03-06-2014 23:06 - Syrie : le viol comme arme de guerre - [Video]
LCI-TF1 - Comme dans de nombreux conflits, le viol est une arme de guerre. En Syrie, des femmes sont violées par les soldats dans les prisons du régime. Certaines ont témoigné dans un reportage diffusé sur TF1.
- Les témoignages présents dans cette vidéo peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes -
Depuis mars 2011 et le début de la guerre en Syrie, 162.000 personnes sont mortes et 9 millions de Syriens ont été déracinés. Dans les prisons du régime, le viol est utilisé sur les femmes comme une arme pendant leur détention. Le corps d'Alma, la jeune femme qui a accepté de se
confier face caméra, est meurtri par sa détention. Elle a la peau sur
les os et des brûlures de mégots sur le corps. Cette ex combattante
rebelle a été détenue dans une prison militaire près de Damas.
Aujourd'hui elle est soignée près de Amman en Jordanie, dans le camp de réfugiés syriens de Zaatari. En juillet 2013, ce camp comptait entre 115.000 et 150.000 réfugiés. Des thérapies de groupe y sont organisées pour soutenir ces femmes.
Battue et violée collectivement
Alma explique que les soldats lui "bandaient les yeux" puis l'emmenait "dans une autre cellule" où elle était battue. "Puis il déchirait mes vêtements et me violait à plusieurs" ajoute-t-elle. "Je ne me souviens même plus du nombre de viols" dit-elle. Pour beaucoup de femmes, et notamment dans les pays arabes, le viol est un tabou. Si Alma a décidé de parler, beaucoup cachent leurs blessures.
Le docteur Nasser a constaté que si des femmes violées tombent enceinte, "d'autres arrivent ici avec maladies sexuellement transmissibles comme le VIH". Il regrette que "nombre de ces femmes cachent ces viols à cause du tabou dans notre société".
Le rejet de la famille
Une autre syrienne évoque dans ce reportage le rejet de sa famille. En sortant de prison, où elle a subi des attouchements, elle explique que sa belle famille a "ordonné" à son mari "de demander le divorce".
Ces femmes sont soupçonnées de soutenir ou d'appartenir à la rébellion par le régime de Bachar al-Assad. Mais certaines sont emprisonnées et violées parce qu'un membre de leur famille fait partie des insurgés.
Du côté des rebelles aussi les crimes sexuels seraient une pratique répandue, mais pour l'ONU il est difficile de comptabiliser ces pratiques, tant du côté des insurgés que du régime.
Edité par P.F, M.L avec TF1