22-07-2011 17:52 - Le recensement de la population, une voie obligée pour sortir de la crise !
Jamais dans l’histoire de la Mauritanie, on n’a ressenti comme aujourd’hui l’importance du recensement scientifique de la population. Savoir combien des Mauritaniens vivent dans chaque entité administrative du pays se révèle aujourd’hui une condition sine qua non de la bonne gouvernance et par surcroît de la reconstruction de la Mauritanie.
Cette leçon nous l’apprenons malgré nous de l’ennemi de la Mauritanie qui profite ouvertement de cette lacune pour créer à cœur joie des colonies de peuplement des étrangers dans l’espace connu comme République Islamique de Mauritanie.
Comme la Mauritanie ne maîtrise pas les chiffres de sa population à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, il est aujourd’hui sommé de considérer ces étrangers comme Mauritaniens, de leur donner la nationalité. Cette lacune fait de la Mauritanie actuel un état passoire livré aux rapaces venant de partout.
Dans cette petite réflexion, nous voulons tout simplement sonner l’alarme et montrer que pour remédier à cette situation, la Mauritanie doit passer obligatoirement par le recensement scientifique de la population dont il a la responsabilité et pour laquelle il doit monté des plans de redressement dans tous les domaines!
La déliquescence actuelle de l’Etat nous apprend que gouverner c’est d’abord maîtriser les chiffres de sa population pour bien planifier pour ses besoins et jouir de la contribution de chaque citoyen dans le domaine de sa compétence!
Pour arriver à cela, il faut un recensement scientifique qui permet de connaître la population légale de son pays, de chacun de ses territoires, etc. afin de concevoir des programmes de redressement économique, sociale, politique ; repartir la population par âge, sexe ; déterminer les besoins de la population à tous les niveaux et dans les différents domaines de la vie tels l’emploi, la santé, l’éducation, le transport, etc.
Même si le redressement de la Mauritanie ne peut être réduit à la disponibilité des chiffres démographiques et financiers, sachant surtout que les dirigeants que la Mauritanie a connu jusqu’à ce jour, semblent être experts des calculs sans partage de la richesse nationale, nous voulons dire qu’il est impossible de bien gouverner la Mauritanie actuellement sans un recensement scientifique préalable de ses citoyens à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières.
L’inefficience de la multitude des stratégies pour reconstruire la Mauritanie démontre à suffisance que plusieurs de ce qui se targuent de reconstruire ce pays savent seulement compter les espèces sonnantes de leur pourboire et pas plus. Quand ils avancent des chiffres du personnel de leur entité administrative c’est souvent des chiffres fictifs qui les aident à se remplir les poches. Les employés ou administrés réels comptent moins que rien dans leur stratégie.
Ceci explique pourquoi le bien-être du Mauritanien constitue le cadet des soucis de tous ceux qui détiennent une parcelle du pouvoir dans notre pays. Cela est une faute grave et un discrédit pour l’Etat Mauritanien. Il est ahurissant de voir des dirigeants politique de notre pays chanceler quand on leur pose des questions sur les chiffres de la population Mauritanienne dans ses différentes couches sociopolitiques.
Cette négligence des chiffres explique la négligence de l’aspect social, économique, politique de la vie nationale. Le peuple ne compte pas même si tous les dirigeants en parlent du bout des lèvres. Est-ce parce que l’économie mauritanienne n’est pas basée sur la productivité du peuple, sur la main d’œuvre intérieure ?
Plusieurs analystes pensent effectivement que les mines des matières premières que possèdent notre pays constituent la raison principale du mépris du peuple dans les calculs politiques. On peut ainsi comprendre pourquoi les Etats les plus populistes et démocratiques du monde arrivent à collaborer sans aucun remord avec les dirigeants Mauritaniens les plus corrompus et qui sacrifient leur peuple sur l’autel de leurs intérêts personnels ou partisans. En effet, on ne le dira jamais assez, ce qui attire les étrangers en Mauritanie c’est moins l’amour du peuple que les matières premières.
Les réserves ou concessions minières de Zouératt et Nouadhibou sont très bien répertoriées sur les cartes géologiques qui circulent dans les bureaux des Ministères et dans les chancelleries occidentales à Nouakchott . Pendant qu’aucune ville ou cité de la Mauritanie ne possède aucune carte pouvant aider les citoyens à repérer aisément les avenues et les differentes places, les cartes du poisson, de l’Or, du diamant, etc, existent et sont mis à jour régulièrement.
