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Mauritanie : Nouakchott sous perfusion financière
Kassataya -- Secret de polichinelle. Les routes sont financées par l’UE, les hôpitaux par la Banque mondiale, l’eau par la BAD et les écoles par l’UNICEF. Cette dépendance de l’Etat aux bailleurs de fonds affaiblit la légitimité politique de Ould Ghazouani.
Les observateurs s’interrogent ainsi sur les actions de l’Etat mauritanien face à la pauvreté des Mauritaniens. En réalité, cette gouvernance sous assistance respiratoire, évite les crises majeures en Mauritanie, un pays pourtant très riche en ressources naturelles.
D’autant plus que le pays est devenu un producteur de gaz et de pétrole. Quand une grande partie des investissements publics dépend de bailleurs, l’État perd une partie de sa capacité à définir ses propres priorités. C’est donc une perfusion voulue par les bailleurs de fonds qui sont bien conscients de l’ampleur de la corruption.
Depuis des décennies et en particulier depuis 2019, le budget est devenu un puzzle où chaque bailleur possède sa pièce. Cela crée une superposition de systèmes parallèles. Les projets ne se parlent pas entre eux, même dans un même secteur.
Les régions et en particulier la capitale sont impactées par cette gouvernance, devenue un archipel plutôt qu’un système cohérent. Cette mal gouvernance chronique inquiète les observateurs et au-delà les Mauritaniens qui attendent de sortir de la pauvreté depuis 65 ans.
Cherif Kane