Le Rénovateur Quotidien - Un sujet qui mérite une conscientisation dans la sphère politico-sociale en Mauritanie. Une conférence a été organisée le 08 mars 2015 à l’occasion de la journée mondiale de la femme au centre culturel Diadié Tabara Camara.

Objectif : revenir sur les conditions des femmes dans le milieu éducatif, scolaire et enseignant. Un débat animé par le Professeur Cheikh Saad Bouh Kamara, Fatma El kory de Maurifemme, Hawa Sidibé de l’association pour le développement et la promotion des droits humains et Ba Abdoulaye Mamadou juriste et militant membre du club des droit de l’homme en Mauritanie.

En ce jour de commémoration de la gente féminine, il a été question de porter un regard fructueux sur les conditions de la femme d’où l’importance de se poser plusieurs question sur la place qu’elle occupe de nos jours dans la société. Fatma El Kory a démontré dans son exposé, que l’éducation va de pair avec la scolarisation, soulignant que toutes les deux se complètent et s’imbriquent.

L’enjeu venant parfois des conditions pauvres de la famille, des traditions, des coutumes et usages, du regard négatif sur le genre féminin et du manque de sensibilisation. Elle a invité à cette circonstance l’Etat à instaurer davantage dans ses politiques le rôle de la femme sous toutes les formes et l’importance de son épanouissement.

Hawa Sidibé a dénoncé dans son intervention la maltraitance des filles non scolarisées mettant en exergue les travaux domestiques qui mettent à nu la recrudescence de ces brutalités dans les foyers mauritaniens. Même si certaines lois sont ratifiées pour condamner cette pratique qui enfreint la liberté de la femme, le problème reste non élucidé au sein même du cercle familial. Les parents exposent leurs filles mineures à des travaux durs pour subvenir aux besoins familiaux.

Un prétexte jugé négatif par la société civile. L’occasion pour le professeur Ba Abdoulaye de donner une vision législative sur la problématique des violences faites aux femmes et de revenir sur la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination faites aux femmes (CEDAF). Un traité qui a vu le jour en 1879 à New York, actuellement ratifié par de nombreux pays.

L’intervenant a relaté don sa présentation le principe du non discrimination, appelant les Etats de droit à adopter des mesures sur l’élimination de toute forme de discrimination faites aux femmes. En ce sens la société civile reste engagée dans l’idée de faire ratifier certaines lois sur cette convention et réviser le code de la famille qui jusque là ne reconnait pas le viol collectif pour le dénoncer.

Il est important de souligner également que le taux de participation de la femme dans la sphère politique régresse de nos jours par manque de sensibilisation ou de confiance en soi ? la question reste perplexe. Mais cela engendre l’enjeu du non représentation dans les centres de prise de décision.

Le professeur Kamara pour clore cette journée est revenu sur la nature même des violences et sur toutes les formes de pratiques qui peuvent être néfastes ou positives. De l’exploitation de filles mineures au mariage précoce et ses conséquences, du gavage à la maltraitance, plusieurs aspects démontrent cette réalité. Dans ses propos Mr Kamara a mis en valeur la fonction de la femme dans la société mauritanienne, l’apport de son engagement et sa détermination à vouloir participer au développement du pays.

De cette rencontre est née une prise de conscience des jeunes, sur l’impact du non réglementation en faveur des femmes, et sur le mérite de la femme dans la société mauritanienne. L’éducation, la scolarisation des filles sont des problématiques qui méritent d’impliquer l’Etat et les décideurs pour créer des stratégies de sensibilisation et d’information.

Houlèye Kane