08-10-2015 09:12 - Crise diplomatique silencieuse entre Nouakchott et Paris
Alakhbar - Les relations mauritano-françaises connaissent un froid depuis plusieurs mois, conduisant certains observateurs à parler de l’existence d’une crise diplomatique silencieuse entre les deux pays.
Les analystes estiment que le fait que l’Ambassadeur français SEM Joyel Meyer n’ait pas bénéficié à ce jour d’une seule audience au palais présidentiel, depuis la remise de ses lettres de créances à la fin de 2014 au Président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, reflète clairement des relations tendues et froides entre les deux Etats.
Le diplomate français a certes été reçu en audience par le Chef du gouvernement et les ministres de l’habitat, de la défense, de l'éducation, des finances, des affaires économiques, de la justice, des affaires étrangères et de l'environnement ainsi que par le Président du Sénat.
Toutefois, le Président de la République n’a pas réservé un tête-à -tête à SEM l’Ambassadeur français depuis la date de son accréditation.
Interprétant cette brouille diplomatique non déclarée, les observateurs pensent qu’elle serait la conséquence des sorties critiques faites par les médias français contre le pouvoir mauritanien.
Le journal « Le Monde » avait publié dernièrement un article virulent sur le Président mauritanien, dans lequel, on apprend le lancement des autorités américaines d’une enquête pour faire la lumière sur ce qu’on appelle « les pots de vins versés à des proches » de Ould Abdel Aziz par le géant minier Kinross Gold Corporation.
De son côté, Radio France Internationale (RFI) a réalisé récemment un entretien avec l’ancien Président et l’actuel opposant mauritanien Ely Ould Mohamed Vall dans lequel il parle de la prise en otage et contre la volonté des citoyens de la Mauritanie par le pouvoir en place.
« Notre pays est pris en otage aujourd’hui par la personne que vous nommez [Mohamed Ould Abdel Aziz]. Aucun régime dans notre pays n’a opéré autant de pillages du domaine foncier et de la ville de Nouakchott que ce régime » a-t-il dit.
Traduit de l’Arabe par Cridem