13-08-2012 07:17 - Å’uvres humanitaires : Un effet de mode ou du copier-coller ?

Å’uvres humanitaires : Un effet de mode ou du copier-coller ?

Les jeunes mauritaniens se lancent de plus en plus dans l’humanitaire depuis peu de temps. Un comportement qui ressemble à un effet de mode, du moins pour le mois béni de Ramadan qui est entré dans sa dernière dizaine. Les uns et les autres ont mis en place des ONG dont la Marmite du Partage et la Caravane de la Solidarité.

Des noms d’organisations d’outre-mer qui ont réussi dans l’action humanitaire et sociale et dont les consœurs locales tiennent fermement à rééditer la riche et bénéfique expérience dans le pays la Mauritanie.

Nombreux sont les jeunes mauritaniens, qui viennent de se trouver une passion nouvelle dans l’humanitaire depuis le début du mois béni de Ramadan. Partager des repas avec des compatriotes démunis des quartiers précaires ou montrer sa solidarité à l’égard de leurs concitoyens, est devenu, en effet, une activité à temps plein partiel ou pour plusieurs d’entre eux.

Pour les uns, c’est incontestablement le début d’une vocation inédite. Et pour les autres, c’est assurément une vocation assez tardive pour dire qu’ils ont toujours senti qu’ils sont nés pour cette fonction, qui nécessite un don de soi. En témoigne le propos de Tabara Mbodji :

«Pour moi, la vie est faite pour partager. Si tout était individuel sur la terre, la vie n’aurait pas de sens. Tout doit se partager : la joie, la souffrance, aussi bien le malheur que le bonheur... Autant donc dire que l’on ne peut pas du tout évoluer dans l’humanitaire, si on n’a pas le sens du partage. J’aurais aimé être baptisée ‘’Tabara, l’humaniste’’, car je m’identifie à toutes les composantes ethniques de la Mauritanie».

A en croire Boulkheir Ould Cheikhna, il s’est lancé dans l’humanitaire, parce qu’il ne voudrait plus regarder sans agir. «Je me suis lancé dans l’humanitaire, car je ne voudrais plus regarder les choses et les laisser telles qu’elles sont sans agir pour changer les données. Et j’ai toujours enseigné sans contrepartie des cours de rattrapage en maths aux jeunes filles et garçons des classes d’examen. Donc la Marmite du Partage est une grande opportunité offerte à moi de continuer sur la même lancée».

Même son de cloche chez Oumou Kane de l’ONG : «Agissons beaucoup et Parlons peu». Cette dernière a récemment regagné la capitale mauritanienne pour s’activer dans l’humanitaire après des années de vie avec son mari dans le pays de Madiba. «C’est en vivant à Johannesburg que je suis tombée passionnément amoureuse du travail humanitaire. Et depuis que je suis à Nouakchott, je ne cesse de travailler avec toutes les personnes qui œuvrent dans les œuvres caritatives», a-t-elle dit.

Un air de déjà vu ailleurs

Pour les Mauritaniens, qui suivent le fil de l’actualité des événements du monde, ils connaissent forcément les œuvres humanitaires de bienfaisance : la Marmite du Cœur du pays de la Teranga ou les Restaurants (Restos) du Cœur de la patrie des Droits de l’homme. Pour ces citoyens mauritaniens, il y a donc évidemment un air de déjà vu ailleurs quand ils entendent parler de la Marmite du Partage tous les jours dans les quartiers périphériques de Nouakchott.

Un avis qui est ailleurs partagé par Khally Diallo, l’initiateur et le président de la «Marmite du Partage» en Mauritanie, n’est pas passé par quatre chemins pour couper court en ces termes : «La Marmite du Partage est le résultat d’une expérience de six ans entre la Marmite du cœur au Sénégal et les Restos du Cœur en France. Et c’est ce modèle sénégalais voire français que nous avons amené dans notre pays en l’adaptant à la réalité mauritanienne». Comme quoi, il n’a rien de mauvais de piquer les bonnes idées de ses voisins pour faire du bien à ses proches.

La preuve sur la parole d’Aboubacry Bâ : «Nous ne cesserons de remercier Khally Diallo, qui est eu la bonne idée de lancer la Marmite du Partage en Mauritanie pour venir en aide de nos compatriotes pauvres. Pourtant la Mauritanie est un pays très riche dans lequel on ne devrait pas voir des pauvres».

Camara Mamady



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Commentaires (5)

  • souleymane5 (H) 13/08/2012 13:28 X

    Monsieur abraham
    sur cet article l'auteur ne critique pas le copier coller, c'est une enquête, c'est normal qu'un journaliste se pose des questions et invite ses lecteurs a réfléchir ensemble.

  • souleymane5 (H) 13/08/2012 13:20 X

    Merci beaucoup monsieur Camara pour ce "coup d’enquête sur l'humanitaire" en attendant les coups de flash sur eux.

  • baliou.ablay (H) 13/08/2012 10:03 X

    Félicitations aux jeunes qui se lancent dans l'Humanitaire. la politique et les politiciens deçoivent. c'est normal de voir une nouvelle génération qui prend le meilleur de ce qu'elle a vu ailleurs pour soulager la misère qui ne cesse de grandir chaque jour qui passe. le chemin se fait en marchant. celui qui mène au developpement n'a pas encore tracé. ce pas qui est entrain d'être fait y participe.

    faisons ce que nous pouvons pour nos pauvres (près de la moitié des Mauritaniens hélas) nous verons les choses changées.

    qu'allah benisse ceux et celles qui oeuvrent dans l'humanitaire.

  • pyranha (H) 13/08/2012 09:19 X

    Le roblème ce n'est pas le fait d'imiter, mais c'est de copier ce qui est bon. Cette affaire de marmite du partage devrait être l'affaire de ces "IMAMS "qui nous tympanisent de leurs positions politiques à chaque fois que le pouvoir les sollicite. Voilà des jeunes qui n'ont rien et qui mettent leur génie au service des indigents, au mm moment des traitres en toute impunité détournent toutes les ressources publiques pour eux seuls et leurs familles sans qu'on ne lève le petit doigt.

  • abraham (H) 13/08/2012 08:57 X

    Il n'a aucun mal à imiter quelque chose de bon pour la population.

    En venant en aide à ces gens démunis, ils font oeuvre de salut public tout en étant dans cet esprit de partage lié au Ramadan.

    Il est facile de critquer mais trés difficile de mouiller sa chémise et remiser son égo personnel en allant rencotrer les pauvres dans les bidonvilles.