10-02-2016 09:54 - Ould Haidalla père adresse une lettre ouverte à Ould Abdel Aziz à propos de l'accusation de ses enfants (fac-similé)
Mourassiloun - L’ex Président mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidalla a adressé une lettre ouverte au Président Ould Abdel Aziz, lui demandant d’intervenir, pour éviter ce qu’il a appelé, l’instrumentalisation de la justice de la part du pouvoir Exécutif.
Dans cette lettre ouverte, Ould Haidalla, dit d’emblée avoir retenu deux petits signaux de la conférence de presse organisée dernièrement par des membres du gouvernement, pour présenter les résultats de la saisie de quantités de drogue et de l'arrestation des présumés trafiquants.
Concernant le premier message, Haidalla père rappelle les propos tenus par le ministre de l’intérieur selon lesquels, l’affaire de drogue a été coordonnée du début jusqu’à la fin par son fils Sidi Mohamed Ould Mohamed Khouna Ould Haidalla, le citant nommément.
Au sujet du second signal, Mohamed Khouna a évoqué l’intervention du ministre de la justice dans cette conférence de presse, au cours de laquelle, il a indiqué, que l’une des personnes arrêtées, sans la nommer, était en liberté provisoire dans le cadre d’un autre dossier, affirmant que l’unique chance d’éviter une exécution, était pour elle de sortir innocente du présent dossier.
Ould Haidalla estime dans sa lettre que ces déclarations faites à l’opinion publique étaient destinées à préparer cette dernière à une autre affaire et à des sanctions dangereuses auxquelles s’exposeront les personnes concernées.
A propos de ses remarques précisées dans son courrier, Mohamed Khouna a regretté le fait que le ministre de l’intérieur le cite nommément dans cette affaire, lui rappelant que le dossier de drogue existe en Mauritanie depuis plus de deux décennies.
« Chaque année enregistre son lot de saisie de quantités de drogue dans divers endroits du pays », a-t-il affirmé, rappelant la dernière traque de narcotrafiquants au cours de laquelle, l’un de nos soldats avait trouvé la mort.
Pourquoi citer nommément mes fils ?, s’est-il interrogé dans cette lettre ouverte.
Cette affaire fait l’objet de poursuite de la part de nos forces armées depuis plusieurs semaines. Pourquoi l’accusé principal qui est très connu n’a pas été arrêté en flagrant délit ?, a-t-il demandé aussi.
L’ex Président déplore que ses enfants soient arrêtés sur la base de communications téléphoniques et de déclarations obtenues sous la torture sauvage exercée sous la pression par les deux bataillons relevant des compétences des commissaires Hassen Ould Samba et Diop Ould Nakh au cours des deux derniers mois.
Vu ce qui précède, je vous prie Monsieur le Président d’intervenir pour éviter le scandale d’instrumentalisation de notre justice de la part du pouvoir Exécutif, dit l’ancien Chef d’Etat, précisant que l’opinion publique doute fortement, au vu des déclarations des ministres, de la responsabilité criminelle des personnes arrêtées et de leur accusation avant même d’être entendu par le juge d’instruction.
Traduit de l’Arabe par Cridem