12-10-2013 11:33 - Maghama : Après les investitures UPR, des basculements en cascade au profit d’autres partis politiques

Maghama : Après les investitures UPR, des basculements en cascade au profit d’autres partis politiques

La moughataa de Maghama dans la Gorgol était jusque là, réputée être une citadelle UPR imprenable de par son contrôle des huit communes du département, ses trois parlementaires et cela sans compter l’excellent score que Mohamed Ould Abdel Aziz y avait obtenu lors des élections présidentielles du 18 juillet 2009.

Mais cette période risque de ne pas s’allonger compte-tenu des enjeux locaux et qui déchirent l’UPR. Et pour cause, l’investiture des candidats de cette formation politique devant défendre les couleurs du parti aux élections municipales du 23 novembre prochain.

La reconduction de six (6) maires sortants et le remplacement des deux (2) décédés, notamment celui de wali et Toulel par leurs proches, ont provoqué d’importantes défections en série dans les communes de Waly, Vraa Litama, Dolol et Maghama.

Selon nos informations recueillies sur place, la plupart des populations de ces communes considèrent que le parti a reconduit des hommes décriés, dont les mandats prolongés de deux ans, ont été catastrophiques. Elles n’entendent pas les subir pendant cinq années de plus.

Ces populations ne cachent pas leur colère et disent, à qui veut l’entendre, que sept ans c’était déjà excessif, il n’est donc pas question de souffrir pendant douze (12) ans consécutifs. Par conséquent, elles sont prêtes à élire n’importe qui d’autre quelle que soit son appartenance politique. C’est ainsi que des pans entiers et significatifs des bases de l’UPR se sont tournés vers des partis de la majorité comme de l’opposition.

A Waly, Bâ Ciré et Sy Oumar Gorbal ont fait défection. Le premier est allé porter les couleurs de l’APP et le second celles de l’UDP. S’agissant de Vraa Litama, le mode opératoire a été le même où deux groupes de mécontents sont partis vers l’UDP et vers le Sursaut de la Jeunesse. La tendance Abbas Ould Guélaye pour le parti de Naha Mint Mouknass et Diallo Mamadou jeté son dévolu sur le parti Sursaut pour la Jeunesse.

Par ailleurs, signalons que Kane Abdoul cousin et adversaire du maire sortant de Dolol a juré de hisser l’emblème de l’UDP sur la mairie. A Maghama, Bass Mamadou a rejoint le PRDR avec armes et bagages, tandis que Diacko Amadou, qui a fait contre mauvaise fortune bon cœur en restant à l’UPR, s’est dit incapable de convaincre ses partisans à voter UPR pour le maire sortant dont ils ne veulent pas entendre parler.

Il résulte de cette situation que les mécontents sont fortement courtisés par toutes les formations politiques en lice, convaincues que leur ralliement peut être décisif. Il résulte de cette situation que la position de l’UPR est désespérée à Waly, Vraa Litama et Maghama. Elle est par contre incertaine à Dolol.

Face à la menace d’une avalanche de votes sanctions, l’UPR va devoir mobiliser de miraculeux pompiers pour maitriser l’incendie qui s’est d’ores et déjà déclaré dans les communes en question. Les conséquences du basculement de ces communes dans les partis qui ont accueilli les mécontents, risquent de peser très lourd lors des législatives, sénatoriales et même présidentielles.

L’APP et l’UDP ont déposé des listes dans plusieurs communes et bénéficié du soutien de mécontents de l’UPR. D’autres formations politiques envisagent de leur emboîter le pas en déposant des candidatures aux législatives.

Moussa Diop





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité



Commentaires : 3
Lus : 2579

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (3)

  • zouber (H) 12/10/2013 18:53 X

    C'est un parti qui est appelé à disparaître. C'est un parti qui ne véhicule rien du tout. Comme la COD est absente, ils vont pouvoir se manger copieusement. Il n'y a que des opportunistes invétérés qui ne pensent qu'avec leur estomac.

  • Nahnoumauritanie (H) 12/10/2013 17:56 X

    Un parti qui se respecte ne récupère pas des opportunistes qui n'en font qu'à leur tête

  • rasshmar (H) 12/10/2013 14:56 X

    Le département de Maghama n’est pas le seul à connaitre la situation décrite dans cet article. La raison des déchirements observés à l’UPR réside essentiellement dans le non respect de l’opinion de ses militants et sympathisants et de l’irresponsabilité de certains de ces candidats.

