02-12-2015 07:45 - Samba Thiam fustige la position négationniste du Chef de l’Etat et sa volonté de faire oublier le passif humanitaire [Vidéo]

Samba Thiam fustige la position négationniste du Chef de l’Etat et sa volonté de faire oublier le passif humanitaire [Vidéo]

Samedi soir, à Nouadhibou, le président Ould Abdel Aziz a exprimé lors d’une conférence de presse son regret au sujet du passif humanitaire, affirmant qu’il ne servirait à rien de poser continuellement cette question, d’autant plus que des familles des victimes ont été indemnisées et des organisations des droits de l'Homme ainsi que les Imams et leaders d'opinion impliqués dans le processus.

"C’est regrettable ce qui s’est passé. C’est très regrettable. Mais on n’y peut rien maintenant et je crois que ce n’est pas en montant les uns contre les autres et moins en incitant à la haine qu’on va ressusciter les morts.

Ce qu’il faut se dire est : est-ce que le gouvernement a fait l’effort nécessaire pour que ces familles oublient leur peine ? Le fait d’indexer certaines personnes, ça n’avance pas et n’arrange pas les choses",
a dit le Chef de l’Etat.

Interrogé par Cridem sur cette sortie du Chef de l’Etat, en marge de la conférence de presse lundi du Comité de soutien au Colonel à la retraite Oumar Ould Beibacar, arrêté par la police, le 28 novembre dernier, le président des Forces du Progrès et du Changement (FPC), Samba Thiam a indiqué que Ould Abdel Aziz devait "corriger" son interprétation de la question du passif humanitaire.

"Dénoncer un génocide, un mal absolu qui s’est déroulé dans notre pays, en quoi cela peut constituer à générer la haine les uns contre les autres ? Il pense qu’il faut oublier, mais on ne peut pas oublier dans l’intérêt national qui voudrait qu’on applique les quatre devoirs : le devoir de vérité, le devoir de justice, le devoir de réparation et le devoir de mémoire.

Il pense que le dossier est clos mais il se trompe car s’il n’est pas résolu, le fossé va continuer de se creuser entre arabo-berbères et négro-mauritaniens",
a déclaré M. Thiam.

Le président des FPC a fustigé la position négationniste du Chef de l’Etat et sa volonté de faire oublier le passif humanitaire. "Ça ne se passera pas comme ça. Non", a néanmoins indiqué Samba Thiam.

©Cridem


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Commentaires (3)

  • Gorkovitch (H) 02/12/2015 10:19 X

    200% avec ce que vient de dire le Président Samba Thiam. Oui pour une Commission pour traiter à fond ce problème. Pas de revanche ou de représailles mais Justice et Sanctions à l'encontre des coupables. Et seulement après le PARDON viendra. L'OUBLI, NON! LA LUTTE CONTINUE!

  • mohamed hanefi (H) 02/12/2015 09:19 X

    Monsieur Samba Thiam. Mes respects. Je vous assure que si un jour je décidais d'intégrer un parti, ce serait le votre. Mais je me permets de vous faire quelques propositions qui valent ce qu'elles valent. Vous voyez que dans ce monde, là ou deux groupes ou plus campent sur leurs positions, s'ensuit inévitablement des catastrophes. Les victimes, mortes et vivantes des drames de 89 sont là. Ceux qui ont rejoint le Très Haut son entre de bonnes mains. Mais celles qui ont échappé à cet enfer demeurent dans un état de dénuement quasi honteux pour tous ceux qui mouillent de prés ou de loin, contre pour leur cause. Les politiques parlent et en attendant de savoir si le papillon est male ou femelle, il va se désintégrer entre les mains des ceux qui les défendent, ceux qui se défendent de les défendre, ceux qui se promettent de les défendre et ceux qui se gardent de les défendre. Que pensez-vous de commencer par une collecte nationale au nom de votre groupe. Chaque fonctionnaire, intéressé par une récompense divine, ou poussé par un devoir national, vous verse par exemple une modique somme de vingt à cinquante mille ouguiyas. Vous collectionneriez bien quelque dizaine de millions, qui dans la transparence totale seront investis dans la vie quotidienne de ces familles. Préparer des groupes de jeunes notamment pendants les vacances, pour alphabétiser, aider à réparer les habitations les peindre par exemple. Faire des poulaillers et quelques menus troupeaux de bovins ou de caprins pour ces familles etc.…Au moins vous auriez contribué "Positivement et en pratique directe à la souffrance présente. Quand au devoir de mémoire dont vous parlez, je vous assure que ce ne sont pas les volontés qui imposent un devoir de mémoire à l'histoire. Les événements s'imposent de gré ou de force à l'histoire par leur ampleur, en bien ou en mal. Ce sont des choses qui ne sont pas gouvernables. Aucun mauritanien ne pourra plus jamais oublier ce séisme dont les ondes de chocs ont ébranlé toute notre existence. Ceux qui paraissent indifférents, sont les plus mal à l'aise. Mais les entêtements de part et d'autres, ferment hermétiquement les portes a tout recueillement national qui est la seule voie vers la cicatrisation de cette plaie béante et que les discours politiques développent de plus en plus dans le sens d'une cassure qui risque de nous couter beaucoup plus chère que les pertes de 89. Dieu nous en garde. Encore une fois monsieur Thiam, je vous exprime mes respects et ma profonde admiration pour votre modération et votre sagesse. Mohamed Hanefi. Chef dép. De français Koweït.

  • mdmdlemine (H) 02/12/2015 09:03 X

    le pays doit organiser des états généraux "SERIEUX, DEPOLITISES et DEPASSIONNES" sur le passif humanitaire et l'esclavage pour dégager de manière consensuelle avec les victimes et les défenseurs des solutions durables et majoritairement acceptées caractérisées par un esprit de reconnaissance du crime étatique, du pardon, de la tolérance et du repenti. Le passif humanitaire est toujours là quelques soient les potions inventées pour le calmer. C'est une bombe à retardemùent que l'actuel pouvoir n'a pas désamorcé et désactivé, mais a établi une suture là dessus, n'écartant pas sa capacité foudroyante de s'exploser un jour Aux grands maux, il faut les grands remedes sinon la Mauritanie restera toujours assise sur un brasier même si dans l'apparence trompeuse, ont ressent un semblant de cohésion et d'unité extremement fragile les autorités superieures doivent tater le terreau des souffrances et constater le risque énorme de fracture sociale au lieu de se contenter de rapports fabriqués de toutes pièces par des citoyens sans conscience aucune et indifférent à l'avenir du pays Je crois aussi que du coté des victimes et des défenseurs, étant donné que l'Etat s'entete, ferme les yeux, minimise, poursuivant comme au dialogue sa politique de l'autriche, il faut faire des propositions appelées à être médiatisées et portées à la connaissance de l'opinion selon lesquelles, il y aura pardon et page fermée si le devoir de mémoire est correctement retabli sinon la diabolisation faite de ces épineux dossiers faits que le pouvoir soutenu par des tortionnaires et des esclavagistes toujours vivants n'est pas toujours disposé à aller loin dans sa volonté de cicatriser les plaies. A tous, à gauche et à droite, au pouvoir et victimes, nous demandons vivement la recherche des meilleures solutions au moindre cout sans exposer notre destin et celui de nos générations au chaos qui a démoli certaines Nations A bon entendeur salut