11-09-2010 19:59 - Championnat national de football de DI : La situation des clubs n'est pas reluisante
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Selon des sources proches de la FFRIM le démarrage du championnat national de football de DI, arrêté depuis 6 mois, serait fixé pour le 29 octobre prochain.
Une bonne nouvelle pour les amoureux du ballon, qui depuis le forfait des Mourabitounes des éliminatoires de la CAN 2012 et avec l’absence de nos équipes dans les compétitions continentales, n’ont rien à se proposer sinon commenter les championnats étrangers devant leurs postes de télévision.
Cependant est-ce que la situation actuelle permet au championnat de démarrer dans les délais impartis ? Quand on sait que la finale de la Coupe Nationale qui doit opposer l’ASC T.Zeina à Feu Mini n’a pas été jouée et que le cahier de charges soumis tout dernièrement aux clubs n’a encore franchit aucun pas on est en droit de se poser des questions sur la date proposée par la FFRIM.
Si pour la finale de la Coupe Nationale une solution est toujours possible avant le démarrage du championnat (au niveau de la FFRIM on annonce le 15 octobre) rien n’est moins sur par rapport au nouveau cahier de charges proposé par la FFRIM aux clubs de DI. Ce cahier de charge transmis seulement la semaine dernière risque d’apporter de nombreux blocages parce que les clubs estiment déjà que la fédération veut imposer ses propres conditions sans tenir compte des réalités des clubs.
Le cahier de charge qui fait suite à la visite de la ministre des Sports à la fédération vise à instaurer la mise en place d’un championnat semi professionnel visant à donner un nouveau souffle au football. Il comporte l’obligation pour chaque club d’avoir dans leur compte un montant de 5 millions d’ouguiyas, une équipe juniors, au moins 8 joueurs salariés, etc. Jusqu’ici c’est très bien pour les responsables des clubs qui se félicitent de l’intérêt des autorités pour le football.
La lettre qui dérange…
Seulement là ou le bat blesse et où des voix commencent à s’élever c’est au nouveau de la forme parce que, selon certains responsables de clubs, la lettre envoyée par la fédération aux clubs parle en des termes qui ne laissent pas de place à la concertation préalable avec les clubs. « C’est comme si on veut nous forcer la main », indique un responsable de club. Selon lui, le fait de demander aux clubs de remplir et signer le formulaire est une grande erreur.
D’autre part, il ajoute que demander aux clubs de verser 5 millions avant le 15 octobre serait trop prématuré sans discussions parce que certains clubs ne pourront pas satisfaire à cette demande parce qu’ils sont sans soutien : «On doit d’abord discuter et surtout tenir compte de la situation de nos clubs ».
Voilà le mot est lancé : « tenir compte de la situation de nos clubs ». Une situation qui mérite qu’on y jette un coup d’œil avant l’établissement définitif de tout cahier de charges. Avec quels clubs le championnat de DI va-t-il démarrer ? La Fédération va-t-elle procéder par élimination ?
4 clubs qui disposent de soutien
En première division on dispose de 12 clubs (8 de Nouakchott, et 4 de l’intérieur du pays dont 3 de Nouadhibou). Si l’on se penche sur la situation des clubs de Nouakchott, elle n’est pas aussi reluisante qu’on le croit : Si on peut dire que les clubs de T.Zeina, qui est l’un des clubs les mieux structurés et qui compte sur le soutien de la Mairie de T.Zeina, l’ASC Police (qui a les moyens de l’Association), l’ASAC Concorde (qui compte sur une équipe dirigeante dynamique), l’ACS Ksar (malgré ses problèmes), peuvent satisfaire à l’exigence des 5 millions, ce n’est pas le cas des autres équipes.
4 clubs en difficulté à Nouakchott
Nasr Sebkha, qui anime le championnat depuis de nombreuses années, est confrontée à d’énormes problèmes parce que l’existence du club est liée à la personne de son président Cheikh Ould Maouloud, qui aujourd’hui, malheureusement, n’est pas en mesure de soutenir son équipe. L’ASAC de Teyarett, est un club de quartier, qui a difficilement terminé la saison dernière et qui a effectué ses déplacements grâce au soutien des responsables du F.C Nouadhibou on voit très mal comment il pourrait se procurer 5 millions. Feu Mini, le nouveau promu, n’est pas mieux loti, parce qu’il compte sur les démarches de Abdel Rezak pour se maintenir à flot.
Enfin, l’ASC Ahmedi reste liée aux humeurs de son président, qui même s’il fournit beaucoup d’efforts, ne peut indéfiniment vivre à ses crochets.
Les clubs de l’intérieur mieux organisés
Concernant les équipes de l’intérieur du pays qui participeront au championnat de DI la situation est largement meilleure. Le F.C Nouadhibou, qui est incontestablement le club le mieux structuré du pays, investit chaque année des dizaines de millions d’ouguiyas. Grâce au sponsor de la SEPH et l’apport de ses dirigeants, le club n’a pas de crainte de ce côté. C’est aussi le cas des équipes de la Snim, le CF Cansado et l’ASC Kédia, qui sont sponsorisées par la société minière et qui dispose d’énormes moyens. Les Imraguens de Nouadhibou, qui ont rejoint le groupe cette année, disposent aussi de soutiens considérables leur permettant de suivre l’attelage de la DI.
Trouver un terrain d’entente
Voilà un peu brossé rapidement la situation des clubs de DI concernés par la cahier de charges proposé par la FFRIM. Pourront-ils satisfaire tous au cahier de charges ? Evidemment que non. S’agit-il maintenant d’éliminer les clubs qui n’ont pas les moyens où essayer de les aider ? C’est évidemment vers cette deuxième solutions que doivent converger le efforts de la fédération qui, normalement, souhaite garder les clubs d’élites et déjà constitués. Ceci à mon avis passe par la concertation autour du cahier de charges qui ne peut être finalisé sans l’accord des responsables des clubs.
Evidemment les responsables des clubs doivent saisir la portée de ce nouveau pas vers la réorganisation du football et faire des efforts de compréhension. De son côté la FFRIM doit éviter de mettre les responsables des clubs devant le fait accompli parce que cela se terminera en bras de fer et bonjour les dégâts !
Quand au démarrage du championnat de DI, la date du 29 octobre pourrait convenir à tout le monde si les choses se déroulement normalement.
Mohamed Feily dit Antar