30-11-2015 07:00 - Libre Expression : Les tamboureurs de la guerre

Libre Expression : Les tamboureurs de la guerre

Mohamed Hanefi - Nul ne peut calculer, combien des paroles inopportunes, ou enflammées, peuvent cacher de cadavres, de mutilations et de débris humains. Un incendie est à l'affut de cette terre. Ses initiateurs son armés d'outils plus performants que des flammes.

D'un coté une clique d'amateurs de vieilles mentalités, qui veulent s'adjuger la supériorité d'une noblesse "naturelle", qui ne demande aucune qualité particulière pour asseoir ses honneurs et sa légitimité. La perspective de ceux qui puisent leur témérité dans les ravins opaques du passé et de victoire assumées par d'autres hommes, qui n'existent plus.

Une vanité empoisonnée, dont on ne peut mesurer ni l'envergure, ni les conséquences. Des hommes qui pensent, avec une naïveté pitoyable, que les grâces de Dieu, leur sont exclusives et qu'ils peuvent bâtir un pays avec les "Il était une fois, seul, mon père avait accès a la grandeur et à la gloire."

Cette secte se démène fiévreusement pour raviver des récits plus ou moins vérifiables, et qui seront indubitablement contestés un jour. Car tout le monde a sa propre résistance. Même s'il n'a pas tué Capolani. Ce cher Capolani, qui nous a donné l'occasion d'être résistants et héros. Héros sur quoi et par quoi? Allez savoir.

Dans ces diatribes interminables, le nom de Capolani est souvent cité des centaines de fois plus que celui du prophète (pl.). Quelle aberration!!!!! Et quelle perte!!!!!

Je vois des têtes, qui ne pouvaient obtenir quatre sur vingt en histoire et qui miraculeusement se réveillent à citer des événements avec une précision mathématiques et des preuves irréfutables.

Un tel était à tel endroit et avait telle habitude. Ces chevronnés ne pensent même pas qu'à force de creuser les secrets de l'histoire, ils risquent de se retrouver arrières petits fils de Fir-aoune Dhi Lawtad de Néron, de Nemrod, ou tout simplement d'un dinosaure.

"Et nous pensions que ni les humains ni les djinns ne sauraient jamais proférer de mensonges contres Allah." Les djinns-5. N'est-il pas plus glorieux, et plus juste pour le pays de remettre le "Harratin" et le "Kori" à leur véritable place dans le pays pour pouvoir faire face à nos difficultés, plutôt que de commercer ce système tribal raciste, séparatiste et désuet?

Quelle idée de vouloir à si grand effort déterrer les morts quand c'est pour rapetisser les autres et semer la désunion entre les vivants. On se demande souvent si ces bucheurs d'histoire sont intéressés par le patrimoine du pays ou plutôt par les ingrédients de l'influence. Influence dont les us et abus nous ont jetés là ou nous sommes.

Leur sous-groupe, de ceux qui usent et abusent de la religion, qui détournent les créatures de la voie initiale, je leur répète simplement ce qu'Allah a dit dans la Sourate An-Nahl-25 : "Ainsi porteront-ils, le Jour de la résurrection, la totalité des fardeaux de leurs forfaits ainsi que les charges de ceux qu'ils ont égarés par ignorance. Quelle détestable charge qu'est la leur."

La Mauritanie est brave et courageuse. Elle n'a nulle besoin de ces longues litanies forcées, pour être ce qu'elle est.

Elle a résisté contre la faim, la sécheresse, les maladies, les complots, le sous développement, les dents acérées et voraces de ceux qui devaient la fortifier. Aucun pays ne peut jamais égaler la résistance de ce pays. On peut se demander, à juste titre comment ce pays peut-il encore tenir debout.

Ce ne sont pas les prouesses enrobées d'individualisme ou la mort d'un Capolani, qui vont la grandir. Surtout quand la chaine de TV, ou celui qui s'évertue à débiter ces longues épopées, tient a ponctuer ses discours de mots français, et quoi que l'auditoire soit exclusivement arabophone.

