14-02-2012 13:56 - Les marchands de rêves et l’obsession du révolutionnarisme.

Les marchands de rêves et l’obsession du révolutionnarisme.

Que les va-t-en-guerres qui prennent leurs imaginations pour des prophéties promettant à tous vents tsunami et cataclysme sachent qu’il ne sert à rien de baver. Certes ils sont libres de se gargariser à satiété de toutes illusions et autres pernicieux rêves qu’ils désirent, tout comme ils sont libres de croire à leurs visions et leurs songes de schizophrènes.

Libre à eux en plus de promettre cataclysmes, foudre et géhenne. Car tout homme a naturellement le droit absolu et légitime de rêver comme il le veut étant entendu qu’on ne saurait réprimer les désirs de quiconque, fussent-ils les absurdes et à coloration cynique. Mais de-là à prendre ces illusions pour une réalité, c’est de l’aberration voire de l’ineptie. Tel est le cas malheureusement de l’opposition autiste qui tend chaque jour plus à verser dans la diversion et les dénis de la réalité.

Mais ce qui choque présentement l’écrasante majorité des mauritaniens c’est que certains leaders de ces partis revendiquant naguère la paternité de la démocratie, sont en train de se défaire des urnes comme moyen pacifique pour accéder au pouvoir.

Et pur ce ils troquent les valeurs contre les antivaleurs, la non-violence contre la violence, la légalité contre l’illégalité, et l’ordre publique contre le désordre.Ce fait est, en soi-même, un aveu d’échec qui en dit long sur la faillite sociale, morale et politique de leurs projets et leurs discours.

N’ayant en réalité rien en commun en dehors de leur obsessionnel désir d’accession au pouvoir, ces partis pensent à tort pouvoir aisément fouler à pieds l’histoire du pays et la nature intrinsèques de ses populations lesquelles tirent leur force des sempiternelles valeurs de paix et de dialogue. Et c’est, pourtant, grâce à ces dernières que la Mauritanie a toujours pu éviter le pire en surmontant tous les crises jalonnant son chemin.

Aujourd’hui le tsunami arabe, les théories de remue-ménage et autres vocables hallucinogènes semblent tellement envoûter que d’aucuns se dédisent. Ceci est si vrai que les démocrates cèdent à la hantise du mimétisme en voulant imiter dans la forme et dans le fond les révoltes survenues ailleurs.

Et pour cela le moyen est simple, pensent-ils. Il se réduit en deux éléments aux relents machiavéliques que L. Pauwels dans les mots suivants : « (…) le révolutionnarisme et le grand commerce de l’information. » Pour cet auteur le révolutionnarisme c’est la tendance à considérer la révolution comme une fin en soi, tout sachant que partout où le vent a soufflé, ce sont les forces occultes qui se sont imposées par le détournement de la rue. Il n’y a qu’écouter les cris « ô voleurs » pour s’en apercevoir.

Eu égard au contexte géopolitique tendu, du fait des crises, et devant le rejet des voix qui appellent à l’apaisement plusieurs questions s’imposent. Que pensent nos révolutionnaristes d’une Mauritanie aux prises à une situation apocalyptique ? A quel prix réaliseront-ils leur pernicieuse rêverie laquelle peut tout être sauf un printemps ? Pourraient-ils s’en moquer du sang, des cadavres, des ruines que la dynamique engendrera inévitablement une fois enclenchée… ?

Que rétorqueraient-ils quand viendrait se serait venue l’heure du bilan. Et quand d’aucuns s’exclameront : « … Et tout cela pour ça !!! », que diraient-il, ma foi ? Nous pensons que personne ne peut ni ne doit se venter de vouloir précipiter son peuple vers l’inconnu et le précipice pour ses ambitions personnels, fût-il un psychopathe ou un sadomasochiste. Et si cela arrive il doit forcément répondre de ses actes.

Qu’en est-il alors lorsque l’imposteur n’a d’autre mobile que le désir de faire partie de la lignée des nouveaux pseudo-messies s’intronisant à la faveur de la chute des chefs certes des despotes mais auxquels ils se substituent en bâtissant eux aussi des tours d’ivoire sur les souffrances des populations écrasées et sur les débris de leurs rêves ensablés et leurs ossements usés.

L’unique chose qui semble intéresse ces charmeurs de serpents nationaux l’entretient du flou, créer les zones de tension à pousser à leur faîte quitte à verser l’huile sur le feu. Et dans cette perspective les outils ne manquent pas. Tous les moyens sont bons. Tout et son contraire : les discours populistes, les slogans vaseux, la vente des rêves mielleux... Pas question de voir, ni de comprendre. Inconscience sur inconscience !

Quel autisme ! Face à cette obsessionnelle lubie les mauritaniens, les patriotes soucieux sont tenus de se mobiliser pour préserver l’unité nationale quoique fragile contre les aléas politiques au gré des pyromanes. Tous doivent naturellement se dressent contre les plans échafaudés pour la consécration tentaculaire des gurus tapis dans l’ombre, des muftis à l’emporte-pièce et autres clergés à la solde des nébuleuses transcontinentales qui vivent, tel le chacal dans les contes de la fontaine, aux dépens de ceux qu’ils flattent (les populations).

Tous sont engagés de faire barrage à ces spéculateurs moyennant des mannes financières et des moyens logistiques et médiatiques reçus contre leur acceptation de porter allégeances à des mégalomanes et autres émirs de guerre qui leur font office de mentors.

Les tentatives de récupération de l’esclavage, de la marginalisation et l’exclusion et du racisme d’Etat dont les Hratin sont victimes tout comme les dossiers du passif humanitaire et de déportation des négro-mauritaniens cachent mal une velléité d’instrumentalisation rébarbative et malhonnête des douleurs des mauritaniens.

Dans ce jeu cynique à nourrir le bûcher de la révolte et auquel se prêtent les partis du refus à travers la mise en place d’une officine de manipulation et d’insinuation dirigée par le traditionnel trio et soutenue, depuis l’étranger, par Mohamed El Moctar Echenguetti, on se trompe si l’on pense qu’on pourra parvenir à manipuler IRA ou « Touche pas à ma nationalité ».

On se trompe aussi si on croit pouvoir maintenir les Hratin dans les stéréotypes et les clichés pour s’en servir en comme chair à canon en pareil situation. Car il y a longtemps que ces derniers ont franchi le rubicond en se libérant des tutelles et tout autre ordre de paternalisme. Certes beaucoup reste encore à faire, mais on ne saurait le réaliser que dans la paix et la stabilité.

Voilà pourquoi la véritable opposition démocratique, l’opposition responsable, celle réellement consciente des dangers de l’enlisement politique du pays sur les couches fragiles, prône de vive voix le dialogue comme mode de règlement des conflits, sur l’initiative de l’homme du rassemblement national, Monsieur Messaoud Ould Boulkheïr.

Mais un tel dialogue n’est ni un soutien ni une adhésion au programme ou à la gestion des affaires publiques du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz sachant que nous nous sommes opposé et pendant longtemps à celui-ci pour la raison que tous les mauritaniens connaissent. Il s’agit, en l’occurrence, du renversement de la légitimité constitutionnelle. Bref, notre opposition est plus une opposition à une politique, à des idées, à une vision et à des propositions qu’à un homme.

C’est donc une opposition responsable constructive et conséquente ; d’où notre réprobation pour la politique de la terre brûlée, celle de la violence et du chaos. Car rien ne pensons que rien ne vaut la paix et la stabilité qu’il y a lieu de protéger quitte à renoncer aux ambitions personnelles ou aux considérations idéologiques et politiciennes.

Mekhalla Ould Maham






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