15-09-2013 13:53 - Interpelation : Mohamed Ould Abdel Aziz / Monsieur le Président, vers où nous conduisez-vous ?

Interpelation : Mohamed Ould Abdel Aziz / Monsieur le Président, vers où nous conduisez-vous ?

Vous avez promis monts et merveilles à nos compatriotes or voilà que vous semblez engagé dans une dynamique, en rapport avec vos paroles qui ne sont suivies d’aucun acte.

Lorsque vous cherchiez nos suffrages, votre discours était précis et semblai crédible parce que débité sur un ton que les électeurs croyaient sincère. Mais hélas ; votre famille et votre belle-famille semble primer plus que tout chez vous ; vous deviez faire baisser les prix des denrées de première nécessité, veiller à ne pas dilapider les ressources publique…

Même au plan politique vous ne semblez pas avoir tiré les leçons du passé car vous vous êtes laissé entourer par des alliés qui veulent tous votre fauteuil. Il est donc temps que vous ouvriez les yeux et de poser des actes rassurants pour votre peuple. En faisant quoi, vous avez été élu pour le savoir.Wassalam.

Les mauritaniens sont des morts-vivants.

Quatre ‘’F’’ caractérisent les Mauritaniens« Fauchés, Fatigués, Fâchés et Furieux ».

Le renchérissement du coût de la vie, la faillite du système éducatif, les défaillances dans les secteurs de la santé et de la sécurité publique sont autant de maux dont souffrent plus que jamais les Mauritaniens. Hélas ! Trois fois Hélas !!! « Les Mauritaniens sont fatigués. Je dirai même qu’aujourd’hui, ce sont des morts-vivants ».

Avec Aziz ce fut simplement la fin de l’Etat-providence. Les prix des denrées de première nécessité ne cessent de flamber et que l’électricité devient rare. Le désespoir des mauritaniens se mue progressivement en colère tant ils ont l’impression que l’Etat ne prend pas en charge leurs vraies préoccupations.

Des sommes considérables sont destinées à la modernisation des infrastructures, alors que le chômage ne cesse de grimper. « Les routes ne se mange pas ». Le pays va mal. L’ambiance est délétère et le climat morose. Alors, un simple réajustement de l’équipe ministérielle peut-il à lui seul décanter la situation ?

Le pays ne se porte pas bien et le premier devoir du gouvernement serait de faire répartir la machine économique et d’installer à nouveau le pays sur la courbe d’une croissance.

Et là, visiblement, le Président Aziz a encore du pain sur la planche. Un remaniement ou un réajustement ministériel peut être souvent un (bon) exercice de communication, cela ne dure pas avec des effets sans lendemain. Et si rien n’est fait, le rendez-vous de 2014 risque d’être difficile pour Aziz.

Tous coupables !

‘’Deux Républiques dans une, Hélas ! Trois fois Hélas ! L’une à genoux, sans repère, déçue, frustrée, voir trahie et l’autre, une véritable industrie de fabrication en séries d’une nouvelle classe bourgeoise se payant des villas de luxe et des voitures rutilantes.’’

L’état dans lequel se trouve la Mauritanie est une calamité. Son niveau de sous-développement est si flagrant qu’il est à un niveau tragique. C’est simplement un pays délabré. L’insalubrité y règne en maître. L’indiscipline se manifeste partout non parce que les citoyens ne sont pas policés mais ils ne trouvent en face d’eux aucun modèle ni aucune règle écrite ou non écrite.

L’Etat est absent. La Nation est abandonnée à elle-même. L’inflation et la pauvreté fissurent les familles comme une maladie du corps social. Tous les mythes se sont effondrés. Le possible n’ayant jamais été accompli, le devoir n’est point rempli. L’éthique de Bonne Gouvernance qui forge les nations émergentes est inconnue de la nomenclature des règles de gestion publique. L’UPR et leurs ombrageux alliés ne semblent éprouver aucune délicatesse qui rend sensible à l’amour propre.

Leurs scandales politico-financiers sont devenus des faits de civilisation. Ils choquent tout le monde, mais n’émeuvent personne parce que c’est leur seconde nature. Enivrés par les sinécures et favorisés par le hasard, ils se battent à mort « pour le partage du butin ». Et n’est pas seulement l’argent.

C’est aussi le pouvoir pour lequel ils sont prêts à tout. Personne ne les accuse : eux-mêmes s’indexent et se promettent l’enfer. En un temps record, ils ont franchi trop de Rubicons. Ils jouissent d’un ordre matériel qui n’a aucune base morale.

L’anarchie qu’ils ont semée a ouvert des abîmes. Le bilan de l’UPR et de ses alliés est un ensemble de faisceaux de troubles qui se traduit par la montée des périls sociaux, l’apparition de nouvelles formes de pauvreté et d’exclusion, la crise de la valeur travail, le chômage de masse et le profond malaise d’un pouvoir toujours aux prises avec lui-même. C’est un bilan qui est macabre aussi bien pour la vie humaine que pour les finances publiques et les Institutions.

