06-03-2014 07:39 - Le Ministre du Développement Rural, Brahim O M’Bareck O Mohamed El Moctar et le Ministre des Finances...

Le Ministre du Développement Rural, Brahim O M’Bareck O Mohamed El Moctar et le Ministre des Finances...

...Thiam Diombar à la rencontre du monde rural dans la vallée pour défendre la réalisation du projet Mauritano-Saoudien "Rajihi". Non, Non, Non…. au Projet "Rajihi"….. Non, Non à la déportation !

Le Terroir - C’est sur ces slogans affichés en gros caractères sur de géantes banderoles que la délégation ministérielle composée du ministre des finances Thiam Diombar et du ministre du développement rural Brahim O M’Bareck O Mohamed El Moctar a été accueillie à M’Gueyrinatt dans la commune de Ould Birome où ils ont tenu une réunion avec les populations du Brakna-Ouest pour défendre le projet Mauritano-Saoudien financé par le richissime homme d’affaire Saoudien, Rajhii.

Accueille pareil aussi quelques heures auparavant à Lixeîba dans le Trarza.

La précampagne présidentielle a-t-elle démarrée ?

La précampagne du président Mohamed O Abdel Aziz pour l’élection prévue en juillet 2014 est bel et bien lancé comme l’a si bien dit avec ironie, M. N’Diaye Daouda président de l’Union des Coopératives Agricoles de Boghé lors de la visite effectuée conjointement par les ministres du développement rural, Brahim O M’Bareck et Thiam Diombar le 15 février 2014 à Boghé.

Une déclaration qui a quelque peu gêné le MDR qui ne s’est pas empêché de répliquer pour dire que « si les bonnes actions et réalisations du chef de l’Etat signifient campagne électorale, Mohamed O Abdel Aziz est en campagne permanente ». Plusieurs annonces saluées par un tonnerre d’applaudissements contrairement à l’accueil terne reçu par la délégation au cours des précédentes étapes, ont été faites durant ce conclave.

Entre autres, on peut citer l’annulation d’un montant qui se chiffre à 10 milliards de dette de nos paysans, l’extension sur une superficie de 2400 hectares du CPB (marché juteux et très opaque sur lequel le MDR a été peu bavard) ainsi que la réhabilitation de plus de 1000 hectares du Casier Pilote de Boghé, la vente du matériel agricole de la SNAT aux paysans, l’exploitation de 31 000 hectares par la société Rajihi entre l’Ouest Brakna et le Trarza pour un financement de 1 milliard de dollars soit 300 milliards d’ouguiyas d’une durée de 5 ans avec un bail des périmètres exploités.

A cet effet, Thiam Diombar, le ministre des finances a précisé que le projet agricole Mauritano-Saoudien est un projet de développement important comportant des parties se trouvant dans les wilayas du Trarza et du Brakna, soulignant qu'il vise à combler le déficit enregistré dans la production du blé mauritanien avec un objectif de récolte de 200 mille tonnes par an en plus de la production d'autres produits comme le sorgho et l'aliment bétail.

Ce qui ne rassure guère les populations vivant dans cette zone et qui ont vivement opposé leur refus de voir ce projet mis en œuvre. A Lixeîba, le maire en personne, Ould Cheîkh Sidiya a exprimé l’opposition des populations de sa commune à la réalisation de ce projet. Idem à M’Gueîrinatt où la délégation ministérielle a été accueillie avec des slogans comme « NON, NON, NON au projet Rajihi » ou encore « NON, NON, NON à la déportation ». Des slogans affichés sur des banderoles que la gendarmerie a retiré.

Là, tous les intervenants ont rejeté ce projet à l’exception notable du nouveau maire de Ould Birome, Bâ Abdoulaye et ce malgré les assurances données par les ministres du président Aziz. Le MDR a été formel, le projet va s’installer car, il va dans l’intérêt des populations et du pays et il participe à l’amélioration de notre production agricole.

Sur un tout autre plan, le ministre du développement rural a dressé le bilan de son secteur en parlant d’importantes réalisations au niveau de la production agricole grâce aux améliorations apportées dans cette filière, précisant que ces efforts ont permis la couverture de 60% des besoins nationaux en riz.

Des chiffres qui restent à vérifier. Le ministre a indiqué que désormais, c’est la caisse de dépôt et de développement (CDD) qui prendra en charge le crédit agricole à la place de l’UNCACEM qui n’existe plus. En outre, il a rappelé aussi la recherche en cours d'un mécanisme d'assurance agricole contre les catastrophes naturelles. Enfin, le ministre a annoncé la création d’unités de transformation laitières à Aleg et confirmé l’imposition par l’Etat Mauritanien d’une taxe de 30% sur les importations de lait en Mauritanie.

Daouda Abdoul Kader Diop
Brahim O Ahmed Heîbé




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Commentaires (4)

  • dienguery (H) 06/03/2014 12:25 X

    J'ai toujours soutenu la thèse qu'en Mauritanie chaque fois qu'on nomme à un poste de haut niveau un cadre du sud, on lui demande aussitôt d’œuvrer contre l'intérêt de son terroir, pour les beaux yeux du pouvoir et assouvir ainsi les demandes de puissances étrangères et n'ayant pas peur de le dire, dans ce cas d'espèce, de l'Arabie Saoudite.

