17-02-2013 11:18 - L’éditorial de La Nouvelle Expression : La Mauritanie vendue aux criminels.

L’éditorial de La Nouvelle Expression : La Mauritanie vendue aux criminels.

« Ina wona » qui veut dire : « C’est possible » était le slogan de campagne d’Ibrahima Moctar Sarr. Le politicien au bonnet rouge et patron de l’AJD/MR voulait ou pensait possible aussi la mobilisation de toute la Mauritanie pour la Mauritanie.

Il initia une marche contre l’impunité pour l’abrogation de la loi d’amnistie du système de Taya. Un système qui a tué, qui a bafoué, qui a déporté, qui a torturé et qui a pardonné en accordant l’impunité aux commanditaires de l’ignominie, de la bestialité ou du chaos mauritanien, ainsi qu’à ses exécutants.

Avec Sarr, on a marché. Marché contre l’impunité. Marché pour une Mauritanie libérée du démon des lendemains incertains. L’homme au bonnet rouge cherchait à faire marcher toute la Mauritanie pour la Mauritanie.

Il convia tout le monde à s’approprier son idée mais c’était sans compter avec la politique politicienne de nos hommes politiques. Les adeptes de la compromission. Résultat : les tenants de la politique du ventre n’ont pas répondu car ils ne peuvent répondre à une cause ayant une incidence directe et positive sur la vie de la nation et surtout quand cette idée vient d’un autre parti ou d’un leader avec qui ils ne partagent pas forcement la même vision politique sur certaines questions. Même si la question… en question doit et peut être la préoccupation de tous.

Les politiques pensent à leurs intérêts frivoles et iniques d’abord. Des intérêts qui ont souillé la Mauritanie dans son existence. L’enfant de Boki aura quand même le mérite d’avoir essayé ; essayé qu’on finisse avec l’amalgame autour de cette histoire macabre de la Mauritanie, par la mise à l’index des bourreaux. Que puis-je dire à l’inventeur de « Ina wona » sinon que les bourreaux de la Mauritanie n’ont ni tribu, ni communauté, ni région et surtout ni couleur ?

Ce sont des hommes qui ont agi en leur nom, à eux donc de répondre de leurs actes. C’est dire que ce n’est pas trop demander d’exiger à un fautif de se repentir. Ce n’est pas trop demander de solliciter au peuple de se démarquer de ses bourreaux. Ce n’est pas trop demander de souhaiter d’en finir avec l’impunité. Mais surtout ce n’est pas trop demander de réclamer justice et aussi d’indexer les présumés coupables et pas d’autres.

Malheureusement, l’initiative était révélatrice une fois encore du mal mauritanien : l’hypocrisie ou la division. Une hypocrisie qui fait de nous tous des criminels. Cette hypocrisie qui nous empêche d’expier nos fautes pour servir la Mauritanie ; la Mauritanie de la cohésion et de la fraternité citoyenne.

Seules les communautés noires du pays, les suppliciés, ont marché et ont été accueillis devant le parvis de l’Assemble Nationale par un député noir, Kane Hamidou Baba ; un seul député sur 95. Les autres, au nombre de 94, élus du peuple pourtant, n’ont pas jugé utile de servir le peuple. Ces députés avaient pourtant agi pour la cause de la Palestine, du Liban, de la Libye, de la Syrie… Et pourquoi donc pas de la Mauritanie, pour sa cohésion et sa stabilité ?

Cette loi d’amnistie de 1993 a obscurci encore plus l’horizon de la Mauritanie. Le pays a été privatisé et vendu aux criminels. Parce que Taya et son système le voulaient et continuent à le vouloir. A l’époque, on avait incité à plus de trois cent pétitionnaires de demander cette impunité pour les bourreaux de la Mauritanie, de toute la Mauritanie. Une honteuse pétition qui a abouti à une loi sans vergogne…

Les victimes et la Mauritanie n’auront que leurs yeux pour pleurer. Ce système qui tient encore les rênes du pouvoir continue à s’emmurer dans le syndicat des criminels. Un syndicat qui a encore des longs et beaux jours devant lui. Car la conscience collective mauritanienne n’existe pas encore pour la Mauritanie. La Mauritanie n’est pas sa préoccupation. Et ce syndicat a fait de nous tous des criminels. Il continue à favoriser et entretenir la division et la désunion des Mauritaniens autour de ce qui pourrait les réconcilier avec leur tragique passé.