D’ailleurs, ces Institutions sont mises sens dessus sens dessous. Elles sont arrachées aux citoyens et patrimonialités. Ce pays est devenu méconnaissable. Il n’a de Constitution que de nom. Ses finances publiques sont à la merci d’une classe politique qui ne recule devant aucun acte vil. Mais tout le monde est responsable de cette situation.

On s’est laissé aller au charisme théâtral d’Aziz. L’euphorie et l’état de grâce dont il bénéficiait ont enfanté une désinvolture et un libertinage inégal dans la gestion des affaires publiques. La seule priorité de Aziz et de ces alliés quand ils s’installaient au pouvoir était le confort, celui du palais et des résidences et des bagnoles, celui des coffres Forts et des comptes bancaires.

Des écornifleurs les ont tôt rejoints et ils portent un nom plus que rebutant que celui de Transhumants, Pyromanes, Prophètes du mensonge et du complot. « Laissez le général travailler »! Telle était la réplique des consciences anesthésiées par la mégalomanie et le populisme. Et le constat est amer : le général a travaillé pour son compte dynastique exclusif.

Il a institué une bourgeoisie politicienne et parasitaire. Pendant ce temps, la pauvreté et le désarroi social élisent domicile dans les foyers, les faubourgs et les rues. Des familles entières vivent pêle-mêle ! Les Mauritaniens sont trop fatigués et ce n’est point à la générosité de Aziz qu’il faut s’adresser, mais à son cœur pour qu’il arrêté la politique politicienne et agisse pour peu qu’il en ait le génie.

Certes les Aziz et leurs ombrageux alliés n’optent que pour la loquacité. Ils ne font que parler sur fonds d’activisme médiatique dont la seule finalité est de vendre l’illusion d’un génie bâtisseur. Et les conséquences ne font que consacrer le mal absolu d’une nation considérée comme une marionnette suspendue au bout d’une corde grabataire.

En fait, tout le monde est responsable : on a laissé et on laisse encore Aziz trop faire, il se permet tout, sur tout et sur tous. Or, un pouvoir sans contrôle rend fou. Le pouvoir en Mauritanie est aphrodisiaque. Aziz succombe aux dérives et aux fautes que l’histoire ne lui pardonnera pas.

En politique, faute se paie. La culture de l’éthique et du travail est la seule condition pour le développement durable de la Mauritanie. Les Mauritaniens doivent se déterminer à débusquer et à écarter « sans complaisance, au besoin à punir sans faiblesse ceux qui ruinent ce pays ou le desservent, les corrompus et les antinationaux, les roublards et les paresseux ».

Il faut cultiver l’honnêteté, le courage au travail, que chacun dans le poste où il est, du ministre au planton du chef d’entreprise au manœuvre, considère comme reposant sur ses seules épaules le destin de la nation. Pour que l’éthique règne, deux conditions, une justice forte et respectée servie par des magistrats « bien traités et indépendants » et la, « réhabilitation de la fonction technique au détriment de la fonction politique »

Ahmed Bezeid Ould Beyrouck

PS :
Je ne suis ni de l’opposition.
Ni de la majorité présidentielle.
Je suis ailleurs.

« A bon entendeur, Salut.



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Commentaires (10)

  • lelion (H) 16/09/2013 02:36 X

    Merci Mr Beyrouck. Continuer dans la même voie. La défense de la République et la nation. C'est à la fois noble et digne. ABES

  • Cheikh-TijaneBathily (H) 16/09/2013 01:38 X

    Je salue bien bas l'esprit résolument engagé de ce texte!

  • mauresky (H) 15/09/2013 21:48 X

    Mr Ahmed Bezeid Ould Beyrouck,
    Je ne vous connais pas. Mais en tant que citoyen je tiens à vous remercier pour ce cru du cœur.

    Tout en espérant du fond du cœur que nos dirigeants et surtout "messieurs les généraux détenteurs du pouvoir véritable" réfléchissent sérieusement sur les risques qui pèsent de plus en plus sur l'avenir de notre pays ...il est urgent que les décideurs comprennent que notre pays souffre...osons regarder réalité en face .

    Ouvrons les perspectives devants nos jeunes ....au-delà des beaux discours donnons nous des preuves concrètes sur la lutte contre la corruption ...en un seul mot il est vraiment urgent chers décideurs d'amorcer un réel changement pour le bien être de toutes et tous.

  • zelimkhan (H) 15/09/2013 20:06 X

    La prochaine station où tout le monde débarquera est Lakara.

  • BLAKGEND (H) 15/09/2013 19:42 X

    C'est malheureux de le dire. Oui monsieur Bazeid votre constat est véridique et édifiant. Tous les clignotants sont au rouge pour la plèbe, ils ne sont au vert que les équilibristes qui fréquentent les allées du pouvoir.

    Débarrassez vous des fameux "Majordomes"(film à voir absolument)tels que le Général Dieng, Boidiel,les anciens caciques du PRDS etc et vous y gagnerez en matière de clarté et de vision à long terme. Servir tous les régimes militaires et se retrouver toujours félicité dénote d'un certain déficit de principes moraux. Bref la Mauritanie est l'otage de son armée et seule une détermination sans faille de la plèbe peut renverser la tendance qui perdure.

