17-09-2010 10:23 - Les désillusions de la fête : Les tailleurs sur le qui vive.
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Une semaine après la fête de l’Aïd El Fitr, les tailleurs n’ont pas encore rangés leurs ciseaux. Cause de leur malheur, non respect des engagements envers les clients. Harcelés par une gent féminine omniprésente, les couturiers sont loin de voir le bout du tunnel.
L’adrénaline de la fête de l’Aïd El Fitr n’a malheureusement pas fait vibrer certaines demoiselles. Flouées par leurs couturiers, nombreuses filles ont eu le bec dans l’eau.
Un sentiment de crispation et de rétraction causé par la boulimie de certains tailleurs véreux qui voulaient tenter l’impossible. Piqués par je ne sais quelle mouche, certains tailleurs ont perdu le nord.
S’alignant au départ d’une contre course contre la montre, nombreux d’entre eux n’ont pas encore atteint la ligne d’arrivée. Seuls les plus hardis et les plus doués ont répondu à l’attente des clients.
Bilan, les égoïstes se sont noyaient dans un verre d’eau, au moment où leurs congénères s’offraient un repos mérité, loin des tumultes et des brouhahas de la ville.
Que de désillusions et de chagrins dans les ateliers des tailleurs. A longueur de journée, les lamentations et les va et vient incessants des filles augurent la mauvaise ambiance des lieux. Telle une fourmilière, les plaintes et complaintes des uns, mélangés aux pleurs et grognes des autres témoignent du malheur de ce couturier, sis à Ksar.
Pour sortir la tête de l’eau, il était obligé d’accepter les critiques acerbes et les insultes de ses clients.
« Tu as gâché ma fête, rends moi ma tissu et mon avance. Je pensais que tu étais un tailleur sérieux, mais malheureusement vous êtes tous pareils », lâche une cliente. « Pourquoi accepter tous ces engagements, vu que tu ne pourrais pas les satisfaire » peste une autre. Comme toute réponse, elles recevaient des hochements de tête et des regards furtifs du tailleur. Impossible pour lui de croiser les regards des jeunes filles. Eberlué par les vives critiques, il voit tourner les aiguilles de la montre dans le sens inverse.
La fatigue se lisait sur tout son visage. Du haut de ses trente bougies, le monsieur ressemblait à un tas de feuilles mortes, signe distinctif qu’il n’a pas fermé l’œil depuis belles lurettes. Un coup de ciseau par ci, un autre par là , il tente désespérément de se défaire des jougs d’une furie féminine qui menace toujours de lui faire sa fête.
Mais que nenni, cette petite mascarade ne semble pas émerveillée les ayants droits, bien au contraire, elle les rend plus belliqueuses et plus pressées. Chacune d’entre elles veut être servit la première. Aidé par deux apprentis tailleurs, il glisse un CD « Mbalax » dans son VCD, histoire de détendre l’atmosphère. Mais cette énième tentative devient opportune, car les décibels dégagés par les hauts parleurs ne semblent pas distraire ses victimes.
« Nous ce qu’on réclame, ce n’est pas de la musique, mais nos habits », clame l’assistance. Des protestations qui se perdent dans le néant, car le tailleur préfère garder le peu de jus qu’il lui reste enfin de libérer une ou deux filles par jour.
Rompus aux tâches, ces tailleurs véreux revivront le même scénario pendant la fête de la l’Aïd El Kebir.
Dialtabé