11-12-2014 20:16 - Economie : Ci-git les gisements…
RMI Biladi - L’opérateur pétrolier malaisien, Petronas, a notifié à l’Etat mauritanien au cours de la semaine son intention de quitter le pays. Petronas qui exploite depuis 2007 le gisement de champ Chinguetti n’arrive plus à dépasser 6000 barils/jour.
Ce qui est bien loin de l’objectif, annoncé lors de la mise en exploitation par la société australienne, Woodside, estimé autour de 75.000barils/jour.
Petronas tente vainement, depuis plus d’une année, de vendre ses actifs en Mauritanie.
Les acquéreurs – impossibles- de Chinguetti ne se bousculent pas vraiment devant la porte de la société malaisienne. Des actifs jugés peu alléchants par bien d’opérateurs pétroliers.
Le départ de cet opérateur s’annonce une semaine après le retrait de la société britannique, Tullow, du champ Banda. Ce retrait remet aux calendes grecques l’exportation du surplus de l’électricité que Tullow devrait produire à partir du gaz Banda. Une mesure qui frappe d’un coup de massue les ambitions énergétiques du gouvernement.
On se souvient des sorties publiques, justement, de Mohamed Ould Abdel Aziz, à ce sujet. ‘’La Mauritanie va bientôt exporter l’électricité vers les pays de la sous-région.’’ On était même parti jusqu’à signer une convention avec le Sénégal voisin pour lui céder au prix de revient l’électricité produite à partir du gaz Banda, une fois le projet devenu opérationnel.
Pourtant, bien des experts ont déjà déclaré l’impossibilité technique et donc un coût financier énorme qui rendrait l’affaire irréalisable. Ce n’est sans doute pas Banda qui devrait pourtant ignorer cela.
Mais, aujourd’hui que la société britannique vient de découvrir d’importants gisements dans l’autre partie de l’Afrique noire, elle saurait bien cesser de faire les yeux doux à la Mauritanie. Et donc abandonner son champ gazier de Banda.
Hémorragie…
C’est un peu l’hémorragie dans le secteur pétrolier et gazier. Le secteur minier, on le sait, notamment celui du fer, ce n’est pas la grande forme. Xtrata qui envisageait d’exploiter la mine de fer Askaf dans le Tiris Zemour a plié bagage. Et le fleuron de l’économie nationale, la SNIM, vit dans des difficultés inextricables, depuis la chute du fer sur le marché mondial.
Est-ce qu’elle ne vendrait pas à perte, aujourd’hui ? Certaines sources de l’intérieur de la SNIM parlent d’une perte d’au moins quinze dollars à la tonne. Depuis trois mois, la société n’arriverait pas à payer ses fournisseurs étrangers.
Elle devra commencer dès janvier 2015 à payer les échéances relatives au financement du projet Guelb 2, en cours, et qui risque, désormais, de bien connaître un retard au niveau de son délai d’exécution. Il faut peut-être voir au-delà de l’année 2017, l’année où la SNIM devrait parachever ce projet.
On s’attend, par ailleurs, à des mesures drastiques qui ne feraient pas du tout le bonheur des employés qui espéraient voir s’appliquer, dès janvier prochain, la promesse de l’administrateur relative à l’augmentation des salaires.
C’est comme si les difficultés se sont donné rendez-vous au début du second mandat de Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce n’est pas un bon signe, c’est le moins qu’on puisse dire.
Les contreperformances jaillissent de toute part. Si dans toutes ces contreperformances pétrolières, minières et gazières, ’il y a une main invisible du Destin – et il y’en a certes- on ne saurait écarter l’existence de mains humaines irresponsables.
Les responsables du secteur devraient bien répondre un jour, au moins sur leur incapacité à prévoir les mauvais jours. Ceux de la SNIM surtout. Ceux qui ont encouragé le gouvernement à vanter une fausse et à vendre, par anticipation, ce qui s’est révélé tout simplement un mensonge gazier devraient tout aussi s’expliquer. C’est ce qui se fait, normalement. Dans un pays qui se respecte.
AVT