09-10-2010 12:23 - Ichemkhou Ould Eleyou, Directeur du Centre National de Formation des Cadres ...
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de la Jeunesse et des Sports (CNFCJS: «La préparation technique du concours relève de la Commission Nationale des Concours (CNC)».
Après vingt d’arrêt de la formation, le Centre National de Formation des Cadres de le Jeunesse et des Sports (CNFCJS) ouvre ses portes à 85 cadres dans les domaines de la jeunesse et des sports pour une formation de deux ans qui sera reversée dans la fonction publique.
Nous avons rencontré Ichemkhou Ould Eleyou, le Directeur du Centre. Professeur formateur et titulaire d’un Doctorat en Sciences de l’Education de Paris X, il a mené avec sa ministre depuis la reprise de cette formation.
Nouakchott-Info: Monsieur le Directeur vous venez de rempoter une grande victoire avec la réouverture du Centre pour la formation. Comment cela s’est-il concrétisé?
Ichemkhou Ould Eleyou: J’ai été nommé à la tête du CNFCJS en 2007 pour justement la formation. Malgré la volonté des différents ministres, il a fallu attendre mars 2010 pour faire aboutir un plan de formation allant de 2010 à 2016. C’est ce plan qui a été validé en Conseil des Ministres, le 11 mars 2010, qui nous vaut aujourd’hui la relance pour une première promotion de 85 cadres. Ici, il faut saluer l’effort inlassable et une conviction réelle guidée par les besoins du ministère (déficit des cadres, départ à la retraite, transfert de personnel, etc) de l’actuelle ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports Mme Cissé Mint Cheikh Ould Boidé, qui s’est bagarré pour faire passer le dossier.
C’est dire que depuis mon arrivée au Centre, il y a eu 5 ministres dont les volontés n’étaient pas les mêmes. D’autre part, aujourd’hui le terrain est plus propice parce qu’il y a une volonté de renouveler tous les secteurs y compris le secteur de la jeunesse et des sports qui est éminemment social et qui pour la première fois depuis 20 ans bénéficie d’un recrutement direct dans les emplois de la fonction publique mauritanienne.
Nouakchott-Info: Tout cela est bien parce que le secteur de la jeunesse et des sports a réellement besoin d’un sang nouveau. Cependant qu’elles sont les assurances pour avoir des cadres bien formés?
I.O.E: Dans le processus engagé par notre pays depuis 2009 pour le développement et la promotion du sport et de la jeunesse deux étapes importantes ont été franchies à travers notamment deux points: l’élaboration d’une politique de la jeunesse et des sports, l’organisation des forums nationaux de jeunesse et des sports et justement la redynamisation du Centre. Ces forums ont mis en évidence le fossé entre l’influence grandissante du sport sur les populations (surtout jeune), les besoins en ressources humaines qualifiées, l’encadrement des sportifs et l’inexistence de formation spécifique nouvelle pour répondre aux besoins d’encadrement de la pratique sportive et la prise en charge des jeunes.
En réponse à votre question, nous avons identifiés des formations d’inspecteurs de sports et de jeunesse susceptibles de traduire les orientations des politiques générales en actions concrètes. La formation que nous allons dispenser se fait en deux options: une option jeunesse (sciences et techniques des activités socio éducatives). C’est une formation polyvalente qui permet une prise en charge et une intervention de qualité dans les quatre domaines suivants: (création d’entreprises et gestion de projets-animation socio-éducative-loisirs, alphabétisation et enseignement.
Pour le sport, une analyse des besoins et des profils des formations existantes. Le besoin du ministère des sports est de former un cadre spécialisé dans une discipline donnée (football, basket, athlétisme, etc.). Il est appelé à intervient essentiellement dans le secteur scolaire et extra-scolaire dans l’entraînement, dans la formation et dans l’administration et le développement du sport. Les principales compétences recherchées ici sont également définies en fonction des domaines d’intervention que nous venons de citer.
