.

Que chacun, dans cette Assemblée, mesure ses responsabilités devant l’Histoire.

Khally Mamadou Diallo

Le député du Peuple





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