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12-07-2025

06:29

Mauritanie : après le fer et le pétrole, le nucléaire ?

L'Économiste Maghrébin -- Jusque-là connue pour ses grands et longs trains transportant le minerai de fer, et depuis peu comme pays production de pétrole, la Mauritanie pourrait, prochainement, être un producteur d’uranium.

Si l’on en croit Radio-France Internationale (RFI), Aura Energy, une petite société australienne – spécialisée initialement dans le traitement de l’or -, serait sur le point de franchir une étape décisive en Mauritanie. Et ce, en lançant, d’ici la fin 2025, « les travaux de développement de Tiris, la première mine d’uranium du pays, située dans le nord-est, avec une mise en production espérée à l’horizon 2027 ».

Il faut dire que ce projet intervient dans un contexte international de renouveau du nucléaire. Alors que de nombreuses mines arrivent en fin de cycle et que le besoin en énergies bas carbone ne cesse de croître, ajoute la même source.

En effet, le marché mondial du nucléaire connaît un regain d’intérêt. « Longtemps freiné par la catastrophe de Fukushima en 2011 et un prix de l’uranium en berne, le secteur profite aujourd’hui d’une dynamique nouvelle. Laquelle est soutenue notamment par les ambitions climatiques de plusieurs grandes puissances ».

Andrew Grove, PDG d’Aura Energy, explique que l’entreprise était à l’origine venue en Mauritanie chercher de l’or. Sauf que, en 2008, elle découvre « une anomalie radiométrique ». Et à l’analyse, elle identifie de l’uranium et lance ainsi les premières études. Mais crise financière et chute du prix de l’uranium obligent, le projet fut ralenti. Le PDG de l’entreprise estime que les conditions sont réunies aujourd’hui pour avancer.

Il faut également souligner que la Banque mondiale, qui avait exclu pendant des années le financement de projets nucléaires, revoit désormais sa position. Elle considère cette technologie comme faiblement émettrice de carbone et donc compatible avec les objectifs de transition énergétique.

Pour revenir au gisement de Tiris, il est considéré comme modeste à l’échelle mondiale, avec une production annuelle d’environ 1 000 tonnes d’oxyde d’uranium sur une décennie. L’un de ses avantages c’est qu’il est peu profond, ce qui limite les coûts d’exploitation. Et ce, contrairement à d’autres sites africains comme ceux du Niger.

Aura Energy a obtenu son permis d’exploitation auprès des autorités mauritaniennes depuis près d’une année. Elle assure être proche de conclure un accord de financement à hauteur de 150 millions de dollars avec une banque de développement. Soit la moitié des 300 millions nécessaires pour lancer les opérations, indique la radio française.

Ce sujet va projeter encore plus la Mauritanie sur la scène africaine.



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