Ce syndicat, avec notre tacite complicité ou ignorance passive, a communautarisé les victimes mais aussi les bourreaux. Pire, ce syndicat des criminels de tout genre a dépouillé la Mauritanie de sa mauritanité, le Mauritanien de ses devoirs et de son civisme. Il agit et vit au rythme du vécu des autres, d’ailleurs, parce que la Mauritanie ne fait pas partie de sa préoccupation.

Seidi Moussa Camara


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Commentaires (9)

  • haalanam (H) 18/02/2013 00:48 X

    Très bel article rempli de bon sens et d'objectivité, surtout bien écrit. Désolé Mine-You, CAMARA est objectif c'est vous et votre UFP qui avez du mal à accepter que des gens comme ce journaliste ne pensent pas comme vous.

    Mine-You, tu peux sortir, recuire tous tes vieux articles, tes vieilles cassettes, tes vieilles vidéos, tu peux essayer de rendre SARR responsable de crimes commis par d'autres, y compris par vous-même, tu peux essayer de convaincre les internautes que si le ciel nous tombait demain sur la tête c'est la faute à SARR, que si l'UFP ne se joint pas à la marche, c'est la faute à SARR...

    Toi et tes amis, vous pouvez vous imaginer toutes excuses potables ou non, mais je crois que Seidi Moussa CAMARA, que tu apprécies quand il va dans ton sens et que tu vilipendes quand il ne va pas dans ton sens, il dit cette fois, des choses objectives qui ne te conviennent pas. Son analyse est impeccable.

    Il a déjà critiqué AJD/MR et fait vos éloges (UFP et COD), cela n’avait pas l’air de te gêner ; mais là qu’objectivement, il analyse correctement la situation de notre pays et regrette que certains de l’Opposition ne se joignent pas à cette marche, voici qu’un cadre de l’UFP comme toi se sent visé alors que CAMARA n’a cité aucun parti. « Qui se sent morveux se mouche ».

    Pourquoi, vous les gens de l’UFP sentez le besoin de vous défendre systématiquement si vous ne vous reprochez rien. En plus, je vous trouve gonflé et de mauvaise foi, de nous sortir ce projet d’amnistie pour TAYA contre son départ du pouvoir. Vous êtes quand même « gonflés », c’est quand même vous les dialoguistes avec TAYA le Criminel.

    AZIZ, (que je ne porte pas dans mon cœur du tout, je vous rejoins sur ce plan car je considère qu’il est dangereux pour ce pays car il ne s’attaque pas aux vrais problèmes, il continue la même politique ségrégationniste comme sous DADDAH, TAYA, ELY, SIDIOCA…), mais AZIZ n’a tué personne et n’a déporté personne alors que TAYA avec qui ton parti a dialogué et négocié sans succès a les mains sales. Ce n’est donc pas à vous de donner des leçons de bonne conduite.

    Si vous croyez qu’en essayant de distraire les gens avec vos déclarations « copié-collé » de 2009, ça va faire oublier votre forfait, vous vous trompez. Je pense que les veuves, les Orphelins avaient besoin de tous ceux qui défendent leurs causes, et vous leur avez montré que votre tactique politicienne est plus importante que vos convictions. Je pense qu’ils ou elles se souviendront de votre haute TRAHISON quand vous irez solliciter leurs suffrages.

    Mine-You,
    ç aurait été tellement beau que Kadiata Malick DIALLO, députée élue grâce au Fouta, qui a tant défendu les Noirs durant cet enrôlement, qu’elle se joignit à KANE Hamidou Baba pour accueillir les marcheurs. Elle et l’UFP avez raté le coche. Et je pense que tous les arguments que vous pourriez sortir pour tenter de vous justifier ou de divertir et de distraire les Mauritaniens sont des causes perdues d’avance. Alors, vous pouvez tenter l’impossible pour vous donner une nouvelle virginité après cet impair ; mais je crois que c’est raté.

    Mine-You,
    A supposer que SARR n’ait que des défauts et qu’il n’a aucune qualité, car à vous lire, cet homme et son parti ne sont pas dignes de vivre, d’ailleurs depuis le coup d’Etat qu’ils n’ont pas condamné. Personnellement, je pense qu’ils auraient dû condamner ce coup de force même s’ils estiment que SIDI et AZIZ sont pareils, un coup d’Etat se condamne. Tous les deux poursuivent la perpétuation de la domination des BIDHAN sur les Noirs, à travers le SYSTEME BEYDANE raciste, esclavagiste et génocidaire.

