L’Agence de Promotion des Caisses Populaires d’Épargne et de Crédit « PROCAPEC » fut créée en mars 1997 par l’instruction 001/GR/97 du Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM). Elle avait pour mission la mise en place d’un système mutualiste reposant sur un réseau de Caisses populaires locales d’Épargne et de Crédit (CAPEC) économiquement viables répartis sur l’ensemble du territoire national.

Après 10 ans d'expérience qui se sont manifestées par l'encadrement, l'orientation, le financement des micros entreprises et des activités individuelles génératrices de revenus, d'aucuns se posent aujourd'hui la question à savoir : la PROCAPEC ne serait-elle pas le sésame pour sortir de la pauvreté ?

Avant l'arrivée de la PROCAPEC, l’accès au capital financier était presque impossible pour les personnes aux ressources modestes ou nulles. Cette donne reste encore une des conditions à satisfaire pour permettre le démarrage d'activités génératrice de revenus.

Une des questions à résoudre était donc de faire favoriser des mécanismes institutionnels et opérationnels durables à large spectre, pour financer des opérations micro-économiques viables au niveau du secteur informel, et des couches défavorisées de la population. La lutte contre la pauvreté est un des objectifs les plus prioritaires fixés par tout les Gouvernements.

Il exige des actions de promotion de l’emploi et de l’auto emploi par une dynamisation du tissu économique du pays, surtout à la base. Ce combat se décline proprement par le relâchement des contraintes qui pèsent sur le développement des initiatives privées, afin de stimuler et relancer la croissance économique, le seul vrai moteur connu à ce jour, permettant la création d’emplois productifs, et la génération de revenus pour les personnes aux ressources modestes ou nulles. Pour cela, le secteur des entreprises (notamment les PME, MPE et TPE), doit jouer un rôle essentiel et déterminant.

« Amener les membres à épargner régulièrement, à emprunter sagement et à rembourser promptement » est le maître mot de toute la politique financière de la PROCAPEC. Une expérience qui a eu largement du succès auprès des couches ciblées, et même auprès des personnes aux revenus intermédiaires, et qui ne cesse de faire son bout de chemin. La récupération par les CAPEC (Caisse populaire d'épargne et de crédit des personnes (morales et physiques) productrices, jusque là exclues des circuits classiques de financements que sont les banques a constitué aujourd'hui une véritable politique de lutte contre la pauvreté.

Le programme des CAPEC a visé avant tout, l’insertion des populations faibles et vulnérables dans les circuits économiques en leur facilitant l’accès aux ressources financières pour le développement d’activités économiques rentables, et génératrices de revenus. Depuis l’arrivée de la nouvelle direction générale du réseau PROCAPEC, Ahmed Ould Khattri, une très large campagne de médiatisation de la boîte a été mise en œuvre. Elle s’est manifestée d’une part par le rapprochement des caisses populaires d’épargne et de crédit à la population cible et d’autre part une offre de produit correspondant à leurs besoins.

C’est dans ce cadre d’ailleurs que des produits comme le transfert d’argent, l’épargne Hajj, Omra et l’épargne logement ont été introduit pour enrichir l’offre qui existait déjà comme l’épargne à vue, l’épargne projet, les facilités de caisses, les crédits et les financements de microprojets.
L’objectif principal du programme PROCAPEC introduit deux préoccupations majeures des pouvoirs publics, qui sont de nature à préserver les équilibres de l’activité économique et favoriser l’émergence sociale. Ces préoccupations sont d'une part de combler le déficit de services financiers de proximité, pour faciliter l’accès au crédit et d'autre part d'appuyer les micros, petites et moyennes entreprises afin de favoriser l’emploi durable. Pour atteindre ce double objectif qui est une spécificité des réseaux mutualistes.

A travers ces axes, l’apport de l’Agence PROCAPEC est indispensable pour la pérennité de tout le système. Pour appuyer les micros et petites entreprises, PROCAPEC a mis en place un centre de financement dédié exclusivement à cette optique.
Ce centre est destiné à toute cette frange de l’entreprise qui n’est pas satisfaite ni par les CAPEC dont le plafond de prêt est faible (cinq cent mille ouguiyas ; 500.000 UM) et qui n’a pas accès au système bancaire classique en raison des garanties qui sont demandées.Malgré toute ces réalisations et toutes ces volontés de faire encore plus, la PROPCAPEC est confrontée à un certain nombre de problèmes qui entraveraient son action de lutte contre la pauvreté.

Parmi ces problèmes ont peut citer le coût élevé du loyer de PROPCAPEC et des CAPEC, le manque de lignes de crédit nécessaires à la rentabilisation des caisses semi rurales, l’absence totale d’un concours financier de la BCM (tutelle), le coût élevé des activités de sensibilisation à la mobilisation de l’épargne et du crédit, la faible sensibilisation de bénéficiaires sur d’autres secteurs d’activités, le Faible accès des bénéficiaires de crédit aux formations techniques, notamment en gestion, le ralentissement du taux de progression de l’informatisation du réseau.

Souleymane Bachir N'diaye