20-05-2014 17:27 - Festival Arabesques : Malouma, la grande dame d’Arabesques
Midi Libre - Les 9es Rencontres des arts du monde arabe ont lieu cette semaine à Montpellier. Rencontre avec Malouma, la diva mauritanienne, rebelle, révérée. Elle se produit dimanche 25 mai pour la première fois dans la région.
Diva rebelle, superstar militante, grande artiste contestataire... Pour évoquer Malouma Mint Mokhtar Ould Meida, inutile d’espérer séparer son art de son engagement, ils sont la double hélice de son ADN de fille prodige issue d’une longue lignée de griots, née à Mederdra, au sud de la Mauritanie.
"Vous pouvez aussi dire chanteuse politicienne, c’est ce que je suis, alors ça ne me dérange pas... Et puis, aussi ambassadrice pour la conservation de la nature !" Dans la voix de Malouma, cascade un chaud et doux accent de désert.
"Déjà toute petite, j’étais très engagée, je me battais contre les préjugés, l’injustice, les problèmes sociaux... Je le dois à mon père qui était un grand intellectuel, poète et musicien pétri de politique et qui a tenu à m’initier enfant à l’art traditionnel maure, très difficile."
Censurée pendant quinze ans
Dès le début de sa carrière, son non-conformisme et son engagement lui valent autant l’antipathie de la tête du pays que l’amour de la rue.
Pendant quinze ans, elle sera censurée par le régime militaire pour ses positions pro-démocratiques. Une interdiction levée en 2003 après une longue marche pacifique.
En 2007, la “chanteuse du peuple” comme tout le monde l’appelle, est élue au Sénat, sur les bancs de l’opposition. "Je me suis alors pleinement concentrée sur mon travail de sénatrice", raconte-t-elle, avouant n’en avoir pas moins continué de composer. Et de revenir donc maintenant sur le devant de la scène, forte d’un nouvel album magnifique, Knou, son quatrième à sortir à l’international.
Chansons engagées
L’éducation, le printemps arabe, l’environnement, la préservation d’un patrimoine culturel fragilisé... les thèmes des chansons témoignent évidemment de sa fidélité à ses engagements, de leur continuation. Un message généreux, progressiste et érudit qui transparaît également dans le choix de ses musiques et de ses invités : rap, rock, flamenco, jazz et reggae se mêlent. "Je ne me force pas, c’est naturel, c’est ma façon d’installer la voix de la tradition mauritanienne à la table internationale".
A l'affiche
Le festival a débuté hier à Montpellier, mais concentre ses forces au Domaine d’O sur la fin de semaine :
- Ali Bougheraba, humour autobiographique (22 mai).
- Al-Kindi, réputé ensemble traditionnel syrien (22 mai).
- Cie Mille et Une Nuits, danse orientale (23 mai).
- Yasmine Hamdan, folk-singer libanaise, et Niño Josele et Aziz Sajmoui, duo arabo-andalou (23 mai).
- Oum, nouvelle diva soul marocaine (24 mai).
- Bachar Mar-Khalifé, génial chanteur et pianiste jazz libanais (24 mai).
- Orchestre national de Barbès (24 mai).
- Les Darwiche Conteurs, parcours de contes orientaux (25 mai).
- Bob Maghrib, Marley à la sauce marocaine.
- Malouma, diva folk-blues mauritanienne (25 mai).
- Oudaden, groupe trad du Sud Marocain (25 mai).
Programme complet sur : festivalarabesques.fr
04 99 77 00 17.