  • marlon (H) 15/09/2013 18:51 X

    Ce long fleuve en furie n'inspire pas confiance. Pour qui profite ces accusations? Si vous n'êtes ni de l'opposition, ni de la majorité, vous n'avez pas été objectif. Car vous n'avez cité que les "défauts" du pouvoir (ou plutôt de Aziz). Cette haine manifeste vis à vis du président, a ôté toute crédibilité à votre analyse incendiaire, mais hélas, fort tendancieuse.

  • Ksaleh (H) 15/09/2013 15:56 X

    Une très belle "grande gueule", qui fait prendre à chacun son compte de nos chommes si seulement Aziz t'entendait. Le président des pauvres doit profiter de ces articles pour rectifier le tir, aulieu de se jeter avec frénésie tête baissée dans des élections baclées.

  • mauritanievive (H) 15/09/2013 15:51 X

    Comme vous Beyrouk ;Tahra a produit aussi un article sur la déliquescence de notre pays a laquelle nous assistons impuissant . je suis a la fois inquiet de cet état de choses ;mais heureux en lisant les commentaires de gens qui sont conscients et prêts a dénoncer les faits.

    et ça comme je l ai dit tantôt est un signe que notre pays a encore de l espoir ;qui a mon avis réside dans l'éveil de ces consciences pour agir et bouter dehors tous ces malfrats qui trahissent notre pays et sucent notre sang. Tôt ou tard ça arrivera:

  • synthetiseur (H) 15/09/2013 15:15 X

    Faisons la part des choses.
    Aziz en venant au pouvoir, par défaut, était crédité de volontarisme certain pour le changement. Il était animé d’une bonne foi. Son patriotisme était affiché et réel je crois. Les chantiers qu’il avait entamés ont permis les acquis suivants :

    - Moralisation de la gestion publique surtout par l’inoculation du virus de la peur chez les fonctionnaires mais il a péché par l’échec dans la mise en place d’un système institutionnel, administratif et financier anti corruption et préventif. L’IGE est source de manipulation de toutes parts.

    D’où la force des prévaricateurs à la contourner par différents subterfuges et par le recours aux lobbies existants dont les ramifications montent jusqu’aux niveaux les pus élevés de l’Etat et des entourages du Président. Bilan donc mitigé contrairement à ce que l’homme aurait souhaité.

    - Diminution drastique des délestages de la Somelec et extension de l’approvisionnement en électricité en plus de projets grandioses pouvant permettre à la Mauritanie d’exporter l’électricité, bémol le KW reste hors de portée du mauritanien moyen ce qui implique un taux de fraude important.

    - Boutiques Emel mettant à disposition des denrées à prix réduits qui ont contribué réellement à soulager les populations mais source d’enrichissement pour des commerçants spéculateurs sur le dos de l’Etat. Les prix réduits cachent par ailleurs une qualité qui laisse à désirer.

    - Sécurité renforcée à nos frontières ; éloignement du spectre d’El Qaida mais détérioration de la sécurité intérieure, Vols à main armée, viols, agressions …..

    - L’Economie au sens macro est plus performante, les équilibres existent mais les retombées sur le niveau de vie tardent à se faire sentir

    - Les infrastructures foisonnent mais la volonté de les faire dans des délais records et à des couts trop bas hypothèquent leur qualité

    - La recherche des compétences bien lancée en début de mandat a vite laissé place à la médiocrité quand le clientélisme politique et tribal s’en sont mêlés

    - Les média sont plus libres institutionnellement mais les tentatives d’investigations et de ciblage des tares et des passe droit se heurtent à la lourdeur du système et la crainte des journalistes des représailles. (Les médias même privés appartiennent à des lobbies commerçants qui négocient avec le pouvoir cette liberté)

    - Sur le plan politique le Président mène bien le jeu contre l’opposition qui s’est essoufflée après les coups qui lui ont été assénés triomphe certes pour Aziz et sa ténacité mais ce combat lassant pour tout le monde a remis en cause la cohésion nationale et fait planer des risques sur la paix sociale et la marche normale du pays,

    - - L’homme n’est pas aidé ni par ses conseillers ni par son gouvernement ni par son parti l’UPR Soit il ne les écoute pas et n’en fait qu’à sa guise ; soit ils ne lui proposent rien et lui se complait dans cette situation et pense pour lui et pour tout le monde en tout cas c’est lui seul qui récolte tous les succès mais aussi supporte tous les échecs.

    Il doit tirer les leçons de ce quinquennat pour son prochain mandat et je crois qu’il a assez d’expérience maintenant pour faire un bon président.

  • elfihiri (H) 15/09/2013 14:49 X

    Cette "interpellation"bien écrite et sûrement réfléchie,que j'ai lue avec intérêt,n'aurait pas existée pour moi,si notre fondamentale liberté d'expression n'avait pas lieu;ce que vous sembliez omettre Mr Ahmed,dans votre point de vue.