Mohamed(psl), que certain s'évertuent a défendre aujourd'hui, n'a pas besoin de "défenseurs". Il est là ou plus rien ne peut l'atteindre. Il était investi d'une mission céleste, il l'a accomplie, l'a déclarée "Aujourd'hui, j'ai parachevé pour vous votre religion et accompli sur vous mon bienfait et j'ai agrée l'islam comme religion pour vous" Al Maida.

Quand l'envoyé(psl) a regagné le très Haut, et que certain, ont commencé a contester sa condition d'être mortel, Abou Bakr, son compagnon fidèle, s'adressant cette foule dit son mot célèbre: "Celui qui adorait Mohamed, alors Mohamed est mort. Et celui qui adorait Allah, Allah est l'Eternel." Mission accompli, pour celui qui après avoir suivi scrupuleusement les ondes de la révélation, a rejoint le très Haut, ou plus rien ne peut plus l'atteindre.

Salman Rushdie, les caricatures du "Danemarkais", les dessins animés du nord et du sud, seraient restés complètement dans l'anonymat voire dans les plis du ridicule, si une certaine foule, animée d'un certain amour plus ou moins équivoque et toujours prête a "grandir" ces comportements, ne s'était mise a donner l'ampleur médiatique, que nous savons a ces agissements qui relèvent plus de la provocation que de la référence historique ou religieuse. Et ça continu…

Celui qui peut, ne serait ce que par l'imagination, établir un lien entre les dessins animés avec le prophète de la miséricorde, n'est pas moins malade, ni moins coupable que celui qui est a l'origine de ces bêtises. Mais ce n'est pas là le sujet de ma réflexion. Allah dans le livre sacré, le coran a dit : "Et si mes fidèles te demandent a propos de moi (O Mohamed), dis leur que je suis proche, j'exauce la demande de celui qui me demande quand il m'invoque "Coran.

On peut tout de suite se demander: "Quelle est alors l'intérêt de s'adresser a des intermédiaires quand Allah est si proche?". Dans la réponse a cette question résident les quatre vingt dix neuf pour cent des problèmes du monde musulmans. Il est vrai qu'Allah a dit :"Demandez aux gens du "Dhikr" si vous ne savez pas."

Mais cette relation entre "demandeur" et "demandé" ou "questionneur" et "questionné", va évoluer avec le temps vers une relation plutôt diplomatique, mercantile, judicieuse et qui va faire que certain vont carrément se poser en ambassadeurs de Dieu(avec honoraires s'entend). La relation se transformera avec le temps en monopolisant et monopolisé et on connait la suite. Dans certaine régions africaines et chez nous, on invoque l'intercesseur religieux plus qu'Allah lui-même.

Je me demande si ce n'est pas là le "Shirk", duquel Allah a dit "Certes Allah ne pardonne pas qu'on lui associe, et il pardonne ce qui est en deçà pour qui Il veut."Coran. et le prophète(psl) a dit : "Celui qui meurt, associant quoi que ce soit à Allah, ira en Enfer". Beaucoup de phénomènes, en contradiction avec le message initial vont apparaître et vont de plus en plus ternir l'image de cette foi, qui a l'origine était venue pour sortir les gens des ténèbres vers la lumière.

On va diviniser les individus et les rehausser a des statuts exclusifs de Dieu. Comme le savoir du "Ghayb", duquel Allah a dit dans le coran "Le connaisseur du mystère, il ne dévoile son mystère a personne, sauf a celui qu'il agrée parmi ses messagers."Al jiin.

Quand bien même, tout le monde en Mauritanie, consciemment ou inconsciemment acceptait sa condition et pouvait vivre et mourir les yeux fixés sur quelque chose…sur quelque chose, jusqu'au moment ou les choses ont commencé à bouger. Le fer a parlé, le lointain s'est rapproché…la terre devenue si petite et ses distances si minuscules, commença a cracher ses secrets et a faire sortir ses fardeaux. Elle commença a conter son histoire.

C'est là ou les choses se compliquèrent et les points d'interrogation à fleurir. Quelle voie faut-il suivre maintenant? Celle qui permet de conserver son esclave a l'ère des droits de l'homme? Celle qui, venue de très loin, du Moyen Orient nous interdit de vénérer nos morts ou d'invoquer nos cheikhs bien-aimés? Ces cheikhs qui ont gentiment gardé nos yeux fermés pour nous éviter les vertiges de la métaphysique? Le mauritanien, apparemment ne sait plus sur quel pied valser, ni a quel saint se vouer.

Les hommes comme ould Mkheytir, n'ont rien et ne peuvent avoir rien contre le prophète Mohamed(psl). Ce garçon n'a rien compris tout simplement. Il a interprété une image inexacte de ce que fut l'envoyé de Dieu, partant des torsions du présent.

Au contraire cet homme que tous les témoignages attribuent a une famille profondément religieuse, et qui a été méprisé et vilipendé a l'extrême, ne sait pas que, le prophète Mohamed a condamné le tribalisme, le clanisme, le racisme, l'injustice, l'hypocrisie et qu'il a dit dans un Hadith authentique :"Le summum de la méchanceté pour un individu est de mépriser son frère musulman." Mohamed (psl) a tout fait et a tout dit pour conserver la dignité et les droits du fidèle.

