Ils réclament une suite à leur recours.

Une vingtaine d’étudiants des facultés de droits, sciences techniques, économies, lettres à battu le macadam devant des locaux de l’ambassade de France pour demander au Consul de donner suite à leur recours, déposé depuis plus d’un mois. Un énième sit-in des demandeurs de visas rejetés.

« Nous ne sommes pas des mendiants, nous réclamons nos droits,- Nous voulons juste continuer nos études. Nos recours ne doivent pas rester sans suite.- pourquoi d’autres et pas nous, trop c’est trop. »

Pour attirer l’attention du Consul sur leur recours déposé depuis plus d’un mois, une vingtaine d’étudiants membres du Mouvement des Etudiants Rejetés (MER) se sont donnés rendez-vous le mardi 02 novembre, devant les grilles du service de visa de l’ambassade de France.

Ces étudiants issus des diverses facultés de l’Université de Nouakchott réclamaient au Consul la possibilité de continuer leurs études dans l’hexagone.

Selon eux, il n’est pas normal que le visa soit accordé à d’autres étudiants, alors qu’ils ont rempli tous les mêmes conditions. S’insurgeant contre les pratiques de l’ambassade qu’ils ont qualifiées de clientélisme, de favoritisme et de népotisme, les étudiants du MER ont scandé devant les locaux de l’ambassade qu’ils « n’ont pas de bras longs, contrairement à d’autres. » Les étudiants ont été par la suite dispersés par les forces de l’ordre qui n’ont pas eu beaucoup de mal à maitriser la situation.

Les policiers ont cette-fois ci privilégié la voie diplomatique au lieu des coups de matraques et de lacrymogènes pour dissuader les étudiants. Une intervention des policiers qui n’a pas cependant fait l’unanimité au sein des étudiants.

Certains d’entre eux se sont posé la question à savoir « si les policiers mauritaniens font partie du personnel de l’ambassade de France et où est la souveraineté mauritanienne? », « Nous agissons suivant des ordres, nous n’allons pas vous vous frapper, ni vous torturer », peste un policier.

Pour rappel, ils étaient au départ 117 étudiants mauritaniens rejetés par les autorités consulaires françaises pour n’avoir pas rempli les conditions de base nécessaires pour l’obtention d’un visa long séjour.

Ces conditions de base nécessitées une bonne maitrise de la langue de Molière comme l’affirmait le chargé du renforcement, du rayonnement et de l’influence de la coopération Française en Mauritanie, Mr Sylvain Fourcassié, dans notre numéro 595, paru au mois de Septembre.

« Pour ne pas affronter ces échecs, l’ambassade de France est obligée de vérifier les conditions de base qui demandent une connaissance suffisante de la langue française, un niveau académique suffisant, un parcours cohérent avec les dossiers.

Réagissant face aux propos acerbes (favoritisme, clientélisme), des étudiants, le 1er Conseiller de l’ambassade Mr Dall’Orso avait déclaré dans le même numéro que « Les étudiants ne doivent pas être à la charge de l’Etat français. Il faut qu’il soit en mesure de se prendre en charge eux-mêmes. » Les étudiants rejetés ont introduit des recours et commencent visiblement à s’impatienter.

Au mois de septembre, le Consul Mr Daniel Jimenez avait déclaré que "sur les 467 dossiers de demandes de visa, 350 étudiants ont obtenus le visa en 2009 et 117 n’ont pas remplis les conditions de base. Ce qui fait un pourcentage de 75% de visas. "

Mardi 21 septembre, des étudiants dont les demandes de visa ont été rejetées et qui ont fait recours, avaient deja manifesté devant l’ambassade. Ils demandaient plus de promptitude dans l'examen de ces recours et plus d'objectivité dans le traitement de leurs dossiers.

Le consulat de France avait donné les précisions suivantes : 32 recours relatifs aux refus de visa ont été introduits par les étudiants. Et, ces recours « font l’objet d’une nouvelle lecture par une personne autre que celle qui a pris la décision initiale.» Pour la durée, il est précisé « qu’il s’agit de recours gracieux sans délai précis pour les réponses et seul le volume de l’activité visa détermine cette durée. »
Réactions.

Koité Bakhoré étudiant 4ème année à la faculté des lettres et sciences humaines.

La Mauritanie fait parti de la francophonie, pourquoi donner le visa aux autres et pas à nous ? Ils nous ont rejetés sans aucun motif. Nous avons déposé un recours depuis un mois qui est demeuré sans suite. Ils oublient que nous sommes les défenseurs de la langue française en Mauritanie.

El-hussein Camara, étudiant 4ème année à la faculté des sciences juridiques et économiques.

Notre objectif est d’aller continuer nos études en France et nous ne partons pas dans le cadre d’une immigration clandestine. Nous voulons aller en France, étudier et appartenir à l’élite que forgent les universités françaises. Nous voulons répondre à l’ambassade après le rejet massif et arbitraire des demandes de visa. Nous avons les mêmes diplômes que d’autres et eux, ils ont eut le visa, alors qu’on a suivi les mêmes procédures.

Compte rendu Dialtabé