24-02-2013 19:43 - Alerte, la criminalité : s'empare de Nouakchott.
Jamais Nouakchott n'a fait autant peur à ses habitants et aux étrangers vivant parmi nous. Dès la tombée de la nuit, c'est une bande de criminels armés le plus souvent de couteaux, de machettes des fois même de pistolets qui écument la ville. Pas plus tard que vendredi passé, une bande de cinq jeunes se sont attaqués à un travailleur de la SNIM.
L'homme, raconte tremblotant, qu'il avait pris une permission de quelques jours pour se rendre dans la capitale. Descendu à la gare routière non loin de la " Case ", un individu l'a abordé pour savoir sa destination. Il lui a expliqué alors qu'il voulait être déposé à El Mina. Dans le véhicule, il y avait deux jeunes assis à l'avant et trois autres assis à l'arrière de la Mercedes 190. Le chauffeur enturbanné, le pria de monter à l'arrière du véhicule.
Il fût coincé entre les jeunes. Puis le " taximan " démarra en trombe en direction d'El Mina longeant le goudron des jardins maraîchers.
A peine roulait-il quelques mètres, qu'il freina dans l'obscurité arguant d'une crevaison, selon lui. Alors qu'il patientait tranquillement que le chauffeur trouve une crique, l'un des trois jeunes s'avance vers lui et fourbit une machette. Et lui intima l'ordre de se taire faute de quoi il le tue. Ils le dépouillent de se 300.000 ouguiyas et de sa valisette avant de remonter sur la 190 qui redémarre à vive allure. Selon lui é déclaré l'agression à la police de Sebkha mais n'a aucune chance de retrouver son argent et ses affaires.
Tous les jours, il est rapporté dans la presse des agressions mortelles commises par des bandes criminelles à travers la ville. Nulle part on n'est désormais en sécurité. En tout cas le Quotidien de Nouakchott avait très tôt tiré sur la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, l'insécurité a atteint sa cote d'alerte. Il semble même que les responsables sécuritaires aient mesuré l'ampleur du phénomène dans la ville. Selon Alakhbar citant ses sources, des éléments de la gendarmerie nationale auraient été mobilisées pour combattre la montée de cette criminalité enregistrée ces derniers temps dans la capitale.
Cette mesure, selon Alakhbar, fait partie d'un plan de sécurité approuvé il y a quelques mois par le Haut Conseil de la Défense. Pour l'heure, les gendarmes mobilisées vont renforcer la sécurité dans les moughtaa d'Arafat, Toujounine et Dar Naïm.
Par ailleurs, les politiques commencent enfin à se préoccuper de cette situation. L'Union des Forces de Progrès a rendu public une déclaration dans laquelle elle s'inquiète de l'ampleur de la criminalité pour dire que "Nouakchott connaît depuis un certain temps une vague inouïe d'actes criminels qui touchent toutes les moughataa.
Ce phénomène a connu une recrudescence sous le régime actuel avec l'apparition de nouvelles d'actes aussi horribles qu'insolites dans notre pays : ainsi il ne se passe plus un jour sans qu'on n'entende parler d'enfants kidnappés en plein jour et vendus sans parler des meurtres et de victimes souillées ou encore de cas de viols de mineurs. A cela s'ajoutent évidemment, les cas de vol à mains armées autant d'actes et de comportements contraires aux valeurs et usages de notre société.
Cette recrudescence de la délinquance et du crime organisé intervient dans un contexte marqué par une disparition curieuse de la puissance publique censée sécuriser les citoyens après que la police ait été dessaisie au profit des unités dites de sécurité routière à la faveur d'un partage des pouvoirs entre les plus gradés.
De même, les nombreux quartiers qui ont proliféré dans toutes les périphéries de la capitale au cours des dernière décennies et qui ont connu un développement sans précédent depuis qu'a été lancée la restructuration (Tarhil), sont de véritables zones de non-droit ; Zones ne bénéficient d'aucune protection particulière et où les citoyens laissent leur habitat précaire à la merci des délinquants lorsqu'ils se rendent au centre de la ville à la recherche de leur subsistance.
Il est évident que la conjugaison de l'analphabétisme et de l'extrême pauvreté, particulièrement parmi les jeunes desdits quartiers, qui n'ont pour occupation de leurs temps que les centres vidéos qui les détruisent avec films qui véhiculent une véritable culture de débauche et de la violence qui en font des proies faciles pour les trafiquants et délinquants de tous les horizons ".
Cette situation, le parti de Ould Maouloud fait porter la responsabilité de l'insécurité, de l'abandon de la jeunesse et des quartiers précaires aux autorités et lance un appel aux organes de sécurité à assurer leur devoir national et de ne pas laisser le champ libre aux bandes criminelles. Appel également aux citoyens à s'organiser pour défendre leurs quartiers dans le cadre de la loi et du droit légitime à l'autodéfense.
Appel aussi à l'adoption d'une politique éducative et sécuritaire à même d'éradiquer le phénomène des enfants de la rue et pour combattre l'expansion du crime et de la drogue notamment parmi les enfants des quartiers pauvres et dans les écoles.
Moussa Diop