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Mauritanie : L’armée ferme une zone près des camps de Tindouf
YABILADI -
Le 6 janvier 2021, la Mauritanie a décidé de renforcer la sécurité de ses frontières avec les camps de Tindouf, situés sur le territoire algérien. Une mesure prise deux mois après l’opération des Forces armées royales à El Guerguerate, du 13 novembre 2020. Ce jeudi 22 mai, l’arme mauritanienne a franchi un nouveau pas dans cette stratégie suite à l'arrestation de trafiquants originaires de Tindouf.
L'armée mauritanienne a décidé de fermer la région de Lebriga, située à la frontière algérienne. Cette zone, localisée au nord-est de la Mauritanie près des camps de Tindouf, a été déclarée «interdite aux civils», rapporte ce jeudi un média de Nouakchott. L'information a également été relayée par des médias des Émirats arabes unis.
Une source militaire mauritanienne a précisé que cette décision vise à «contenir les conséquences du chaos sécuritaire et à mettre fin aux activités illégales, notamment la contrebande organisée, dans la région».
«Par cette décision, la Mauritanie cherche à réaffirmer sa souveraineté sur ses frontières et à renforcer sa présence militaire dans des zones échappant à tout contrôle direct depuis des décennies, alors que les menaces sécuritaires s'accroissent dans la région du Sahel et que les intérêts des acteurs régionaux et internationaux se croisent.»
L'ambassadeur algérien reçu ce jeudi par le ministre de la Défense
Cette annonce intervient quelques jours après que les autorités mauritaniennes ont démantelé un réseau de trafic de drogue, impliquant cocaïne, cannabis et psychotropes, avec la participation de Sahraouis originaires des camps de Tindouf et de ressortissants mauritaniens. L'enquête des services de sécurité se poursuit avec les suspects.
À titre de rappel, le conseil des ministres du 6 janvier 2021, sous la présidence de Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani, avait adopté un projet de loi créant une «zone de défense sensible» dans le nord du pays. «Le projet fixe les coordonnées des points de repère terrestres matérialisant les limites de cette zone, située au nord, peu habitée, qui pourrait servir de transit pour les terroristes, les trafiquants de drogue et les bandes criminelles organisées», soulignait l'exécutif mauritanien dans un communiqué à l'époque.
Cette décision a été suivie par des manœuvres militaires en mars de la même année, dans la wilaya de Tiris Zemmour. Fin 2021, le ministère de la Défense a inauguré de nouvelles installations à la base de Lemerya, des radars de surveillance à Zouerate, ainsi qu'un centre de contrôle aérien et d'information à Fdirek, près des camps de Tindouf.
La déclaration interdisant l'accès civil à la zone de Lebriga a été immédiatement suivie par une rencontre entre le ministre mauritanien de la Défense, Hanana Ould Sidi, et l'ambassadeur algérien à Nouakchott, Amine Said, ce jeudi 22 mai. Officiellement, «la réunion a porté sur les relations bilatérales et sur les moyens de les renforcer et de les développer, notamment dans le domaine de la défense», a indiqué l'armée mauritanienne dans un communiqué.
Par Mohammed Jaabouk