25-05-2015 13:51 - Toile de fond : Religion/Être imam, ne doit pas être un héritage consanguin

Toile de fond : Religion/Être imam, ne doit pas être un héritage consanguin

Un jeune imam vient de manquer de respect à des fidèles qui ont l’âge de son père. Il les aurait traité « d’indisciplinés » pour avoir procédé à la prière du crépuscule sans l’attendre, alors qu’il était en retard. Indignés par son comportement, certains d’entre eux ont préféré changer de mosquée.

Notre religion nous interdit de suivre (ou de nous immiscer) sous la guidée d’un imam si nous ne lui vouons le respect dû au chef qu’il est. Le legs de l’imamat chez nous qui se transmet de père en fils en général, une sorte de monarchisation qui du reste ne repose sur aucun critère.

Il y a plus de trois siècles pourtant, Thierno Souleymane Baal, une haute figure de l’islam au fouta, scella le cas antimonarchique de l’imamat. L’imam était considéré à l’époque, comme chef d’état en république théocratique par les populations des contrées affranchies.

Thierno Souleymane Baal en homme de Dieu a dit, « Détrônez tout imam dont vous voyez la richesse s’accroître et confisquez l’ensemble de ses biens ; combattez-le et expulsez le s’il s’entête, veillez bien à ce que l’imamat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leurs pères ; l’imam peut être choisi dans n’importe quelle tribu ; choisissez toujours un homme savant et travailleur ; il ne faudra jamais limiter le choix à une seule et même tribu ; fondez-vous toujours sur le critère de l’aptitude ». Telles furent les prescriptions de Thierno Souleymane Baal.

Chez nous, cette précision antimonarchiste de Baal, est loin d’être acceptée par nos hommes de dieu, qui plutôt se consacrent avec la bénédiction de l’Etat à l’accaparement des terres d’autrui, donnant plutôt à leur statut, un excès de pouvoir de la chose publique, devenu l’une des causes principale de l’approfondissement des inégalités sociales.

Invoquant plus tard l’œuvre de Thierno Souleymane Baal, Mamadou Dia ancien président du conseil constitutionnel du Sénégal, écrivit dans ses Lettres d’un vieux militant : « Oui, de très loin, nous sont venues nos traditions démocratiques que le mot nawlé éclaire admirablement, lui qui avec sa charge éducative impose de considérer autrui comme soi-même auquel on reconnait tous les droits, devoirs et privilèges dont on se croit porteur ».

Quelques adeptes de la mosquée de ilots L, aujourd’hui partis prier dans d’autres mosquées, tout en appelant à la réconciliation des cœurs et des esprits entre eux et leur imam à travers la renonciation de son projet de dévolution dynastique de son pouvoir et l’acceptation de l’effacement de la famille biologique (omniprésente dans ces cas de figures, où les fils succèdent aux pères), au bénéfice de la famille religieuse.
Aucun imam n’est indispensable.

ADN

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Commentaires (2)

  • hamewarga (H) 25/05/2015 23:06 X

    Sans vouloir déplaire à certains, j'estime, d'aprés ma lecture de l'histoire du Fouta que Thierno Souleymane Baal et l'ensemble des Almamy, avec dans une moindre mesure Abdoul Khadr Kane , défendaient en réalité en réalité la démocratie des ayants droits, qui était loin d'être démocratique, les esclaves qui existaient bel et bien dans leurs cours n'avaient pas ces mêmes droits. Souleymane Bal c'était opposé à la traite des "musulmans" quand le colonisateur a commencé à s'attaquer aux familles dites nobles et non celui des esclaves. Car à l'époque, les esclaves n'étaient pas considérés comme des Musulmans. Leurs maîtres ne les permettaient pas de prier, il 'avaient pas l'obligation de prier le Vendredi encore moins celui d'aller à la Mecque. Confère les exégèses de Khalil; Je peux me tromper , mais c'est cela ma compréhension de ce que beaucoup appellent la démocratie des Almamy.

  • lass77 (H) 25/05/2015 21:32 X

    Revenez au Coran et aux hadiths , tout sera réglé le reste c'est de la passion et diversion.