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Nouakchott : au cœur de l’enquête qui a fait tomber un réseau de faux visas
POINTS CHAUDS - Mardi 11 novembre 2025. Depuis la fin d’après-midi, une équipe de l’Office central de lutte contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains se tient prête.
Les enquêteurs suivent depuis plusieurs jours les déplacements d’un homme identifié comme H.J., étranger et suspecté d’être à la tête d’un réseau de falsification de visas. Les surveillances discrètes, les recoupements d’appels et l’analyse des témoignages d’intermédiaires ont permis de confirmer son rôle central.
Vers 23 heures, l’équipe d’intervention s’avance dans les ruelles étroites du quartier du port. La cible vit dans une petite maison, souvent fréquentée à des heures tardives , un détail qui avait éveillé la curiosité des enquêteurs. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvre sous la pression. H.J. est maîtrisé immédiatement.
Dans la maison, les enquêteurs trouvent ce qu’ils redoutaient : sur une table, cinq passeports alignés, chacun muni de faux visas européens presque achevés. À côté, un ordinateur contenant plusieurs modèles de faux documents, une imprimante haute résolution et des outils destinés à imiter les tampons officiels. Tout correspond aux éléments repérés lors des filatures et des premiers signalements.
L’enquête avait révélé que le réseau fonctionnait par un système de recrutement clandestin : des migrants sans papiers, souvent désespérés, étaient approchés puis orientés vers H.J. Un faux visa leur était vendu entre 400 000 et 500 000 ouguiyas mauritaniennes. Les versements étaient fragmentés et souvent faits en espèces, rendant les traces financières difficiles à suivre.
Peu après l’arrestation de H.J., deux Mauritaniens identifiés comme ses principaux complices sont interpellés dans un autre point de la capitale. Ils servaient d’intermédiaires et de relais pour trouver de nouveaux clients.
L’opération se termine dans la nuit. Le matériel est saisi, les suspects placés en garde à vue. Les enquêteurs poursuivent désormais l’analyse des appareils saisis, dans l’espoir de retracer l’ampleur réelle du réseau et d’identifier d’éventuels bénéficiaires ou collaborateurs supplémentaires. Le dossier doit être transmis au parquet dans les délais légaux.