Comme le peuple n’apporte rien ou pas grand chose aux acheteurs des matières premières ainsi qu’à leurs complices Mauritaniens, son recensement scientifique souhaité ne figure pas en bonne position dans l’ordre des priorités. Il n’est donc pas surprenant de constater sur les websites des politiciens Mauritaniens que chaque parti politique a son chiffre de la population et cela ne semble déranger personne.
Ce mépris du peuple qui explique l’absence des chiffres de la population à tous les niveaux est une belle explication du désordre. Elle n’est pas une recherche de la démocratie pour les citoyens ou par les mauritanien mais un moyen d’accéder par la force aux richesses du pays. Ce darwinisme politique se vérifie mieux en Mauritanie qu’ailleurs. La raison du plus fort est l’autre nom de la démocratie qu’on veut imposer en Mauritanie. Nous avons un tissu social très fragile. Nous avons une unité nationale dans le même état.
Ce genre de recensement ne fait que creuser le fossé entre les différentes composantes du pays comme l’a dit avec force Aminetou mint Elmoctar. Il faut qu’on s’accepte dans notre diversité qui est notre richesse. L’Etat doit accepter cette diversité culturelle. Les mauritaniens doivent, eux aussi, l’accepter dans leur ensemble. ! Et nous pensons que la première étape de cette libération du peuple par le peuple passe obligatoirement par la maîtrise des chiffres des ressources humaines mauritanienne .
Il y a quelques mois, certains politiciens véreux avaient traité de tous les maux les jeunes du mouvement « touche pas à ma nationalité » qui exigeaient un recensement scientifique avant les élections ! Aujourd’hui ils doivent se raviser et mesuré la gravité du flou qui entoure le chiffre de la population . Aujourd’hui des voix s’élèvent pour dénoncer certaines pratiques pour le recensement d’état civil . Sans recensement scientifique de la population, on ne pouvait s’attendre qu’à ces genres de problèmes.
Sans recensement des Mauritaniens à tous les niveaux de l’administration, la Mauritanie est une case vierge que le plus fort remplira à sa manière. On comprend mieux aujourd’hui pourquoi des jeunes veulent la tête du directeur de l’Agence Nationale du Registre de la Population .... Leur objectif était d’effacer toutes les traces de l’administration publique, tous les chiffres de la population afin de bien coloniser le territoire conquis. Un adage ne dit-il pas qu’un peuple sans mémoire est un peuple mort. Nous pouvons dire aussi qu’un pays sans archives est un pays mort. Sans archives, sans connaissance des chiffres de sa population, la Mauritanie est une proie facile de la manipulation et des mensonges de l’ennemi. Les exemples abondent pour soutenir notre plaidoirie en faveur de la nécessité et de l’urgence du recensement de la population, voie obligée de sortie de crise.
Comment va-t-on reconstruire le pays si on ne sait pas qu’est-ce qui reste comme ressources humaines à mettre en contribution ?
Ce manque criant d’administration démontre à suffisance que toute stratégie sociale et politique conçu pour la Mauritanie est aujourd’hui irréaliste. On a déjà eu à parler des élections en cours de préparation dont les conditions dans lesquelles elles vont se dérouler laissent penser à une grande comédie. Comme la Mauritanie a perdu son auto-determination, il est du devoir de chaque Mauritanien de la reconquérir par les moyens appropriés. Et nous pensons qu’un de ces moyens, est le recensement scientifique de la population à tous les niveaux de l’administration publique.
L’urgence du moment exige que les Mauritaniens patriotes n’attendent pas l’ONU pour commencer ce noble travail mais qu’ils se constituent urgement en petites équipes pour entreprendre eux mêmes ou pour financer le recensement des populations de nos villages, nos quartiers, nos moughataa afin non seulement de conserver les données de ce recensement mais aussi d’aider les chefs coutumiers et les élus,, les maires des communes de demain dans leur administration.
Ce simple exercice de comptage peut être la bombe qui à la longue barrera la route aux prédateurs et aux faussaires de tous poils qui ont élu domicile en Mauritanie.
Le recensement de la population, une voie obligée pour sortir de la crise
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