    Alors Mine-You, ne pouvez-vous pas avoir une grandeur d’âme pour lui reconnaître, au moins, une action positive ? Vous pouvez le faire d’autant plus facilement que comme haalanam, vous écrivez sous pseudo ; il n’y a pas de risques que vos camarades de l’UFP vous le reprochent. Oh, non, je blague, car ils savent eux qui est Mine-You.

    Mine-You,
    Vous pouvez multiplier les amnisties (1, 2, 3, etc…), accabler SARR et son parti qui sont vos concurrents réels sur le terrain, vous pouvez lui reprocher d’avoir intégré une majorité (vous l’avez fait avec beaucoup de présidents, vous avez négocié avec TAYA quand tout le monde le combattait… Mais Mine-You, vous êtes tellement de mauvaise foi, tellement automate, que vous ne pouvez même pas reconnaître que cet homme et son parti ont pu faire des choses positives, notamment quand vous étiez ensemble dans l’opposition, depuis l’UFD.

    Mine-you,
    pourquoi vous feignez de laisser croire que ce Monsieur SARR se rappelle de l’amnistie seulement 20 ans après. Heureusement que la mauvaise foi ne tue pas en Mauritanie. Mine-You. Qui a dénoncé, à l’Assemblée Nationale, les déportations et le Passif humanitaire dans les années 2000 ayant entraîné la dissolution du parti AC ? C’est SARR, pas Mine-You ni l’UFP. Qui a été personnellement et physiquement victime de TAYA (Oualata) ? SARR et pas Mine-You ni UFP ? Qui s’est toujours battu pour la résolution de la question de la cohabitation ? SARR, là où l’UFP (pardon le MND) taxait SARR et ses amis de l’époque de Nationalistes Etroits ?

    Qui disait que la Question Nationale est une CONTRADICTION PRINCIPALE en Mauritanie ? SARR et ses amis. Qui disait que la question de la cohabitation, que la question nationale sont une contradiction secondaire ? Le MND-UFP. Qui traitait les SARR et ses amis de racistes quand ils dénonçaient le racisme en Mauritanie ? Le MND-UFP. Qui reconnaissait plus tard qu’il y avait un racisme d’Etat en Mauritanie, rejoignant progressivement les SARR et amis qu’on vilipendait autrefois ? Le MND-UFP ? Je peux rallonger la liste, mais je ne veux pas ennuyer les cridemiens avec ces querelles de positionnement.

    Mine-You,
    Il est important d’être ouvert d’esprit (même si chez nos communistes locaux, cette qualité n’est pas la valeur la plus partagée). Ce n’est pas la peine de vous en prendre à CAMARA. Puisque tu reconnais toi-même, que tu as « toujours apprécié ses différentes sorties », continue à les apprécier même si ça ne va pas dans ton sens surtout quand son analyse est solide et objective. En te paraphrasant Mine-You, à propos de CAMARA, je dirais « pour un journaliste de votre talent et bon observateur de la situation politique mauritanienne », continuez à informer le peuple mauritanien OBJECTIVEMENT même si ça ne convient pas à ce Monsieur de l’UFP, y compris lorsque l’AJD/MR commet des erreurs, il faut le dire. Il se trouve d’ailleurs que j’ai lu des articles où vous n’êtes pas forcément tendre avec SARR : c’est ça du journalisme indépendant. N’écoutez pas Mine-You qui essaie de vous prendre par les sentiments. Don’t CARE ! Continuez votre bonhomme de chemin. Votre analyse est pertinente, vos remarques sont justes et ont fait mouche : la preuve, tous ceux qui se reprochent quelque chose (dont ceux de l’UFP) s’en prennent à vous.

    M. CAMARA,
    si je puis me permettre de vous donner un conseil : n’écoutez pas les objecteurs de conscience qui ne veulent qu’une chose : vous faire penser comme eux, aller dans leur sens. Mais cela ne sied pas à votre professionnalisme. Restez donc vous-même. Critiquez l’AJD/MR quand elle déraille, ça aide la démocratie. Mais Mine-You est trop engagé politiquement, son parti est trop concurrent avec l’AJD/MR (ils se disputent le même électorat au sud) pour accepter cela. Tous les moyens sont donc bons pour saboter toute action qui viendrait de ce parti même une, aussi noble que celle de la lutte contre l’impunité.

