25-04-2016 17:16 - Droit de l’homme | Que vaut la parole d’un chef d’Etat ?
« La grandeur de l’homme, réside dans sa décision d’être plus fort que sa condition» A. Camus.
L’Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal –UNRMS-, a tenu ce lundi 25 Avril un point de presse dans les locaux du FONADH. Deux ans après leur rencontre historique avec le Président Aziz, à la suite de la célèbre marche pacifique de Boghé/Nouakchott, qui s’est terminée par une bastonnade au Carrefour Madrid. C’est toujours en effet, le statut quo pour eux.
L’attente pour eux a été longue, très longue même. A la fin, la montagne a accouché d’une souris. Grosse déception ! Car, le premier d’entre les mauritaniens, selon le président de l’UNRMS, « n’a pas respecté ses engagements pris avec (eux), même si depuis le rapatriement volontaire de 2008, dans le cadre de l’Accord Tripartite, des efforts ont été certes consentis » à leur profit, souligne Ibrahima Mamadou NDiaye.
Les rapatriés constatent que le gouvernement n’a jamais varié et ce jusqu’à entêtement de ne respecter sa volonté d’unir tous les mauritaniens sur un pied d’égalité.
« Cette marche était donc le résultat du désespoir qui était le nôtre, car en dépit de multiples démarches auprès des administrations publiques, toutes sont restées infructueuses, le seul espoir qui nous restait était l’arbitrage du Président de la République » a poursuivi NDiaye.
Parmi leurs griefs, « figure en bonne place l’état-civil, surtout pour les conjoints mariés en exil et leurs descendants ainsi que pour les familles monoparentales ».
Les rapatriés souhaitent vivement la mise en place des dispositions spéciales conformément à la réglementation en vigueur pour permettre l’enrôlement rapide et diligent de tous les rapatriés, de leurs conjoints et de leurs descendants, sur la base de documents y afférents « pour leur permettre d’être des citoyens à part entière, prétendre à des droits et être assujettis à des devoirs, c’est d’abord être enrôlé sur le Registre National de la Population ».
Les trois quart des rapatriés, sont apatrides dans leur propre pays. Et ceux qui s’érigent en parangons de la vertu et de la morale islamique, ne peuvent point oblitérer une réalité aussi visible qu’un éléphant derrière un buisson. Sur les 24.538 rapatriés, répartis dans 118 sites, seules 800 ont été enrôlés.
La conférence est aussi revenue sur le foncier au niveau des différents sites du fleuve, « nous n’avons pas accès à la terre, l’espoir suscité par l’ANAIR a été annihilé par l’agence Tadamoun, les rapatriés font face à de grandes difficultés en termes d’accès aux services sociaux essentiels, à l’image de l’eau potable, la santé, l’éducation, l’habitat décent » entre autres calamités.
Face à leur situation préoccupante, les rapatriés de rappeler au président Ould Abdel Aziz, « les engagements pris lors de la rencontre avec la délégation des rapatriés à Aleg le 18 mars 2014, pour le règlement définitifs des problèmes auxquels » ils sont confrontés.
Dans les locaux du Fondah, en présence de son président M. Sarr, de celui du REVE, M. Lô, du COVIRE, et du militant du MPR, Abdoulaye Djimé Diaw, un appel à l’opinion nationale et surtout internationale, a été lancé pour un appui à la résolution d’un problème vieux de 27 ans et qui épouse avec une nouvelle génération, une autre configuration qui elle veut s’éloigner de la position politico-normative dans laquelle certains tentent de les enfermer.
Des rapatriés qui avaient des sites ou réserves pastorales, voient désormais l’Etat, mettre la main dessus à l’image de ceux de Magahma, Tiambène. Comme le dira un intervenant, le dossier des rapatriés est loin d’être fini, car il y a une part pour ne pas dire une bonne part d’injustice dans tout ce qui est fait à leur encontre. Cela devrait-il continuer ?
ADN
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