08-08-2012 22:54 - TPMN : Communiqué de presse.
Comme beaucoup de mauritaniens, nous avons suivi la veillée annuelle que le président a cette année passée avec les populations d’Atar. En abordant la situation du pays il a usé de chiffres qui font ressortir les performances macro-économiques de la Mauritanie pour justifier la santé de ses finances et la capacité à faire face aux chocs du marché extérieur.
Mais le panier de la ménagère reste le meilleur indicateur du niveau de vie des populations. En abordant la question du passif humanitaire, le président a heurté la conscience familiale du jeune Mangane abattu à bout portant par les balles de la gendarmerie de Maghama lors d’une manifestation de colère des jeunes de cette ville contre la discrimination dirigée contre les noirs dans l’enrôlement.
Grande fut donc notre surprise d’entendre un président reconstituer le fil des faits dramatiques en banalisant cette tragédie par l’ usage d’un terme dévalorisant en hassaniya «bassiit » qui signifie « simpliste » pour qualifier cet événement .
Comme si l’être humain ne mérite pas respect même après la mort. Ce mépris à la mémoire du martyr Mangane montre que c’est le pouvoir qui a planifié la répression ce jour noir. Attendre de voir les responsables de ce crime odieux arrêtés est tout simplement une utopie. Le message est on ne peut plus clair pour les militants des droits de l’homme édifiés par les propos d’un président raciste qui encourage ses sbires à tirer sur les citoyens comme des chiens.
Tout en regrettant l’indifférence cynique à l’égard d’une tragédie qui a endeuillé une famille dont le fils fut arraché de l’affection des siens, TPMN manifeste sa surprise tout en mesurant la gravité de ces propos tenus par un président devant son peuple, fermant ainsi la porte à toute enquête sur cette affaire.
TPMN exige au président de rectifier ses propos et de présenter ses excuses à la famille du défunt sinon nous osons considérer que cette mort est préméditée.
Demandons à toutes les organisations de défense des droits humains de condamner ces déclarations et d’exiger que lumière soit faite sur ce crime.
Réitérons notre détermination à nous battre jusqu’à ce que la vérité éclate au grand jour.
la cellule de communication
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