SHEMS MAARIF - Les autorités mauritaniennes ont décidé de suspendre la circulation des motos sur l’ensemble du territoire, invoquant des raisons de sécurité publique.

La police a procédé ces derniers jours à la saisie de dizaines de deux-roues, en application d’une mesure visant à lutter contre la recrudescence des accidents de la route et des actes de délinquance liés à l’usage de ces véhicules.

Selon les services de sécurité, de nombreuses motos sont impliquées dans des excès de vitesse ayant causé des milliers d’accidents, parfois mortels. En parallèle, plusieurs engins ont été utilisés dans des centaines de vols à l’arraché ou de cambriolages, particulièrement dans les grandes agglomérations comme Nouakchott.

Cette décision, bien que justifiée par des impératifs de sécurité, suscite une vive controverse. Si certains saluent une mesure « nécessaire pour protéger les vies humaines et les biens », d’autres dénoncent une approche brutale et injuste, soulignant l’impact direct sur les livreurs et les travailleurs informels qui dépendent quasi exclusivement des motos pour leurs activités quotidiennes.

« C’est toute une économie de survie qui se trouve paralysée », déplore un jeune livreur rencontré à Nouakchott. « Il aurait fallu encadrer plutôt que bannir. »

Alors que les débats se multiplient sur les réseaux sociaux et dans l’espace public, aucune annonce officielle n’a encore précisé la durée de l’interdiction, ni les modalités d’une éventuelle régularisation.