    En 2006, la loi électorale introduisait pour la 1ère fois la proportionnelle intégrale pour soit disant plus de démocratie, en favorisant la représentation des formations politiques à faible implantation dans les conseils municipaux.

    C’est ainsi que bien des Maires aujourd’hui sortants, furent élus au terme d’âpres marchandages d’épiciers par des conseils municipaux hétéroclites. Ces derniers étaient généralement composés de représentants de partis majeurs connus sur le plan national, de partis mineurs dont l’implantation est très limitée, et de groupes locaux déclarés indépendants. Les tractations de très bas niveau engagés, étaient essentiellement basées sur des ententes entre individus pour le partage des postes du bureau, Maire de la Commune et ses adjoints.

    Comme cela arrive très souvent lors des élections sénatoriales, les pressions de clans et la corruption pesèrent lourdement sur les conclaves des conseils municipaux. Ceux qui, n’avaient ni ambition ni aucune chance pour jouer les premiers rôles, monnayèrent chèrement leurs voix. Ni les avis des populations, ni leurs préoccupations, et encore moins leurs intérêts, ne furent bien évidemment pris en considération dans cette foire « tieb – tieb ».

    C’est ainsi que des Maires insignifiants ou parfois impopulaires prirent les commandes d’une Commune au grand dam de ses populations. C’était 3 ans et ½ avant la naissance de l’UPR.

    Puis en 2010, les 8 Maires du département de Maghama adhérèrent individuellement à l’UPR sans pour autant entrainer dans leurs sillages les conseillers municipaux de leurs Communes et leurs bases, sur lesquels ils n’avaient aucune prise.

    Aujourd’hui, le contexte est totalement différent. La loi électorale en vigueur stipule que :

     Seuls les partis politiques reconnus sont habilités à présenter des candidatures aux élections municipales, les candidatures indépendantes n’étant plus acceptées ;

     Les mandats électifs sont désormais la propriété des partis politiques pour juguler le phénomène de transhumance politique et de débauchage des élus ;

     Le mandataire de la liste ayant obtenu la majorité au 1er ou au 2ème tour, est automatiquement élu Maire.

    Chaque citoyen est de ce fait conscient qu’en déposant son bulletin dans l’urne, il choisit le Maire de sa Commune. Considérant que ce dernier est l’élu qui exerce la plus importante influence sur sa vie quotidienne, il est tout naturellement enclin à faire passer les consignes de son parti au second plan quand il n’est pas convaincu du choix opéré. De ce fait, le bon profil et la popularité du mandataire d’une liste deviennent décisifs pour la plus grande adhésion de l’électorat du parti qui le présente, sachant que toute erreur de casting se paye cher.

    Le maintien du statu-quo consistant à reconduire la plupart des maires sortants, a déclenché une révolte sourde des bases de l’UPR contre ce qu’elles ont perçu comme étant une volonté de leur imposer ceux dont elles ont subi une gestion municipale désastreuse pendant 7 longues années.

    Ces derniers portent une lourde responsabilité dans cette situation en faisant des pieds et des mains pour obtenir leur investiture. Ils n’ont en effet pas eu la sagesse et l’honnêteté politiques de reconnaitre leurs échecs, de renoncer à se représenter et éviter une humiliante déconfiture. Mais c’est sans compter avec la soif inextinguible du pouvoir et l’égoïsme qui conduisent très souvent au désastre.

    La combinaison de ces deux facteurs a très logiquement provoqué la défection de plusieurs acteurs politiques influents de l’UPR.

    Ainsi, ce parti jusqu’à lors tout puissant dans le département de Maghama, s’expose désormais aux votes sanctions d’électeurs mécontents, pour le grand bonheur de partis politiques particulièrement actifs sur le terrain.

    Il faut cependant observer que des 8 Communes du département, seules 3 n’ont pas connu de défections. Il s’agit de Sagné, Toulel et Beyligué Litama.

    Cette dernière tire son épingle du jeu car, Hachem Ould Mbareck Sebkha son Maire sortant, peut en effet s’enorgueillir d’un bilan unanimement considéré positif.

    Rasshmar