Une façon difficilement camouflable de prêter subrepticement allégeance à la métropole qu'il veut dresser comme un ennemi virtuel, pour asseoir ses victoires. "Comme je te déteste Oh! Cheikh, mais comme le lait de tes brebis m'est agréable." Tout le patrimoine culturel, artistique et social a voyagé au Maroc. Les tribus qui ont rallié le Sahara ont été plus fidèles à l'héritage. Elles l'ont emporté avec elles.

On ne réveille pas les morts pour diviser les vivants.

L'homme du Fouta se sent exclu de cette manne historique, les peuls, les harratins. Je ne parle pas des griots, des znagas et des castes "inferieures" En général.

Pourtant s'il faut exclusivement faire l'apologie d'un mauritanien qui a plié les obstacles de la nature pour servir ses concitoyens, c'est bien le forgeron ou l'esclave.

Combien de bravoure et de témérité, ont été dissipé dans la négligence collective. Pour simple raison que l'auteur n'était pas fils de "grande tente" N'est ce pas la manière la plus sournoise de diviser injustement le pays, Et de distribuer l'injustice?

L'histoire est celle de tout le pays. Parlez-en complètement ou laissez à d'autre le soin de la relater en n'oubliant personne. Vous divisez le pays pour flatter votre vanité. Et à propos, l'envoyé (psl) a dit : "Personne ne rentrera au Paradis et qui a un grain de vanité dans le cœur. Alors bonjour l'autre porte.

Ce sont les insufflations de Satan. " Ils apprennent auprès d'eux ce qui sème la désunion entre l'homme et son épouse."
Al-Baqara-105 Ce genre de passions chantées à tue-tête, tend plus vers le ridicule, que vers la glorification de notre passé.

Un passé duquel nous n'avons pas honte d'ailleurs, mais dont l'utilisation à des fins séparatistes, nous fait mal…très mal messieurs. Il est indéniable que de grands hommes ont peuplé cette terre. Ils ont bravé en silence les rigueurs d'une nature hostile et inhospitalière.

Ils ont dompté et défriché des terres infestées de fauves et de brigands. Ils ont partagé en toute modestie et sans jamais le crier sur les toits le repas frugal de "Aich" ou de"bassi" avec tous ceux qui les entouraient. Ils ont fait "énergiquement leur longue et lourde tache, puis après" leurs pères et leurs grands pères, ont rejoins le Très Haut pour cueillir ou endurer le résultat de l'examen.

Cette terre a des droits sur vous. Ne la trahissez pas. Ne la brulez pas. "D'elle Nous vous avons crées, en elle, Nous vous retournerons et d'elle Nous vous ferons sortir une nouvelle fois." Taha-55.

Je sais que vous êtes tous, de "grandes familles", mais les grands sont ceux autour desquels tout le monde est grand. Non ceux qui pour grandir, doivent placer tout l'entourage sous un microscope, pour se taper des rêves. Des rêves qui risquent de tendre vers le cauchemar. Laqaddara-llah.

Tous les mauritaniens sont vos frères, votre honneur et votre dignité. Votre gloire diminue d'un cran à chaque fois que l'un d'eux est méprisé. Avec vous ils ont souffert les années de crise, les joies, les tristesses, la sécheresse. Ils sont mort à vos cotés dans la guerre du Sahara occidentale.

Vous respirez, par individu environ, quatorze mètres cubes d'oxygène chaque jour. Pourtant ce gaz vital n'a diminué, ni fait défaut à personne. La raison simple est qu'Allah ne vous a pas chargé de sa distribution.

La deuxième dose mortelle dans notre corps social, est injectée par ceux qui nous "défendent". Les cavaliers de la liberté. Entendez par là, les commerçants de la chair nationale.

Ils partagent avec le premier spécimen, un égoïsme biologique et un racisme épidermique, qu'ils s'évertuent à camoufler sous les beaux principes, les discours incendiaires et les menaces de renverser l'ordre social du ciel et de la terre.

