10-05-2016 13:51 - Impasse politique : Pas d’issue à l’horizon !
L'Eveil Hebdo - Le dialogue politique « bis-bis » devra se tenir, selon le Président mauritanien dans 4 semaines. Le leader du parti au pouvoir a réitéré ces allégations, précisant même que les concertations auront lieu dans les tous prochains jours, appelant l’opposition às y joindre.
Des assurances totalement rejetées par le forum qui réaffirme sa détermination à ne pas cautionner des pourparlers à l’agenda et aux résultats unilatéralement prédéfinis.
« En tant que président de la République, je proposerai la suppression du Sénat », a dit dernièrement le président Aziz lors d’un meeting à Néma. « Nous allons convier toute la classe politique pour un dialogue autour de cette question qui sera par la suite soumise à un référendum constitutionnel », a-t-il indiqué.
Moins d’une semaine après, le président de l’UPR Me Sidi Mohamed Ould Maham organisait dimanche passé une conférence de presse s’inscrivant dans le même ordre d’appel aux concertations politiques.
Il a demandé à cette occasion l’opposition à arrêter les rancunes et à entrer en dialogue avec le gouvernement, affirmant que la majorité lui tend la main et promet de discuter toutes ses propositions.
Le niet des opposants
Des milliers de militants de l’opposition mauritanienne ont manifesté, samedi dernier, à Nouakchott, à l’appel du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), pour protester contre le référendum pour suppression du sénat et son remplacement par des conseils régionaux dans les provinces, proposé par le chef de l’Etat.
Au cours d’un meeting tenu à l’issue de cette marche, les dirigeants de l’opposition ont fustigé ce projet. "Nous marchons aujourd’hui pour dire au chef de l’Etat que la constitution est une ligne rouge", a déclaré Saleh Ould Hanenna, président en exercice du FNDU qui regroupe une dizaine de partis d’opposition.
"Nous rejetons le dialogue dont Ould Abdel Aziz a déjà défini les thèmes, toutefois nous sommes pour une concertation qui comporterait des garanties et pour des thèmes consensuels", a ajouté M. Henenna. Au cours de la marche, qui s’est déroulée sans incident, les opposant ont brandi des slogans comme "Aziz dégage !", "Non aux bandes de prédateurs", "Non à la prorogation des mandats", "la constitution est une ligne rouge".
Jusqu’ici, le chef de l’Etat ne s’est pas prononcé sur l’intention de briguer un troisième mandat comme le lui prête l’opposition renvoyant, chaque fois, sa réponse à 2019, date d’expiration de son second mandat.
Face à ce tiraillement de la scène politique, rien ne présage un apaisement capable de mettre fin à la longue impasse à l’horizon. Le fait aussi que ces appels au dialogue soient de part et d’autre accompagnées d’invectives virulentes écarte, en l’absence d’un médiateur de grande audience, tout rapprochement entre le pouvoir et ses opposants.