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Sahara occidental : l’Algérie « regrette » le soutien de Londres au plan d’autonomie marocain
JEUNE AFRIQUE -
Le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a annoncé ce changement de cap diplomatique alors qu’il était en visite au Maroc pour rencontrer son homologue Nasser Bourita. Les autorités algériennes appellent Londres à continuer à « veiller au respect de la légalité internationale », en particulier en matière de « décolonisation ».
L’appui à la diplomatie marocaine semble de plus en plus marqué sur la scène internationale : après les États-Unis, la France ou encore le Kenya, c’est au tour du Royaume-Uni de soutenir la proposition du Maroc sur l’autonomie du Sahara occidental, les « Provinces du Sud » selon Rabat.
Un changement de ton qui déplaît à l’Algérie qui reste, elle, un soutien de poids du Front Polisario depuis le départ de l’ancienne puissance coloniale espagnole du territoire, en 1975.
« L’Algérie regrette le choix fait par le Royaume-Uni d’apporter son soutien au plan d’autonomie marocain, a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié ce 1er juin au soir. En dix-huit ans d’existence, ce plan n’a jamais été soumis aux Sahraouis comme base de négociation, de même qu’il n’a jamais été pris au sérieux par les envoyés onusiens qui se sont succédé. »
Par ailleurs, Alger continue de dénoncer l’ « occupation illégale du Sahara occidental » mais note que Londres n’a « ni évoqué ni apporté son soutien à la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire ».
Aux yeux du gouvernement algérien, le Royaume-Uni « ne cautionne donc pas l’occupation illégale de ce territoire non autonome au sens de la légalité internationale », toujours selon le communiqué qui souligne que David Lammy a « publiquement et solennellement réaffirmé l’attachement du Royaume-Uni au principe du droit à l’autodétermination » des Sahraouis.
Un plan jugé « crédible » et « pragmatique »
Aux côtés de Nasser Bourita à Rabat, le ministre britannique des Affaires étrangères s’est éloigné de la position traditionnelle basée sur le principe de l’autodétermination, jugeant « la proposition d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 comme la base la plus crédible, viable et pragmatique pour un règlement durable du différend ». Un tournant majeur alors que le pays fait partie des membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU.
« Il est grand temps de trouver une solution » à ce différend régional, a-t-il aussi insisté, mettant en avant « l’urgence » de parvenir à une solution « définitive et durable ». Dans un communiqué conjoint, il a également été mentionné que UK Export Finance (UKEF), une agence gouvernementale qui gère des crédits à l’exportation, pourrait désormais » soutenir des projets au Sahara ».
(Avec AFP)