Ce sont ces intellectuels, ces personnes "Tché Guevara", ces va-t-en guerre. Dont la théorie est de dépecer les sociétés, pour découper leurs peaux à leur mesure. Un drapeau national sur tous les réseaux sociaux éclaboussé de sang. Le 28 novembre. Voilà un acte trop méchant.

Qu'est ce que le drapeau a fait comme crime, à part flotter pour essayer de cacher nos nudités rebelles? Est-il un acte de foi de gifler votre mère parce que vos frères vous ont fait mal?

Voilà une façon de lutter bien singulière pour "défendre" sa patrie. Des courses folles vers toutes les instances internationales, pour chanter fièrement que la Mauritanie est un pays de criminels, de racistes, de gens sauvages, hypocrites, sales, mesquins et que vous êtes les anges de la liberté qui volent au secours des esclaves, des pendus, des miséreux, des otages du système foncier… Vous utilisez toutes les armes possibles et imaginables, pour souiller à jamais le visage, la crédibilité et l'honneur de votre mère-patrie.

Vous dressez les ethnies, les une contre les autres. Même si vous ne manquez jamais de brandir cet étendard de "lutte pacifique." Un jour vous hériterez d'un pays que vous auriez au préalable souillé a jamais. Mais qu'est ce que vous avez laissé pour la paix ??? ne dit-on pas chez nous que les intestins se chamaillent dans le ventre, mais que leurs rixes restent internes?

Si la Mauritanie a compté des assassins, c'est à la Mauritanie de se laver de ce grave péché et de rendre justice. Si ce n'est aujourd'hui, ce sera demain. De toutes les façons Dieu s'en chargera tôt ou tard.

Tout vrai mauritanien humain, pleure ces drames et les regrette. Mais laissons-lui une main libre pour essuyer ses larmes. Une voie possible de recouvrer la convalescence.

Aujourd'hui et avec le climat sulfureux qui s'est installé par les soins de l'inconscience et des appétits politiques, chaque jour porte son lot d' assassinats, de vols et de viols à Nouakchott, à Nouadhibou, comme à Kaédi ou à Sélibabi.

Au lieu d'y faire face, nous portons à bout de bras toutes nos frasques de haine pour tympaniser le monde. Combien étaient nos morts? Combien étaient nos criminels? Combien faisaient-ils au total?

Vous voulez amputer toute la Mauritanie, pour un drame dont les acteurs n'égalent même pas, en nombre, le un cinquième d'un quartier de l'un de nos petits villages. Le crime existe, les batailles, les victimes, les bourreaux, les assassins, les sadiques, les masochistes etc.… l'homme a les moyens de les juger. Il DOIT le faire. Dieu le fera. Nous devons y croire. Si nous avons la foi.

Si Allah a dit : "Dieu défend les croyants." Qui peut vous défendre ou vous rendre vos droits mieux que Lui? Quelque soit l'étendue d'une catastrophe, nous devons éviter de couper toute issue vers l'espoir.

J'aime bien cette prière :

"Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
Là où est la haine, que je mette l'amour.
Là où est l'offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l'union.
Là où est l'erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l'espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie."
"Qui pourrait désespérer de la miséricorde du Seigneur, sinon les hommes égarés?"
Al Hijr-56.

Abel fut assassiné par son frère Caen, par simple jalousie.

Joseph, fut jeté par ses frères dans le puits.

Abraham fut jeté pieds et points lié dans le bucher par sa propre communauté…les crimes odieux des hommes ne datent pas d'aujourd'hui. Mais en tout temps et en tout lieu, la justice de Dieu et l'amour des hommes ont eu raison de ceux qui, pris aux mailles de Satan, ont voulu déchirer la tente du bien et de la fraternité.

Luttez! C'est légitime. Votre devoir est de lutter pour vos droits. Soyez un Samba Thiam, que je ne cesse d'admirer pour son calme et sa détermination. Je suis sur qu'il aura gain de cause un jour.

