22-02-2013 10:10 - Manifestation à Nouakchott d’Arabes maliens dénonçant des « exactions » au Mali
Plusieurs dizaines d’Arabes maliens ont manifesté jeudi à Nouakchott pour dénoncer les « exactions » commises, selon eux, par des militaires maliens contre des membres de leur communauté dans le nord de leur pays, voisin de la Mauritanie, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les manifestants se sont rassemblés devant le siège du Programme des Nations unies (Pnud) dans la capitale mauritanienne à l’appel du mouvement Le Cri de détresse. Cette organisation, sans fournir de bilan, a parlé de « massacres à grande échelle » contre les Maliens à la peau claire dans le nord du Mali, parmi les Arabes notamment.
Les manifestants ont appelé l’ONU et les organisations humanitaires internationales à « arrêter le massacre et la barbarie » dont, selon eux, l’armée malienne s’est rendue coupable contre les populations arabes du Nord malien.
« Nos parents souffrent, plusieurs parmi eux ont été arrêtés, torturés ou exécutés pour la seule raison (qu’ils sont) arabes », a dénoncé un des manifestants. Des propos similaires ont été tenus par d’autres.
« L’armée malienne a +dépecé+ mon oncle (…) pour la seule raison qu’il était arabe, qu’il avait la peau claire », a soutenu, sanglotant, Mme Fatimettou Mint Elhousseine, responsable du mouvement Cri de détresse.
Depuis janvier 2012, début d’attaques dans le Nord malien par divers groupes armés comprenant des rebelles touareg et des islamistes liés à Al-Qaïda, des centaines de milliers de Maliens ont fui leur pays, des milliers d’entre eux se sont réfugiés en Mauritanie.
Le Mali a déclenché le 10 janvier une opération militaire, appuyée depuis le 11 janvier par l’armée française et d’autres armées africaines, pour empêcher une avancée vers le Sud et Bamako des islamistes armés qui occupaient le Nord depuis neuf mois.
Selon plusieurs témoins et des ONG de défense des droits de l’Homme, cette opération s’est accompagnée d’exactions de la part de soldats maliens contre des personnes accusées d’avoir collaboré avec les islamistes. L’ONG Human Rights Watch a appelé jeudi le gouvernement malien à « poursuivre » ces soldats présumés auteurs d’atrocités.