Ceux qui trouvent un plaisir à indexer ce garçon par le qualificatif de forgeron, n'ont rien compris a la religion. Leur orgueil les aveugle et leur fait croire qu'ils sont des êtres supérieurs aux autres. Allah n'a-t-il pas dit: " O vous les croyants que certain ne se moquent pas d'autres, il se peut qu'ils leur soit supérieurs…l'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort?"

Et le prophète, que le garçon a très mal compris a dit dans un autre hadith authentique : "Nul n'entrera au Paradis et qui a un atome d'orgueil, de vanité dans le cœur." Au contraire. Personne n'est plus respectable qu'un forgeron. Beaucoup d'hommes vivent a voler les autres, tandis que le forgeron gagne son pain par le travail de ses mains constamment plongées dans la fournaise pour soulager les hommes et subvenir à leurs besoins. Dans une page du livre sacré, Allah a dit (et je voudrais que ceux qui sont intéressés me comprennent)

Allah a dit : "il y-a parmi les gens celui dont les paroles sur la vie présente te plaisent et qui prend Allah a témoin de ce qu'il a dans le cœur tandis que c'est le plus acharné des disputeurs. Dès qu'il tourne le dos il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et bétail et Allah n'aime pas le désordre." Al Baqara.

Sur une distance temporelle, qui s'évalue a des dizaines de milliers de milliers de jours et de nuits, Allah par son infinie miséricorde a couvert nos énormes péchés, qui feraient trembler les montagnes. Par son nom et à son nom, nous avons asservi des frères, par son nom nous nous sommes arrogés des droits qui ne nous appartenaient pas.

Par ses paroles, nous avons déformé le cours de sa création et mangé ce qui ne nous appartenait pas. Aujourd'hui par nos comportements et nos fautes, nous éloignons ses serviteurs de Son chemin. Comme Sa patience est grande et notre arrogance démesurée. Il y-a un temps pour la repentance. Pensez a ceux qui sont partis enveloppes dans leur turpitude comme linceul et leurs fautes comme provisions. Les courants religieux importés n'apporteront que ce qu'ils ont apporté ailleurs. Guerres et désolation.

C'est un véritable courage et une marque sublime de sincérité de regarder ce qui était, d'en trier les erreurs et de conserver ce que nos ancêtres nous ont légué. Défendre le faux est une faiblesse volontaire. Les faiblesses entretenues conduisent a un suicide collectif. Il ne sert a rien d'importer de nouvelles voies religieuses. Nous ne sommes pas carrent en ce domaine. Il faut nettoyer ce que nous avons et rester fidèles a ce qui nous est propre, mais proprement.

Chercher Allah très loin est une hypocrisie. Une hérésie, qui contredit l'assertion de Dieu qui a dit "Je suis proche." Les commerçants de religion doivent savoir que le bénéfice est de bien clarifier les commandements d'Allah. Interdire aux fidèles de méditer sur la nature de leur religion est une marque de mauvaise foi. Allah a dit "Ayatoun beyyinatt", c'est à dire des signes clairs et limpides.

Je ne cache rien et n'ai aucun complexe à discuter ma foi avec qui veut. Je ne muselle personne, y compris mon enfant. Je veux qu'il soit "convaincu" de ce qu'il suit et qu'il puisse le défendre devant le croyant et le mécréant. Celui qui ne connait pas Allah, ne peut ni le défendre, ni l'adorer.

Suivre le prophète Mohamed, c'est faire comme il a fait. A Médine, il n'y avait pas cette intolérance religieuse qui prolifère aujourd'hui. Les juifs, les chrétiens (Ehel edh-dhimma), vivaient en toute quiétude sous la gouvernance de chef musulmans a qui Allah a dit dans le coran: "A vous votre religion et a moi la mienne."

Dieu est là. Tout prêt et très proche. Nous, ici en Mauritanie, nous avons notre voie. Nous y avons cru et avons enterré nos pères et nos grands pères sur ce chemin. La fidélité a Allah, a son prophète et a ceux qui nous ont légué cet héritage, consiste d'abord a rester sur ce qui nous caractérise et qui a fait pendant des siècles la référence de notre communauté.

Les autres peuvent penser différemment, avoir leur raison. Je ne suis pas tenu d'importer de chez eux ce que mes aïeux ne suivaient pas. Si Allah avait voulu, il aurait fait de nous une seule communauté. Comme il l'a dit. Mais sa science infinie et son savoir immense, décident des choses auxquelles nous n'avons pas accès. Pour clôturer je dis simplement ce que disait un vieux proverbe africain : "Tous les jours sont pour le voleur, mais un jour est pour le maître."

On peut manipuler comme on veut les consciences faibles de certain fidèles; a des fins très intéressées. Mais on ne peut esquiver le jour ou l'ange de la mort, vous dira "Suivez-moi", sans vous donner le temps ni de porter des chaussures ou un pantalon, ni de vous munir d'un kleenex, pour nettoyer les grains de poussière qui s'incrusteront dans les cavités creuses de vos yeux, jusqu'au jour de la rétribution.

Mohamed Hanefi.
Chef dép. De français. Koweït.