L’Europe prise dans son propre piège. Les guerres qui déchirent le monde arabe ont fait immigrer plusieurs centaines de milliers d’entre eux, et qui n’ont pas hésité à braver les mers pour des cieux plus cléments, même au péril de leurs vies, pour coloniser l’Europe.

C’est par vagues qu’ils viennent, toujours plus nombreux de jour en jour dans une Europe prise de court et qui ne peut plus retenir les déchets de ses mers avec ses bras. Voilà ce qu’il en coûte que de soutenir des dictatures et de vendre des armes.

L’occident a laissé pourrir une situation en Syrie devenue aujourd’hui incontrôlable pour lui. « Couvé » par la Russie et la Chine, Bachar al Assad a préféré sacrifier son peuple, après d’âpres massacres, par un exil forcé. La France sous Sarkozy en tuant Kadhafi a laissé un pays ingouvernable où ne règne que la loi du fusil. Ce pays est devenu un des ponts de transit pour entrer en Europe.

Les peuples du Maghreb et de l’Asie fuient en masse la furie aveugle de quelques nervis à la gâchette facile, pour trouver ailleurs ce qu’ils ne peuvent plus obtenir chez eux : la paix. Une paix que pouvait imposer l’hexagone rien qu’en levant le doigt, mais il est resté impitoyable face aux tourments qui secouent ce monde.

L’absence de lucidité dont il a fait preuve dans la migration de milliers de personnes, face à la déchirure du monde arabe lui porte aujourd’hui préjudice. Ces gens qui fuient la mort ont vaincu toutes les barrières pour un meilleur salut ils échouent par centaines de milliers sur les côtes du vieux contient.

C’est ainsi que l’Europe, ancienne puissance coloniale, regarde impuissante les balluchons des étrangers qui débarquent sur son sol. Drôle d’endroit pour d’anciens colonisés que de voir les palais des colonies et deux cents ans d’histoire de l’immigration, défiler (voir le « dictionnaire des étrangers qui ont fait la France » de Pascal Orly, aux éditions Robert Laffont).

Ces nouveaux colons vont-ils transformer l’Europe qui visiblement fait face à l’effet boomerang de son histoire coloniale ? Si l’héritage colonial a obligé très tôt « la France à se métisser », pour reprendre Pascal Orly, les migrants viennent eux de briser les frontières qui les séparent de leurs anciens colons.

Dans un monde devenu « village planétaire », vont-ils cheminer ensemble ? Une autre bataille attend la veille Europe, celle de la cohabitation avec les nouveaux venus.

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