Soyez un Boubacar Messaoud, qui sans relâches, remue les consciences et sème le trouble et la honte dans le cœur de tous ceux qui peuvent encore penser à l'esclavage. Voilà les cavaliers de la justice, jumelée avec la paix. Les haines ne mènent que vers plus de haine.

La justice viendra de Dieu, avec ou sans votre coopération. La Mauritanie change…La Mauritanie changera. Notre pays est profondément meurtri. Il a violement souffert. Certes il besoin d'une intervention chirurgicale. Mais avec un bistouri entre de bonnes mains, pas avec les haches ou les coupecoupes.

"Chacun sera rétribué selon le degré de son action et ton Seigneur n'est pas inattentif à ce que les hommes font."Al-An'am-132. Tous vos bras portent la Mauritanie. Poussez-la vers l'hymne de la paix ou vers les tambours de la guerre. A vous de choisir dans quel décors, vous voulez placer vos enfants.

Mohamed Hanefi. Koweït



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Source : Mohamed Hanefi
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Commentaires (6)

  • Mackmanaman (H) 30/11/2015 15:05 X

    Un texte clair quoique un peu dur pour certains esprits non encore ouverts. Je pense pouvoir le résumer en une seule question : quand allons-nous nous décider à construire notre pays ?

  • Gorkovitch (H) 30/11/2015 13:17 X

    @ mohamed ***, non seulement j'ai bénéficié de la sagesse de notre regretté Bruno Gaggioli, mais également de celle de l'héritier du sage de Bandiagara (Thierno Bocar), Amadou Hampaté Ba. je revois encore Monsieur Gaggioli déclamant et commentant "Chaka" de Senghor. Alors devons-nous rester SOURDS et AVEUGLES à tant d'injustice et de racisme au PAYS. NON! Il faut avoir le courage de les dénoncer et de les combattre sous toutes leurs formes, loin de tes prêches qui endorment le peuple qui en souffre le plus. voilà le courage qui te manque. Sois courageux et troue l'abcès pour les premiers soins avant que la gangrène ne prenne le dessus et que suive l'amputation!

  • rororo (H) 30/11/2015 12:56 X

    certes une grande plume, mais article avec trop de contradiction!

  • Agent Mie (H) 30/11/2015 12:42 X

    M. @Gorkovich M. BIRAMA est un grand homme mais victimes des gens comme vous. La prison est entrain de lui donner de bonnes leçons. Dans sa cellule je souhaite qu'il comprenne que son problème se situe au niveau de ses compagnons qui non seulement sont ignorants, inexpérimentés comme vous mais egris, racististes et en plus ethnophobes. Ta soeur depuis la Mie.

  • mohamed hanefi (H) 30/11/2015 10:59 X

    @gorgovich. Fais-toi un examen de conscience. Si tu n'étais pas à l'étranger et refugié derrière un pseudonyme, tu te "Biramiserais" moins. Biram est brave. Je n'en disconviens pas. Mais il paye dans sa cellules, les diarrhées de la haine de ceux qui poussent les autres vers l'abime et se refugient lâchement loin de tout danger. Ce sont tous ces pauvres qui peuplent les taudis les bidonvilles et les baraques qui payeront le prix sanguinaires de vos harengs irresponsables et de vos diarrhées "révolutionnaires." C'est bien entendu votre dernier souci, car ce sont eux qui vous intéressent le moins. Dommage! Quand vous m'aviez parlé de feu Bruno Gaggioli, j'ai pensé que vous étiez l'un de ceux qui avaient profité un peu de sa sagesse et de son humanisme. Dommage! J'ai pris les bouses pour des lanternes.

  • Gorkovitch (H) 30/11/2015 08:20 X

    Indépendamment de toute cette diarrhée verbale... Si NOUS devenions TOUS BIRAM??? Ce serait plus simple et plus rapide pour tambouriner vers la LBERTÉ, NON!