    Il y une grande distance entre la Mauritanie et ce pays, et certains autres pays très proches seraient ravis d'accueillir leurs projets agricoles. Mais s'ils se tournent vers la Mauritanie, c'est qu'il y a anguille sous roche:

    1) Le désir persistant de chercher à déloger les populations du Sud de leur terroir afin d'y établir celles du Nord et terminer ainsi la déportation entamée il y a plus de vingt ans. Les populations privées de leur moyens de subsistance seraient contraintes à l'exil ou à l'émigration, laissant les mains libres aux saoudiens d'exploiter ceux qui restent avec des salaires de misère. Le souhait de ces riches hommes d'affaires c'est de nous priver de tout, même de notre amour pour notre terre. Amour qu'ils n'ont pas et qu'ils n'auront jamais, car ne pouvant s'astreindre aux efforts que cela demande. Nous serons donc contraints, et ceci de notre propre gré, si nous acceptons, de travailler notre propre terre et de ne pas en bénéficier. Parce que soyez en sûrs, leur premier objectif c'est de dégager une forte plus value, qu'ils ne peuvent faire qu'en diminuant la masse salariale, puisque la terre elle on ne peut la priver de quoi que ce soit, autrement elle ne produit pas. Quitte encore à travailler une terre qu'on ne possède pas et de se faire payer, mais ses propres terres.

    2) La position stratégique de la Mauritanie qui se trouve être un pays du Sud islamique et arabophone, donc une base avancée dans le processus d'extension du wahabisme, doctrine religieuse et philosophique prônée par l'Arabie Saoudite, vers les pays du Sud comme le Sénégal, la Gambie, les Guinées...fait que ce pays suscite plus que d'autres la convoitise de l'Arabie Saoudite. Toutes les puissances qu'elles soient moyennes ou super, veulent exercer leur influence dans les pays où ils investissent. Nous en savons quelque chose lorsque la charia a été imposée en échange de l'obtention d'un prêt financier. Et lorsque les saoudiens, par le truchement de leurs hommes d'affaires et des agents intérieurs, auront étendu leur tentacule et posséder tout le tissu économique, nous ne serons plus en mesure de refuser ou d'accepter quoi que ce soit, mais plutôt de subir.

    3) Si ce projet était réellement destiné aux populations, il y avait un minimum qui serait de se concerter avec elles en amont du projet, d'en faire des acteurs. Car plus que tout autre, le souhait d'un agriculteur c'est de voir ses champs produire et y gagner sa vie. Mais imposer de cette manière, et vouloir en faire une affaire de la plus haute importance alors que les terres sont là, laissées en jachères depuis les indépendances, c'est se ficher de l'intelligence des populations qui, plus que l'état, connaissent leurs intérêts. Le développement de l'agriculture n'a jamais été une priorité en Mauritanie. Et le chiffre de 60 p cent avancé par le MDR est une illusion. Il est faux et fait pour la galerie. On peut se permettre de dire que la terre avait été vendue bien avant que les propriétaires soient avisés, que les dessous de table sont déjà consommés, et il s'agit maintenant de faire un forcing. Que d'argent dépensé pour des futilités au détriment des projets vitaux pour le pays, dans la seule optique que ces projets vitaux feraient aussi le bonheur de populations dont on ne souhaite que des malheurs.

    Certains parmi nous sont habitués aux pillages, aux razzias et à la privation de toute liberté, même celle de posséder ; et ce n'est pas d'un revers de main qu'on va corriger les défauts de la nature humaine.

    Dans la gestion de la chose publique, il y a des préalables : le respect de ceux qu'on administre, l'équité à tous les niveaux et la compassion. On ne se permettrait jamais de traiter de cette manière la plus petite communauté tribale du gens du Nord, pas à cause de leur poids économique, démographique ou politique, mais du fait de la considération qu'on leur porte.

    Je rêve d'un pays où tous les citoyens jouissent de la même considération, quelque soit leur localisation géographique, la couleur de leur peau ou de leur patronyme.

  • zelimkhan (H) 06/03/2014 09:57 X

    Les Mauritanien du Sud sont en première ligne pour se faire Hara-kiri, alors pourquoi veut-on accuser la communauté Maure de tous les péchés d’Israël ? Après le chef d’Etat-major particulier du Président et le nouvel ambassadeur de Mauritanie à Paris, c’est au tour du ministre des finances de rentrer dans la dance, alors arrêtons cette hypocrisie.

    Je me rappelle avoir été rappelé à l’ordre par un internaute cridémien quand je parlais d’une communauté identifiée comme complice de la propagation de la domination d’une communauté sur toutes les autres. J’aimerai, entendre les arguments qu’il aura à me servir cette fois-ci.

  • mbaroodiladde (H) 06/03/2014 09:28 X

    Ce projet s'installera de force et les terres de ces pauvres paysans leurs seront retirées contre leurs grès. c'est la décision du prince, la couverture en riz estimée a 20 pour cent c'est quand?

    Campagne ou non les populations ont qu moins leur mot a dire sur l’exploitation de leurs terres je crois que tout doit passer par des négociations afin de trouver une solution a l’amiable.

  • amouls (H) 06/03/2014 09:03 X

    Les terres appartiennent à l'Etat mauritanien et il en fait ce qu'il veut notamment le développement du secteur agricole. Les européens et israéliens investissent dans l'agriculture partout en Afrique et rien ne s'est passé. Le capital est indispensable pour le développement agricole. Sur la rive l'habitude est de politiser tout et l'Etat doit être ferme et fort dans des actions d'utilité publique. La caravane passe et les chiens...