C'est-à -dire, l’entrainement, la formation et le développement et l’administration. Voila en quelques mots ce qui est recherché en matière de profils et de compétences dans les deux domaines.
N.I: Evidemment cela nécessite beaucoup de ressources humaines. Peut-on savoir qui va assurer la formation?
I.O.E: Vous avez parfaitement raison mais vous vous en doutez certes après vingt de rupture de formation le centre ne dispose de formateurs à sa disposition. La plupart sont mis à la retraite, d’autres sont partis utilisés leurs compétences ailleurs. Pour démarrer aujourd’hui, nous avons beaucoup moins de problèmes avec l’option jeunesse compte tenu des spécialités demandées (sciences humaines et sociales, gestion, comptabilité et droit). Ce sont là des sujets que nous pouvons couvrir facilement grâce au système de vacation avec les enseignants de l’Université et des Etablissements de formation supérieure de la place.
En revanche au niveau du sport notre sport est circonscris aux cadres en poste au département et toujours avec le système de vacation. Toujours dans ce cadre de recherches de compétence, le ministère a engagé une redynamisation de la coopération en matière bilatérale avec le Maroc, la CONFEJES, la Tunisie pour améliorer le produit que nous allons former grâce aux interventions des professeurs visiteurs, de stages de courte durée, etc.
N.I: Quels sont les profils pour les candidats pour les différentes options et comment se déroulera la sélection des dossiers?
I.O.E: La préparation technique du concours relève des compétences de la Commission Nationale des Concours (CNC). C’est la commission qui fixe les profils d’entrée et de sortie conformément aux textes de la Fonction Publique. Toutes ces conditions sont portées dans un communiqué conjoint entre le ministère de la Fonction Publique, le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, bénéficiaire du recrutement, et le CNC.
Ce communiqué précise la date des dépôts des dossiers, la nature des dossiers, la date de clôture, la nature des examens, les coefficients, et les langues utilisées. C’est dire que la Direction ne fait que donner la logistique nécessaire, les salles d’examens, les ordinateurs, proposer les commissions de surveiller, et administrer le test de l’éducation physique (une spécificité de l’option sport) sous la supervision de la CNC.
N.I: A quelles bourses auront droit les étudiants qui sont tous externes?
I.O.E: les candidats admis au CNFCJS sont régis par un arrêté du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports précisant la durée de la formation (2 ans), le régime des études, le diplôme qui sanctionne la formation, les bourses, le système d’internat, etc. Les élèves du CNFJS auront comme leurs collègues à l’ENI, l’ENES, la bourse nationale.
N.I: En 2008, le CNFJS a formé pour une courte durée (4 mois) une centaine de jeunes qui ont été versés dans les établissements secondaires, et dans le secteur de la jeunesse et de l’insertion. Quel est le statut de ces jeunes et auront-ils à participer à l’actuelle formation?
I.O.E: Effectivement, nous avons formé au CNFJS en 2008, 80 enseignants d’Education Physique sur demande du ministère de l’Education Nationale et 29 animateurs socio-*éducatifs au profit sur demande du Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports et la Formation Professionnelle. A leur sortie ces jeunes ont signé des contrats avec les ministères concernés.
Donc ils sont sous contrat annuel renouvelable et exercent actuellement leurs fonctions dans leurs départements. En ce qui concerne leur participation au présent concours, je ne vois rien qui puisse l’empêcher lorsqu’ils remplissent requises dans le communiqué que j’ai déjà évoqué.
N.I: Qu’en est-il des professionnels désirant faire la formation?
I.O.E: Le besoin a été exprimé par le ministère pour un recrutement direct. Quelque soit par ailleurs la légitimité pour les professionnels de revendiquer des promotions internes, cette première promotion a été limitée aux jeunes diplômes (40 ans au maximum). Comme c’était le cas il y a deux ans avec l’ENA. En somme, je pense qu’il s’agit là une volonté de l’Etat (louable par ailleurs à ) de faire entrer de jeunes cadres n’ayant jamais eu l’occasion de travailler.
Interview réalisée par Mohamed Feily dit Antar