    Mine-You, en résumé, ton parti a raté non seulement une occasion de se grandir et de montrer sa sincérité aux communautés meurtries du Fouta, du Walo, du Diolof, mais il a également raté l’occasion de se taire. Toutes ces explications, toutes ces justifications pour amender vos propres turpitudes ne passeront pas. Je pense que tous les gens qui croyaient en votre sincérité, et en celle de Kadiata Malick DIALLO en ont été pour leur frais et leur naïveté. On ne les trompera plus.

    A bon entendeur salut à Mine-You et à tes amis et soutiens comme Mohamed W.L, Yehess, echweina qui ne sait même pas que SARR et son parti sont l’un des partis à demander que l’Etat mauritanien s’occupe des Moussafirine, mais CALOMNIEZ, CALOMNIEZ, CALOMNIEZ, il restera toujours quelque chose.

    Encore merci, seydi CAMARA, a haali goonga, fenande mojjani. Yo ALLA Yob mojjere, amine (en français, ça veut dire Camara, vous avez dit la vérité, le mensonge n’est pas bon ; Qu’ALLAH te récompense, amine. N’en déplaise à Mine-You et à ses obligés.

  • bach (H) 17/02/2013 16:33 X

    Trés beau article, et surtout bien argumenté. Moi je me pose juste une question: Que ce qui reste du système Taya? Taya n'est plus là, les hommes et femmes qui l'ont accompagné sont pour certains encore aux affaires selon les dires, mais qui ils sont exactement? Les victimes, ils ne peuvent-ils pas deposer plainte devant les tribunaux nationanaux. des plaintes contre Mr tel, que j'accuse d'avoir fait tel ou tel chose sur ma personne.

    je dirai juste aux politiciens, j'apprecie leur meeting, leur com, mais si l'on a des convictions comme enumérés dans ce récit, il faut aller voir le juge. aller voir le juge, non pas pour avoir gain de cause, mais pour remuer les consciences et surtout eveiller les inconcsients.

  • echweina (F) 17/02/2013 13:30 X

    En tout cas, on ne construira pas sur la violence. Les evenements de 89 doivent etre déplorés de la meme manière d'une rive à l'autre. Les victimes maures du sénégal l'ont été en réaction/vengeance à ce qui s'est passé en Mauritanie. Pourtant jamais en a parlé d'eux.

    Pourquoi Sarr s'il se veut "leader" doit etre juste et équitable et ne voir que les victimes "noirs" : c'est la preuve que le racisme n'est pas d'un seul coté, hélas!

    Pauvre mauritanie. Mais Allah est grand!

  • mine-you (H) 17/02/2013 13:16 X

    Mr Camara, j’ai toujours bien apprécié vos différentes sorties, là, vous vous êtes laissé aller pour d’autres considérations plus subjectives qu’objectives. Ce sont ces considérations subjectives qui vous ont amené à cette prise de position, plutôt maladroite qu’objective, surtout pour un journaliste de votre talent et bon observateur de la situation politique mauritanienne.

    L’Enfant de Boki n’avait –il pas fait lui-même une proposition d’amnistie pas pour le commun des mortels, mais pour le premier responsable du drame, à savoir Ould Taya lui-même (vidéo est en ce moment sur le net) ?

    Mr Camara, votre politicien au bonnet rouge, ignorai-il la 2° amnistie non moins grave de Ould Abdel Aziz au moment même où il faisait partie intégrante de la majorité actuelle, personne l’a entendu. Ceux qui refusent l’impunité ont tous réagi et dénoncé cette nouvelle amnistie comme la première, pas maintenant seulement depuis toujours.

    Vous aurez pu vous rendre compte que cette réaction tardive 20 ans après et après avoir proposé lui-même une amnistie, du coup qui amnistie tous les autres criminels et après au moins son silence à la 2° amnistie de son allié ould Abel Aziz cet appel à manifester pour la 1ère non pour la 2ème amnistie et plus un calcul politicien (à l’approche de probable élection) qu’une conviction personnelle. Donc Mr Camara si les mots ont un sens, l’hypocrisie est plutôt du côté de votre enfant de Boki.

    Déclaration commune : « Ne tronquons pas le droit à la vérité le devoir de mémoire contre le pécule ! »

    Après le CSVVDH, le Fonadh, le "Reve 89/91", l’AVOMM, la CAMME, le CSDM, le GREM, l’OCVIHD, l’OTMF, la Coordination des Associations et Collectifs des Réfugiés Mauritaniens au Sénégal et au Mali (CACRMSM), le FNDD, le RFD, lesFlam, 5 nouvelles organisations de défense des droits de l’homme viennent de désavouer le marchandage entre la junte et la plus jeune et la moins représentative des associations des victimes (le COVIRE) et quelques ayants droits de quelques victimes, au sujet du passif humanitaire.

