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14-05-2025

09:27

Le juge El-Ghoulani alerte : la Mauritanie face au péril du crime organisé et des drogues

Shems Maarif - L’ancien président de la Cour suprême et ex-procureur général, le juge Sidi El-Ghoulani, a lancé une alerte solennelle face à la montée inquiétante du trafic de drogue et du crime organisé en Mauritanie. Il a qualifié la situation actuelle de « phase critique nécessitant une mobilisation nationale totale », appelant les autorités et la société civile à une action ferme pour contrer ce qu’il a décrit comme « un fléau à la fois moral et sécuritaire ».

Selon le site d’information Scoop-Média, dans un appel adressé à l’opinion publique, le juge El-Ghoulani a déclaré :

« La prolifération des drogues et l’infiltration des réseaux criminels au sein de l’État constituent une trahison grave. Nous devons y faire face avec rigueur, selon la loi et guidés par notre conscience. »

Cet appel intervient après le démantèlement d’un réseau de trafic particulièrement dangereux, en possession de comprimés hallucinogènes, médicaments contrefaits, fausse monnaie, armes et munitions. Une affaire que le magistrat qualifie de « sonnette d’alarme », révélant le niveau alarmant de pénétration du crime organisé dans le pays.

Il a attiré l’attention sur le fait que les jeunes, en particulier ceux issus des milieux vulnérables, sont devenus des cibles faciles pour les trafiquants de poison, dans un contexte marqué par l’absence de dissuasion et le manque de coordination officielle. Une réalité qui, selon lui, menace la cohésion morale et sociale de la Mauritanie.

Le juge El-Ghoulani propose la création d’une force militaire spéciale baptisée “Garde des Frontières”, chargée de sécuriser les frontières terrestres et maritimes, et de prévenir l’infiltration des armes, drogues et migrants clandestins.

Il a également plaidé pour un renforcement des moyens logistiques et humains de la gendarmerie, de la police, de la garde nationale et des douanes, soulignant que « toute négligence à ce stade pourrait coûter à l’État sa souveraineté et sa sécurité ».

S’adressant aux juges, parlementaires et avocats, El-Ghoulani a insisté sur la nécessité de lutter contre la corruption judiciaire et de légiférer sévèrement contre les trafiquants de drogue, sans aucune exception.

« Aucun criminel ne doit bénéficier d’immunité, et aucun traître mettant en péril la santé et la sécurité de la nation ne doit être protégé », a-t-il affirmé.

Son message ne s’est pas limité aux autorités : il a exhorté les imams et prêcheurs à utiliser les tribunes religieuses pour sensibiliser, et les acteurs politiques et syndicaux à dépasser les querelles stériles au nom de l’intérêt supérieur du pays.

Le juge a conclu son intervention par un appel à l’unité :

« Nous devons nous ranger – gouverneurs, maires, éducateurs, magistrats, journalistes – en un seul front pour défendre la dignité et la souveraineté de la Mauritanie. La lutte contre la drogue n’est pas une fatalité, mais une épreuve de notre conscience nationale. »





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