01-10-2014 19:00 - Ebola : Qui-vive sur la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal
Sahara Médias - Entre la Mauritanie et le Sénégal c’est jours d’effervescence à la veille de la fête d’Id el adha (fête du sacrifice du mouton) – ou Tabaski pour les Sénégalais. Une affluence record à cinq jours de ce grand évènement célébré comme il se doit des deux côtés du fleuve Sénégal.
L’activité commerciale entre les deux pays bat son plein, avec l’arrivée de marchandises, de part et d’autres, mais surtout, la traversée, vers le Sénégal de centaines de milliers de « mouton de la fête ».
Un rituel qui compte beaucoup pour les autorités sénégalaises, à tel point que la ministre de l’Elevage a fait le déplacement à Nouakchott, il y a quelques jours, pour faciliter le transit vers son pays de moutons venant de Mauritanie, où la ressource animale, estimée à quelque 16 millions de têtes de bétail, est sous-exploitée.
Mais au bac de Rosso, qui fait maintenant plusieurs rotations par jour, la prudence est aussi de mise. La crainte du virus de la fièvre Ebola, dont un cas avait été signalé, au Sénégal, a fait prendre aux autorités mauritaniennes toutes les précautions nécessaires.
Ceux qui sortent avec leur « mouton de la fête » doivent savoir, qu’au retour, dans une semaine ou deux, ils seront soumis, au détecteur du virus d’Ebola. Une température de 37° C, ou un peu en dessus, et ce sera le branle-bas de combat.
Certes, aucun cas n’a encore été détecté mais les nouvelles qui viennent d’ailleurs sont inquiétantes. Au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, la situation s’aggrave de jours en jours, avec la montée en flèche du nombre des personnes atteintes, les conséquences économiques et sociale de l’épidémie et le dépassement du cap des 3000 morts.
Face à cette situation, les autorités mauritaniennes empêchent maintenant les ressortissants des trois pays les plus touchés d’entrer sur son sol. Une mesure certes peu « amicale », mais nécessaire pour un pays qui ne dispose pas de moyens suffisants et d’expertise pour éviter le pire.
Le bac, en ces circonstances d’avant-fête, s’est transformé en un véritable marché flottant où l’on entend toutes les langues de la zone : hassaniya, wolof, pulaar, soninké, bambara, et le français, dont on se sert quand les autres ne servent pas à communiquer.
La fête est vécue, sur la frontière entre la Mauritanie et le Sénégal, comme l’occasion à ne pas rater.