    Voici leur déclaration

    Déclaration commune : "Ne tronquons pas le droit à la vérité le devoir de mémoire contre le pécule !"

    Le 25 mars 2009, dans les locaux de la Présidence, à Nouakchott, une série de consultations confidentielles, entre des représentants de certaines associations de victimes, les pouvoirs publics et des sommités religieuses, aboutit à un protocole d’accord pour une réparation matérielle au profit de quelques centaines de personnes, particulièrement les veuves et les rescapés militaires, sur les milliers de négro-africains de Mauritanie, victimes de violations massives et graves des droits humains sous la dictature de Ould Taya. La partialité du geste, d’ailleurs négocié dans le secret et la clandestinité, pour exclure et d’isoler les ONG les plus actives dans la lutte contre l’impunité, consacre la volonté, par la junte sous la direction du Haut Conseil d’Etat, de diviser les rangs de la communauté nationale des Droits de l’Homme et d’annuler tous les efforts vecteurs du consensus exceptionnel des journées de concertation de novembre 2007.

    Aujourd’hui, la mesure intervient dans le contexte d’attente de l’élection présidentielle de juin 2009 que les autorités militaires s’emploient à tenir, de manière unilatérale, contre l’opinion des citoyens non avertis et des instances régionales et internationales auxquelles la Mauritanie est partie ; elle relève d’une tentative de réduire l’enjeu, à une prière, non sur les tombes des victimes ni dans leurs villages respectifs ; une simple modalité de l’indemnisation, prive ainsi le peuple mauritanien, de la faculté de la justice et de vérité. Le devoir de mémoire, cède alors sous couvert de discours lénifiant sur la fraternité islamique et cache mal l’évidence de calculs, à la fois de circonstance et structurels :

    Le Général Ould Abdel Aziz, auteur d’un putsch et candidat de la junte, se présente au suffrage universel, sans tenir compte de ses compatriotes et de la classe politique. Il s’érige en sauveur de l’unité nationale, avec la bénédiction de présumés représentants des populations martyres dont l’ambition et l’esprit d’arrivistes n’est plus à démontrer. Après tant d’années d’occultation du crime collectif, par la négation systématique des faits et une loi scélérate d’amnistie des coupables pourtant connus de tous et listés, la raison d’état planifie l’impossible amnésie. La nature de la compensation, parce qu’elle se restreint au maniement des symboles et à la trivialité de l’argent, sauve l’essentiel du système de domination, c’est-à-dire l’immunité des tortionnaires, derrière le bouclier du pardon décrété. En somme, le tri des interlocuteurs influençables et la manipulation des hommes religieux dans le traitement d’un dossier qu’ils ne maîtrisent pas réconfortent, aujourd’hui, la faiblesse de prétendus délégués de la communauté négro mauritanienne ; le sommet du pouvoir militaire se dédouane, à peu de frais, et préserve sa force de dissuasion, c’est à dire la garantie du potentiel de récidive ;

    L’option d’un règlement « en famille » mine la cohésion des Mauritaniens parce qu’elle s’emploie à évacuer la compétence universelle et son corollaire, le refus de l’oubli ; elle vise à contourner les prescriptions de notre sainte religion et du droit international, au service des tentations internes, de se soustraire et de soustraire les auteurs de sévices, de déportations et d’homicides, à une légitime exigence d’équité.

    La caution de notables religieux et d’intellectuels organiques et statiques, souvent utilisés dans les services de renseignements de la dictature, offre à l’essai, une touche de cynisme toute locale : Les discours de Kaédi, le rassemblement populaire et la cérémonie de prière pour l’apaisement des défunts, dévoilaient, par la composition de l’auditoire et la distribution des rôles, un exercice consommé de confusion. Les ayant droits des disparus, d’authentiques survivants, des élus et imams hier stipendiés par la Direction de l’Etat civil et de des populations applaudissaient le Général et se congratulaient dans une commune inclination à étouffer le cadavre. Une marche de soutien du faible au fort viendra conclure le marchandage, devant les grilles du Palais Présidentiel.

