12-02-2012 10:02 - Le mercenariat prépayée.

J’ai lu avec attention la littérature abondamment déversée, ces dernières semaines, au sujet de la loi relative aux activités de surveillance, de gardiennage, et de transport de fonds. Ce texte législatif voté par le parlement et promulgué par le Président de la République, dans les règles de l’art, a ceci d’extraordinaire : il suscite, jour après jour, plus d’intérêt et fait couler davantage d’encre et de salive.
Trop caustique
Le premier article, apparemment suscité, est publié dans un canard de la place, ‘’le Quotidien de Nouakchott’’. Le journaliste monté au créneau est d’habitude très poli, mais il semble cacher une agressivité déconcertante sous des dehors de gentleman.
Journaliste à mes heures, je sais qu’on a le choix entre le miel et le fiel pour y tremper sa plume.
Mais, pour une presse constructive, il y a une condition à remplir : privilégier l’analyse objective et argumentée. A défaut, on « personnifie », et la production tourne au désaveu et à la diffamation. Quel intérêt alors pour un jeune certainement réfractaire à toute forme de ‘’peshmerganisme’’ abject ?
Pour des raisons évidentes, je ne saurai dire plus à JD que de tempérer ses ardeurs peu magnanimes et son style par trop caustique. Il ne saurait, de toute façon, être le Rocambole d’une affaire qui prend des allures de roman-feuilleton, où il fait erreur sur des personnes, du moins sur des chiffres. JD n’a pas de « polémiques avec 18 officiers » ; il a , dans un premier temps, eu un échange de boulets avec 10 officiers , ceux de la CNCIPS. Mais fatalement tout ce monde s’est retrouvé dans le même collimateur, sans discernement. Ce n’est pas grave !
Emigrés à la rescousse
Ayant probablement tari, les sociétés non agréées ont vite fait de lui envoyer des renforts combinés, engageant quelques éléments de la diaspora et un mouvement extrémiste de l’intérieur.
L’intervention carabinée de cette collusion est d’autant plus tardive qu’elle intervient trois longues années après la promulgation, le 7 avril 2009 de loi 025 / 2009.
Oui, les mercenaires, à l’instar des « milices tribales n’interviennent que sur commande prépayée. C’est maintenant qu’ils ont été requis pour être (in)consciemment résistants à une loi dont bénéficie une population de 40.000 retraités, pères de familles pour la plupart.
Quelle que soit la nature des manœuvres psychologiques et dilatoires, le texte, à l’impact stratégique, économique et social immensément positif, est irréversible.
Force est de constater que son application est déjà très avancée à tous points de vue (Sortie des agréments et mise en place de financements …) Son recul relève d’une gageure, si l’on sait qu’elle constitue le souci permanent d’un président d’une ténacité à toute épreuve, en l’occurrence M. Mohamed Oud Abdel Aziz.
Substitution au parquet
Dans le feu de l’action, les partisans du statu quo font des fautes très graves. Ils se permettent de clouer au pilori et d’inculper qui il veulent, au mépris de toute règle de prudence. Les retraités n’ont rien fait pour être vilipendé ; en raison du principe sacré de la présomption d’innocence, il n’ ya pas parmi eux un coupable. L’opportunité de la poursuite étant l’apanage du parquet, si le Ministère public, n’a pas agi, de longues années durant, c’est qu’il n’en a pas vu tout simplement la raison. N’est pas procureur qui le veut. Question de compétence.
Galère sempiternelle et escroquerie supposée
Cet acharnement découle du mépris qu’ont certains pour les militaires. Ceux-là sont des incultes et ne sauraient mériter la richesse ; ils doivent rester éternellement des souffre-douleur condamnés à l’ostracisme comme des Harki. C’est, plutôt, l’idée d’une certaine intelligentsia intolérante et de la bourgeoisie compradore. En revanche, pour la Mauritanie patriotique, les militaires continueront d’être l’espoir de la nation, ne pouvant jamais transiger sur la sécurité et l’intégrité de la Mauritanie de la Diversité.
Plus que par tout autre aspect de la mise en œuvre de la loi, nos détracteurs sont obsédés par l’emprunt accordé aux sociétés agréées. Qu’est ce qu’il y a de monstrueux à cela ? Qu’est ce qui dit que les entreprises bénéficiaires ne vont pas rembourser ? Pour la petite histoire, après la liquidation de la défunte UBD, les militaires furent les seuls à rembourser la totalité de leurs créances, contrairement aux nababs civils qui ont pris la poudre d’escampette. Pourquoi le financement des retraités n’est-il pas comme le FIRVA, les plans d’urgences, les opérations EL emel ?
