09-11-2011 11:28 - Interview exclusive de khaled Abou Al Abbass, alias Bellawar.
Dans une interview exclusive avec "Akhbar Nouakchott", le chef de guerre d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), fondateur de l’emirat du sahara, Khaled Abou Al Abbass, alias Bellawar révèle des informations concernnat une proposition de la mauritanie d’envoyer des oulémas dans les camps de l’organisation pour un dialogue autour de la question de la lutte armée.
L’Emir de la qatiba des « Moulathamin » khaled Abou Al abbass, plus connu sous le nom « Bellawar » (le borgne, dans une allusion à sa perte d’un œil dans les combats en Afghanistan) a affirmé que les autorités mauritaniennes ont formulé la proposition, par la voie de détenus salafistes, d’envoyer, surplace , dans les camps d’AQMI, une délégation d’oulémas dirigée par le cheikh Mohamed El hacen Ould Dedew pour mener un dialogue.
Ces oulémas devraient selon la proposition mauritanienne, poursuit Bellawar, mener un dialogue avec les combattants d’AQMI. Ce pour quoi nous avons été favorables, mais jamais ces oulémas n’ont été envoyé chez nous.
Bellawar ajoutera que la mise à l’écart de la Mauritanie de la confrontation avec AQMI reste une question discutable, dont nous acceptons le principe.
Evoquant la question des otages français, khaled Abou Al Abbass a indiqué qu’ils ne pourront être liberés qu’en contrepartie du retrait des troupes françaises d’Afghanistan. Il s’agit pour lui d’un principe qui reste inchangé, « même après la mort de Ben laden ».
L’Emir du désert a souligné que l’organisation maintient sa position relative à cette question, avant de reconnaître, implicitement, que AQMI a acquis, « naturellement » des armes libyennes au cours de l’insurrection.
Toutefois, Bellawar a dementi toute implication des élément de l’Emirat du Sahara aux combats en Libye contre les forces de Kadhafi.
Bellawar a révélé que AQMI a tenté d’éliminer l’ambassadeur d’Israël en Mauritanie, avant l’attaque menée en 2008 par des élément relevant de son commandement, contre l’ambassade d’Israël.
Concernant l’attaque de février dernier ; tenue en échec à l’entrée de Nouakchott par le forces mauritanienne, Bellawar a indiqué que l’organisation a planifié cette opération avec comme objectif « le président mauritanien et l’ambassade de France ».
Justifiant le holdup visant les fonds du port de l’amitié destinés au trésor public et l’enlèvement de véhicules exécutés par des élément d’AQMI, Bellawar a souligné que ces richesses sont accaparées par les systèmes en place et ne profitent aux populations que dans des portions très minimes.
Le dirigeant d’AQMI a reconnu l’existence de divergences entre lui et ceux qui ont dirigé l’Emirat du Sahara après lui, expliquant qu’il s’agit de divergences de points de vue qui reste conditionnées par la morale islamique et non des confrontations. Elles sont, a-t-il dit, nées de l’expérience, des conditions et de la façon de concevoir les choses chez chaque partie.
Bellawar a démenti toute information relative à la question de négociation avec les autorités algérienne pour sa reddition, soulignant qu’il demeure convaincu de continuer son combat contre le système en place dans ce pays.
Par rapport à ses relations avec l’organisation Al-Qaïda, Khaled Abou Al Abbass a précisé qu’Abou Youness Almouritanie, arrêté récemment au Pakistan a été la première courroie de transmission directe entre AQMI et Al-Qaïda (mère). Ila ajouté avoir, personnellement mené, en 2000, des contacts en vue d’unifier les deux organisation (AQMI et Al-Qaïda) et n’a jamais été contre ce principe unificateur, comme l’avait alors laissé croire certains médias.
Abou Al Abbass a indiqué que la libération de Omar Sahraoui par la Mauritanie avait fait l’objet de proposition de la part de négociateurs dans le cadre de la libération des otages espagnols, bien avant que ces derniers ne retrouvent leur liberté.
Bellawar a révélé qu’AQMI a arrêté « des agents relevant des renseignements mauritaniens », dont les aveux enregistrés par l’organisation, seront diffusés ultérieurement sur internet.