    Face à la regrettable dérive où s’entremêlent la mesquinerie individuelle d’une poignée de pseudo-militants et la crédulité d’innocentes veuves, nous, associations signataires du présent témoignage, réaffirmons : Notre attachement aux recommandations de la commission africaine des droits de l’Homme et des peuples d’Avril 2000, lors de sa session d’Alger et à celles, encore plus explicites, du comité des Nations Unies pour l’élimination du racisme et de la discrimination (CERD) de septembre 2004, puis des conclusions de son rapporteur spécial en 2007 ; La souveraineté du droit international face aux stratégies d’auto amnistie que les autorités militaires s’escriment à ériger en directives pour le règlement du passif humanitaire, dans le but de prescrire l’action de la compétence universelle et la mise en œuvre d’une justice transitionnelle, toutes gesticulations au motif, inavouable, de protéger le coupable, de la rigueur de la loi ;

    Notre volonté et appui à l’application du processus des Journées de Concertation Nationales du 25 novembre 2007, comme cadre consensuel approprié à la réconciliation nationale, sur la base d’un débat public, de la diffusion de la vérité et de l’assainissement de l’administration et de l’appareil militaire et de sécurité, loin de l’emprise des exécutants et instigateurs d’assassinat et de violences à visée raciste et xénophobes ;

    Notre appel, aux défenseurs des droits de l’Homme et de l’égalité citoyenne, à se mobiliser contre l’impunité et toute action non concertée, avec tous les acteurs, pour le règlement du contentieux pénal, civil et administratif, afin d’éviter, à la Mauritanie, le péril de l’amputation de la mémoire, source de frustration, de revanche et d’encouragement aux discriminations et à la validation du crime organisé.

    Nouakchott, le 29 mars 2009
    Association des Femmes Chefs de Famille : Aminetou Mint Ely, Présidente
    Association Mauritanienne des Droits de l’Homme : Me Fatimata M’Baye, Présidente
    Conscience et Résistance : Elarby Ould Saleck, Porte-parole
    Initiative Citoyenne pour la Démocratie, Aïssata Satigui Sy, Coordinatrice
    SOS Esclaves : Boubacar Messaoud, Président

  • maham68 (H) 17/02/2013 12:50 X

    yehess, il ne doit pas y avoir une sélection des victimes ,en quoi la marche pour l'abrogation de cette loi scélérate est extrémiste .L'extrémisme c'est accorder l'amnistie à des criminels parce qu'ils n'ont "cassé" que du nègre .La Mauritanie a besoin des gens comme seydi et abhorre des gens de votre espèce yehess qui ne conduiront qu'à l'abîme

  • lenationaliste (H) 17/02/2013 12:45 X

    Le négro mauritanien au bonnet rouge est partiel et partiale dans ses démarches qui mèneront nulle part, de grâce éviter à la Mauritanie des tels agissements qui sont de nature destructifs pour tous, (les bonnets rouges et les bonnets blanc ou noir); ce dossier particulier n’est plus payant trouvez des projets novateurs pour ce pays si vous avez la foi et la croyance, autrement vous êtes entrain de tramer le chaos à vous de choisir soit votre clan ou soit l’intérêt général… lol.

  • odje76 (H) 17/02/2013 12:41 X

    mohamed w.l toi et tes semblables vous continuez toujours à avoir des jugements raciste en voulant comparer les événements entre la Mauritanie et le Sénégal et l'épuration ethnique des années 90.

    Il faut savoir que ce sont des mauritaniens comme toi qui ont été tué et déporté par tes parents maures et non des Sénégalais. Donc arrêtons de comparer ces deux événements qui n'ont aucun rapport.

    N'oublie pas mohamed w.l que tu es musulman, alors toi dois dire la vérité et rien que la vérité, si tu veux du bien pour la Mauritanie.

  • YEHESS (H) 17/02/2013 12:12 X

    Ce n'est pas les extremistes, les sectaires et les racistes qui vont construire la Mie unitaire et égalitaire. Alors que les membres des Flams s'ils ne sont pas racistes, ils sont tout au moins sectaires ils cherchent la préponderance d'une ethnie: les peuls sur toutes les autres du Pays.

  • mohamed w.l (H) 17/02/2013 11:43 X

    si vraiment comme tu dis Moctar Sarr. Le politicien au bonnet rouge et patron de l’AJD/MR voulait ou pensait possible aussi la mobilisation de toute la Mauritanie pour la Mauritanie. il devais demander justice pour les les milliers d hommes ,femmes et enfans tues et deporte et leurs bien voles au senegal avec sa tout les mauritaniens marcherot avec