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Nouakchott : l’hécatombe silencieuse des mineurs au volant
SHEMS MAARIF - À Nouakchott, il ne se passe pas un mois sans qu’un adolescent ne perde tragiquement la vie dans un accident de la route. Ce phénomène, désormais récurrent, ne peut plus être ignoré : il s’agit d’une urgence nationale.
La fête de Tabaski, qui devait être un jour de joie et de rassemblement familial, s’est cette fois transformée en un moment de deuil et de douleur pour plusieurs familles. Des adolescents au volant ont causé des accidents dramatiques, laissant des proches dévastés.
Dans la majorité des cas, ce sont des enfants mineurs, souvent âgés de 13 à 16 ans, qui prennent le volant de voitures – parfois celles de leurs parents, parfois louées auprès de prestataires peu regardants. Ils roulent à une vitesse excessive, sans permis, sans expérience, et surtout, sans conscience du danger.
Ces jeunes circulent librement dans les rues de la capitale, traversant les grands axes et les carrefours sans être inquiétés, alors même que la police est largement présente à ces endroits. L’inaction des forces de sécurité interpelle. Comment est-il possible que des enfants conduisent en plein jour sans intervention ?
Il faut également rappeler que les parents ont une responsabilité primordiale. Ils doivent veiller attentivement sur leurs enfants, empêcher qu’ils prennent le volant sans autorisation et sans les compétences nécessaires. La surveillance parentale est essentielle pour éviter ces tragédies.
Cette tragédie répétée met en lumière un grave dysfonctionnement : la passivité des autorités, l’irresponsabilité de certaines familles, et l’absence de sanctions claires contre les agences de location qui remettent les clés à des mineurs.
L’heure n’est plus aux constats, mais à l’action. Il est temps d’appliquer strictement la loi, de multiplier les contrôles, de sanctionner les contrevenants et d’engager une vaste campagne de sensibilisation. Ce fléau n’est pas une fatalité. Il peut être stoppé si chacun prend ses responsabilités.
La jeunesse mauritanienne mérite mieux que de finir broyée sur l’asphalte. Il faut mettre un terme à ce massacre évitable.