LA DÉPÊCHE - Un nombre croissant de marins mauritaniens embarqués sur des navires de pêche ne savent ni nager ni réagir efficacement en cas d’évacuation d’urgence en mer. C’est ce que révèlent plusieurs professionnels du secteur maritime, qui pointent du doigt un manque flagrant de formation et des pratiques d’embauche basées sur le favoritisme.

Ces lacunes qui se produiraient au moment où l’Etat oblige à mauritaniser les équipages seraient à l’origine du nombre élevé de victimes lors d’accidents en haute mer. Le récent naufrage survenu vendredi en est une illustration tragique : 21 marins ont pu être secourus, mais au moins cinq autres — dont un officier mauritanien — sont toujours portés disparus plusieurs jours après le drame.

Selon les premières informations, ils auraient été emportés par de puissants courants lorsque le navire a sombré dans les grands fonds.

D’après une source proche de l’entreprise, les deux navires impliqués dans la collision étaient correctement assurés.

Les garde-côtes mauritaniens ont rapidement lancé des opérations de recherche et de sauvetage, en coordination avec plusieurs navires de pêche et avec l’appui aérien des gardes-frontières espagnols. Deux chalutiers, Rimbal 5 et Tafra 2, ont notamment participé aux opérations. Les opérations se poursuivent toujours pour retrouver les marins mauritaniens portés disparus.

Les capitaines des deux navires entrés en collision — le Tafra 3, qui a coulé, et le bateau-usine Right Whale — ont été placés en garde à vue par les autorités judiciaires maritimes. Ils seront entendus dans le cadre de l’enquête en cours, afin de déterminer les circonstances exactes de l’accident. Les membres d’équipage survivants seront également auditionnés dans les prochains jours.