11-05-2015 13:12 - Mauritanie-Mondafrique: Pour qui roule «Beau» Nicolas?
Bâ Adama Moussa - Depuis pratiquement trois ans, le président de la République est la cible privilégiée d’une campagne de délation et d’intoxication de la part de certains milieux étrangers qui, visiblement, trouvent sans grande difficulté à se faire relayer à l’intérieur du pays.
Tout commence par les écoutes d’une communication téléphonique entre deux personnes dont l’une se trouvant au Ghana et l’autre, en Mauritanie identifiée, dès le départ, par Mondeafrique (via Sherpa), l’opposition mauritanienne et sa presse comme étant celle du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les échanges entre les deux personnes objet des écoutes porteraient sur une opération de transfert de devises. Oui, le président s’est bel et bien entretenu au téléphone avec un irakien. Il s’agissait pour lui de répondre à la requête de son correspondant qui prétendait vouloir s’installer en Mauritanie.
Qu’on soit clair : il ne s’est jamais agi ici d’opération illicite, comme le véhiculent ses détracteurs, au nombre desquels le journaliste Beau Nicolas et sa rédaction qui, sans scrupule aucune, ont conclu à la culpabilité du président de la République. N’est-ce pas là une marque d’amateurisme et de légèreté si ce n’est un acharnement à l’endroit d’un individu contre lequel n’existe aucune preuve de culpabilité?
Dans l’article que Mondeafrique présente comme étant une réaction aux propos du président de la République et qui en réalité n’est autre que de la matière morte qui attend la première vraie-fausse occasion pour être réchauffée et jetée aux idiots utiles d’une certaine presse toujours prompts à en faire écho, Ould Abdel Aziz est assimilé à l’ancien dictateur tunisien, Zeïn El Abidine Ben Ali. Une comparaison trop osée que même l’opposition mauritanienne, pourtant très acerbe avec le Chef de l’Etat, ne s’est jamais risquée de faire.
Tant il n’y a pas photo entre les deux hommes. Mais puisque, pour Mondeafrique, il s’agit d’un dirigeant africain, tout est permis. Surtout quand on sait que l’auteur de la comparaison se ressource à Sherpa. Ce n’est pas parce que le «Beau» Nicolas a roulé sa bosse partout, notamment, à Marianne (sans commentaire), que ses prétendues révélations doivent être admises comme de l’argent comptant et ses méthodes d’investigations irréfutables.
Finalement, sur quoi Mondeafrique et son Beau Nicolas fondent-ils leur argumentaire en soutenant que leurs preuves contre le président de la République sont irréfutables? Il s’agit, selon eux, sur la foi d’une expertise «des fameuses écoutes par un expert assermenté». Qui est alors ce fameux expert et par qui il a été assermenté? De quelle crédibilité dispose-t-il ?
De l’autre côté, que valent les «révélations» de Sherpa de Maître William Bourdon. Cet avocat est connu, selon Mondeafrique, «pour avoir dénoncé, entre autres, les biens mal acquis en Afrique». Très intéressant. Sauf que dénoncer est une chose et prouver en est une autre. Retenez que pour Sherpa de Maître Bourdon, le mal acquis et la corruption ne se cherchent qu’en Afrique. Mais les expertises, elles, se font toujours en dehors du Continent. De préférence en Europe.
Par ailleurs et comme si Mondeafrique se sentait le devoir de s’expliquer sur la source de son financement, le journal nous apprend que : «la rédaction possède la majorité du capital» et d’ajouter que celle-ci «accepte l'aide de quelques mécènes, à conditions que leur gestion soit irréprochable et non infestée par l'argent de la corruption et de la drogue. Il en existe!.».
Mais personne ne conteste que Mondeafrique et son Beau Nicolas sont blancs comme neige. Simple curiosité cependant. Qui a expertisé l’argent de vos mécènes et attesté qu’il ne souffre aucune corruption et encore moins que vos bienfaiteurs n’ont jamais eu de collision avec les milieux de la drogue ni trompé le fisc ou ouvert des comptes bancaires là où vous savez que nous savons ? Cela aussi doit se savoir.! Tout comme l’on est en droit de se demander si votre commanditaire ne se trouve pas au nombre de vos mécènes. Voyez-vous cher Beau Nicolas, quand il s’agit d’enquêter sur la drogue, la transparence financière et la corruption, il faut savoir le faire abstraction faite du continent. Et très généreusement, vous pouvez partager cet humble conseil avec Sherpa, votre pourvoyeuse d’expertise…et d’expert assermenté. Et ce ne sera que logique retour de l’ascenseur!
Mais vous n’êtes surtout pas la première personne à avoir entrepris une campagne de dénigrement du président de la République. Un autre député étranger, lui aussi, avait agi de la même manière avant de se rétracter et présenter ses excuses au président de la République voire au peuple mauritanien en arguant que ses propos avaient été dénaturés par certains milieux.
A l’époque, une partie de l’opposition mauritanienne avait sauté sur l’occasion, avant de se retrouver bredouille face à la tournure des évènements. Ne tirant jamais leçon de ses erreurs, l’opposition a de nouveau succombé à la tentation de ce qu’elle a qualifié de Ghana- Gate, allant même jusqu’à constituer une commission d’enquête parlementaire avec pour mission de prouver la culpabilité du président de la République. L’opposition avait d’abord pris position. A aucun moment, il n’a été question aux yeux de celle-ci de faire bénéficier le président de la République de la présomption d’innocence. Au contraire, il a fallu le «lyncher» médiatiquement puis constituer une commission d’enquête.
Et ce n’est pas un fait de hasard si la sortie virulente du Mondeafrique contre le président de la République intervient au moment, où les membres de la commission d’enquête de l’opposition s’apprêteraient, disent-ils, à rendre les conclusions de leur prétendue enquête. C’est à se demander si l’opposition mauritanienne et le Beau Nicolas du Mondeafrique n’ont pas la même source d’information : Sherpa.
Quoi qu’il en soit, faites-nous, de grâce, l’économie des expertises d’experts assermentés.
Bâ Adama Moussa
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