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Ministre de l’action sociale : on ambitionne d’augmenter de 35% le taux d’accès des femmes aux financements productifs
AMI -
Des membres du gouvernement, ont commenté, mercredi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée.
Il s’agit des ministres de la Formation professionnelle, de l’Artisanat et des métiers, porte-parole du gouvernement par intérim, M. Mohamed Maalainine Ould Eyih, de l’Élevage, M. Sid’Ahmed Ould Mohamed, de l’Action sociale, de l’Enfance et de la Famille, Mme Savia Mint N’Tahah.
Dans son mot introductif, le porte-parole par intérim du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté des projets de décrets et des communications, dont ceux relatifs au développement de l’élevage et l’autonomisation de la femme.
Il a ensuite invité ses homologues, chacun en ce qui le concerne, à apporter davantage de précisions.
A sa suite, le ministre de l’Élevage a présenté les grandes lignes de sa communication concernant la transformation et le développement du secteur de l’élevage. Il a signalé que le texte fait un état des lieux, aborde la dimension économique, l’importance historique de l’élevage, son impact social et les défis majeurs auxquels il est confronté. A cela s’ajoute des recommandations pour aller de l’avant.
Le ministre a déclaré que le gouvernement continue les efforts enclenchés depuis 2021 pour faire de l’élevage un levier important de développement. Sa communication suggère de soutenir à la fois l’élevage dit traditionnel (de transhumance) et celui intensif (semi-industriel). Le ministre a estimé que ce dernier sera de nature à davantage impacter l’activité économique du pays.
Le ministre a mis avant la nécessité de mettre en place une stratégie nationale qui permettra d’atteindre un certain nombre d’objectifs. Poursuivant, le ministre cite divers piliers de cette vision, dont la mise en place d’un programme de recrutement des ressources humaines, le lancement d’un programme d’urgence en vue de développer le bassin laitier qui se trouve à proximité de la laiterie de Néma. Il s’accompagnera de mesures visant à accorder des facilités aux acteurs qui investissent dans ce domaine, entre autres.
Par ailleurs, le ministre est revenu sur sa récente visite à l’intérieur du pays. Il a souligné qu’elle avait pour but de superviser des actions de sensibilisation concernant les feux de brousse. Selon lui, on s’achemine vers la fin de l’hivernage et le couvert végétal est déjà sec par endroit. Les pâturages, selon le ministre doivent être préservés, rappelant que les feux de brousse coûtent très chers à l’Etat si l’on comptabilise l’achat d’aliments de bétail pour combler le déficit fourrager.
Pour ce qui est de la fièvre de la vallée du rift, le ministre a indiqué que la maladie est saisonnière et que les services concernés savent la prendre en charge. Il a assuré que les dispositifs de surveillance sont opérationnels et les mesures nécessaires sont prises pour la prise en charge des cas.
De son côté, la ministre de l’Action sociale a présenté les points saillants de sa communication relative au Programme National d’Autonomisation des Femmes. Selon elle, il s’inscrit dans le cadre du programme « Mon ambition pour la patrie» du Président de la République et vise à renforcer l’inclusion économique et sociale des femmes mauritaniennes au cours des trois prochaines années.
Ce programme, d’après la ministre, vise à convertir le soutien social en financements productifs et durables, qui soient générateurs d’emplois et de revenus. Il vise la création de plus de 10 000 opportunités de revenus et augmenter de 35% l’accès des femmes aux financements productifs.
La ministre a rappelé que son département avait mis en place un programme de soutien aux coopératives féminines entre 2019 et 2024. Malgré les projets qui ont été financé, l’impact économique a été en-deçà des attentes, en raison du faible accès au crédit et au manque de garanties, notamment dans les zones rurales.
Selon la ministre, il est important que l’on puisse allier soutien et rentabilité et renforcer la coordination nationale avec les partenaires. Ainsi, le programme annoncé devrait distiller des financements sur la base d’une performance réelle, introduire l’évaluation numérique et établir un lien entre autonomisation économique et bien-être familial.
Le programme qui entend renforcer le financement ciblé, la formation et l’accompagnement en entreprenariat et gestion ou encore l’accès au foncier, dispose d’une enveloppe de 200 millions d’ouguiyas (MRO) pour la première phase. A partir de l’année prochaine, le budget passera à 1,5 milliard d’ouguiyas en 2026.
La ministre a en outre évoqué l’enseignement préscolaire, notant qu’entre 2022 et 2025, 45 000 enfants ont intégré le système et qu’un personnel qualifié a été formé à l’école dédiée à l’action sociale. Elle a cependant estimé qu’il y a encore des progrès à faire, puisqu’environ 200 000 enfants en âge d’entamer leur préscolarisation ne sont pas encore inscrits.
A son tour, le porte-parole par intérim du gouvernement est revenu sur la publication récente du rapport de la Cour des Comptes. Il a rappelé que la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance font partie du programme du Président de la République. Il a mis en exergue la création et opérationnalisation d’institutions dans ce sens. Le porte-parole a relevé que le pays arrive à mobiliser des ressources importantes pour des projets d’envergures, ce qui ne serait pas possible, dans un climat ou la lutte contre la corruption n’est pas prise à bras le corps.
S’agit du rapport lui-même, il a été remis au Président de la République, mercredi dernier, et a été diffusé par la Cour, ensuite, le jeudi. Il a signalé que la diffusion du rapport et la conférence de presse du Président de la Cour qui s’en est suivie, font partie des prérogatives de cette institution.
Le porte-parole par intérim a déclaré que les deux pouvoirs judiciaire et exécutif sont distincts et que chacun prendra les mesures qui le concernent. Dans ce cadre, il a déclaré que les fautes graves seront du ressort de la justice et que la dimension administrative (faute de gestion, erreurs, négligence) sera traitée directement par les ministères et directions des établissements concernés.
A ce propos, il a annoncé que le Président de la République a donné des instructions pour que tous les départements cités présentent un plan pour situer les responsabilités et les mesures à prendre. Le gouvernement a aussi été instruit pour que les recommandations soient appliquées et que pareils dysfonctionnements soient évités à l’avenir.