Il s’agit invariablement pourtant d’une action sociale de l’Etat au profit d’une souche de la population en déshérence. Et s’il est un prêt qui sera remboursé, c’est bien celui consenti pour les sociétés de sécurité agréées, qui disposeront sous peu de temps de contrats leur permettant d’honorer leurs engagements bancaires.
Dire que l’argent emprunté est soumis à la discrétion d’anciens colonels, c’est être mal informé. Beaucoup parmi eux ne détiennent qu’une part égale à ceux des autres actionnaires officiers, sous- officiers et Homme De Troupes issus de tous les corps des Forces armées et de Sécurité. Lors de la constitution des entreprises agréées, le Président de la République initiateur de cette loi avait tenu au respect de l’équité entre les fondateurs, de l’équilibre entre les corporations, et de l’application de la ségrégation positive pour une diversité sociale marquée.
Les anciens colonels ont été mis à la tête des sociétés par préséance et du fait du respect que leur vouent leurs cadets. Il n y a point hégémonie programmée de ceux-ci. Les gestionnaires des entreprises agréées sont d’ailleurs, presque tous, issus de jeunes générations.
Fausse alerte au licenciement
Une certaine presse de mauvais aloi, essaie de faire croire au licenciement abusif et intempestif des employés des sociétés non agréées. Bien au contraire, civils et militaires seront reconduits, avec une augmentation substantielle des salaires. C’est la ferme intention des 18 compagnies agréées. Si IRA savait, elle aurait compris que ca ira mieux pour toutes les souches de la Société ;à moins que son but réel ne soit pas d’améliorer les conditions de vie des masses déshéritées.
Fusion et confusion
En vue d’amortir le manque à gagner qui sera inexorablement accusé par les anciennes sociétés, l’Administration, via la CNICPS, a demandé aux sociétés agréées une « fusion » éventuelle avec celles-ci. Les sociétés agréées ont accepté le principe, par révérence à l’Etat et à la Coordination des Institutions Privée de Sécurité, non par conviction outre mesure. Quant à l’autre partie, elle, a balayé d’un revers de main la perche tendue, disons officiellement, tout en envisageant la méthode du boa constricteur, si elle était obligée de fusionner.
Sa stratégie inavouée : étouffer les entreprises agréées pour maintenir la situation d’abus de position dominante, vidant ainsi la loi de sa quintessence.
Ce deal du fifty-fifty où les sociétés non agréées seront lésées, n’a jamais existé en dehors de l’imagination du scribouillard de Conscience et Résistance ; un homme au look de Portugais, apparemment habitué à regarder de biais. Quand on est protégé par loi, on ne se cache pas derrière le doigt !
Tout prête à croire qu’une cohabitation à la faveur de la « fusion » ne sera pas un succès, tellement certains jeunes hommes d’affaires n’ont que dédain pour les retraités. L’expérience récente est là pour le prouver. Ce lieutenant- colonel, diplôme d’Etat-major d’être poussé à la sortie, après avoir pendant longtemps inauguré les chrysanthèmes. Ces autres jeunes officiers d’être remerciés après un court service humiliant. Ces vieux soldats de toucher un salaire même pas digne de la loi d’airain.
Les sociétés non agréées maintiennent encore un personnel qu’ils appellent « nos militaires ». L’emploi du possessif traduit leurs intentions d’avoir leurs milices. En fait de milices, voilà les plus dangereuses.
Ceci est un débat autour d’une question quasiment dépassée ; cependant, quelle que soit son intensité, la stabilité et l’Unité de la Mauritanie doivent rester au-dessus de toutes considérations.
A propos, j’ai une vague réminiscence de cet événement, dont le rappel ne serait pas si trivial. Il y a quelques siècles les Grecs et les Romains se battaient pou l’Acropole -ou le Panthéon, je ne sais plus. A court de minutions, les Romains entreprirent de démolir le monument pour en extraire le plomb. En toute urgence, les grecs envoyèrent une colombe porteuse d’un message : « Non ! Non ! Cessez, nous allons vous envoyer des balles ».
Aussi, si les appétits matériels vont occasionner à la Mauritanie des désagréments, les retraités pourront renoncer à leurs agréments ; sans coup férir.
Commandant E/R Brahim Ould Bakar Oud Sneiba
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