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15-04-2025

19:05

La Mauritanie a-t-elle commencé à déchiffrer les contours de la migration illégale à travers le pays ?

Sahara Médias -- La gendarmerie nationale, en trois jours, a démantelé plusieurs réseaux actifs dans le trafic de migrants clandestins et déjoué des tentatives d’immigration clandestine vers les côtes européennes.

Ces opérations, annoncées par la gendarmerie, interviennent au moment où les autorités mauritaniennes lancent une campagne de lutte contre le trafic de migrants clandestins et d’expulsion de ceux qui sont entrés dans le pays de manière jugée « illégale » par le gouvernement.

Les opérations se sont déroulées sur une courte période de trois jours, ce qui indique que les services de sécurité démantèlent progressivement des réseaux complexes de passeurs qui s’appuient sur de fausses identités et des réseaux cachés, difficiles à suivre depuis que le gouvernement a commencé à exprimer son inquiétude face au nombre croissant de migrants arrivant dans le pays, ce qui constitue une « pression économique, sociale et sécuritaire », selon les déclarations des responsables du gouvernement.

Dans un premier temps, les autorités ont concentré leurs efforts sur le contrôle des frontières, la fermeture et le renforcement du contrôle des points d’entrée non officiels, ainsi que sur la surveillance des routes nationales.

Elles ont également imposé une ceinture de sécurité à l’entrée des villes, notamment à Nouakchott, avec des contrôles méticuleux des véhicules.

Cette campagne de sécurité a permis l’arrestation de dizaines de migrants, ainsi que de passeurs de « second rang », qui travaillent au sein de vastes réseaux dont les chefs se cachent derrière de fausses identités dans le dessein de compliquer la tâche de leurs traqueurs.

L’augmentation du nombre de migrants arrêtés a incité les services de sécurité à remonter les pistes jusqu’aux commanditaires, comme l’a souligné le ministre des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Merzoug en déclarant que « les migrants clandestins récemment arrêtés étaient organisés, encadrés et dirigés par des réseaux de passeurs ».

Cette histoire a commencé en mars dernier, lorsqu’une brigade de gendarmerie a arrêté une ambulance qui se rendait de Nouakchott à Nouadhibou, avec à son bord un certain nombre de migrants clandestins, dévoilant de nouvelles méthodes dans le monde de la migration illégale.

L’attention du poste de gendarmerie a été attirée par cette ambulance roulant à vive allure activant sa sirène, une situation inhabituelle cette situation sa passant habituellement dans le sens inverse, c’est à dire de Nouadhibou vers Nouakchott.

C’était la première fois que les forces de sécurité découvraient de nouveaux itinéraires de trafic de migrants, et l’ambulance est devenue la « première piste » qui a permis d’infiltrer les plus grands réseaux de trafic du pays, selon la Gendarmerie nationale.

Ces opérations ont permis le démantèlement de plusieurs réseaux et l’arrestation de 117 personnes, dont des chefs et des « complices » qui leur fournissaient un abri et un soutien logistique, selon la gendarmerie.

Celle-ci a qualifié ces opérations de « réussies », car elles ont permis le démantèlement du plus grand réseau de trafic de migrants clandestins dans le pays et l’arrestation de son chef et de tous ses membres et complices.

La seconde opération, révélée par la gendarmerie lundi, a permis l’arrestation d’un réseau de passeurs composé d’une vingtaine de personnes.

Malgré le démantèlement de certains réseaux locaux, cet effort sécuritaire reste « incomplet », selon les observateurs, s’il n’est pas renforcé par une coopération étroite avec les pays d’origine des migrants, où sont actifs des réseaux de passeurs qui envoient des migrants en Mauritanie comme point de transit vers l’Europe.

Dans ce contexte, le gouvernement mauritanien a exprimé sa volonté de coopérer et de signer des accords visant à coordonner et à combattre la migration irrégulière, lors des discussions du ministre des affaires étrangères mauritanien avec les dirigeants d’un certain nombre de pays africains, en particulier de l’ouest du continent, tels que le Sénégal, le Mali, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Côte d’Ivoire.

Dans ces cinq capitales, Ould Merzoug a remis à ses homologues des messages écrits du président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, et les discussions qu’il a eues avec eux ont été largement axées sur la question de la migration irrégulière.



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