11-09-2010 08:52 - Jones renonce à brûler le Coran, mais n'a pas dit son dernier mot
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Le pasteur au P38 et qui n'aime pas le Coran s'est envolé pour New York dans l'espoir de rencontrer le responsable du projet de construction d'une mosquée à Ground Zero.
Après des heures d'ambiguïté et de déclarations contradictoires, c'est non pas le pasteur Terry Jones, mais un de ses proches qui a confirmé que le projet de brûler des exemplaires du Coran était bel et bien annulé à Gainesville. Même si l'étrange pasteur adepte des armes à feu n'a pas obtenu satisfaction sur le projet de mosquée à New York. Pour autant, ce prêcheur incendiaire n'a sûrement pas fini de faire parler de lui.
Selon l'un de ses proches, il s'est envolé pour New York avec le projet bien arrêté de s'entretenir avec l'imam Feisal Abdul Rauf, à l'origine d'un projet controversé de construction d'un centre culturel musulman près de Ground Zero. "J'ai moi-même payé son billet et réservé une chambre pour lui à New York", a fait savoir ce proche de Terry Jones.
Au nom de la liberté de culte, le président Barack Obama s'est dit favorable au projet de centre islamique près de Ground Zero, tout comme le maire de New York Michael Bloomberg. Mais d'après les sondages, une majorité d'Américains souhaiterait qu'il soit déplacé.
Le pasteur, qui veut convaincre l'imam Feisal Abdul Rauf de renoncer à son projet, avait déclaré vendredi qu'il n'avait pas eu de nouvelles de sa part mais qu'il avait "toujours grand espoir de le rencontrer" et qu'il était convaincu que la rencontre aurait lieu samedi. Il avait également redit son intention de ne pas mener à terme son autodafé. "Actuellement, nous avons l'intention de ne pas le faire", avait-il assuré sur la chaîne ABC.
Remous
Le pasteur avait déjà annoncé jeudi qu'il abandonnait son initiative - après avoir laissé planer une lourde incertitude - en échange de la promesse que la mosquée ne se construirait pas à l'endroit prévu. Mais l'imam Feisal Abdul Rauf a très vite démenti tout accord et a affirmé qu'il n'avait pas convenu de rencontrer le pasteur à New York. "Nous voulons savoir (...) s'il est d'accord pour déplacer le site de la mosquée", avait indiqué le proche de Terry Jones, sans toutefois dire ce que comptait faire le pasteur s'il ne rencontrait pas l'imam où si celui-ci n'acceptait pas de trouver un autre site où construire sa mosquée.
Après avoir qualifié de "geste destructeur", jeudi, le projet de brûler le Coran, le président américain Barack Obama a dit vendredi vouloir faire en sorte d'éviter que l'initiative du pasteur ne fasse des émules. Il a en outre appelé ses concitoyens à la tolérance religieuse et à "ne pas se tourner les uns contre les autres".
Dans le monde entier, protestations et mises en garde s'étaient multipliées face au projet du pasteur survenant à un moment particulièrement sensible, l'anniversaire du 11-Septembre coïncidant cette année avec la fin du ramadan. Vendredi, des milliers d'Afghans ont protesté devant une base de l'Otan. Au Pakistan quelque 600 personnes ont manifesté, brûlant des drapeaux américains.
Interpol a lancé une alerte à ses 188 pays membres, mettant en garde contre des "attaques violentes visant des innocents". Les présidents afghan, Hamid Karzaï, et indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono, ont profité de la fin du ramadan pour exprimer leur indignation, tandis que le Vatican condamnait une "initiative irresponsable". L'organisation Amnesty International a dénoncé pour sa part un climat de "persécution" à l'encontre des musulmans aux Etats-Unis.